Le 2ème REP aux faisceaux avant embarquement
Le
19 mai 1978 débutait l’opération “Léopard”, celle qui a vu l’Armée
Française sauter à Kolwezi et qui a permis par la suite de l’engager au
Liban, d’intervenir dans le Golfe, sauver des otages en Afrique,
s’investir en Afghanistan et en Irak, puis en Côte d’Ivoire et
actuellement au Mali.
N’en
déplaise aux pacifistes et autres attardés soixante-huitards, Kolwezi
fut une histoire de héros et une affaire d’hommes. Un réel condensé de
force virile pour la bonne cause qui enflammerait les esprits les mieux
trempés, encore de nos jours. Et en comparaison avec ce qui se passe au
Mali avec « Serval », « Léopard » fut une opération militaire rapide
comme l’éclair et redoutablement efficace, en même temps qu’un fabuleux
pari politique, car en 1978 nous étions en pleine guerre froide entre
l’Occident et le monde communiste. D’ailleurs Fidel Castro avait
envoyé ses contingents dans plus de 15 pays africains, dont 20.000
soldats cubains en Angola, 17.000 en Éthiopie, 1.000 en Tanzanie, entre
autres.
En
1977 le Katanga (Shaba à l’époque) avait déjà été le théâtre d’une 1ère
rébellion des « Tigres » -ex gendarmes katangais- vite matée par les
Forces Armées Zaïroises (les FAZ) déjà soutenues par une logistique
française.
Mais
un an plus tard, le samedi 13 mai 1978, mieux entraînés, encadrés et
armés, les Tigres du Front National de Libération du Congo, mouvement
dirigé par Nathanaël M’Bumba, attaquent en force à Kolwezi avec plus de
4.000 hommes venant d’Angola et passant par la Zambie pays complice.
C’est grâce à l’ambassadeur français, son Excellence André Ross, et au colonel Gras, chef de la mission militaire au Zaïre, à leur persuasion et leur ténacité que le Président Valéry Giscard d’Estaing donnera le feu vert à une intervention aéroportée au départ de Calvi, le 18 mai.
C’est
le 2ème Régiment Étranger de Parachutistes, commandé par le colonel
Philippe Erulin qui avec ses 400 hommes sautera sur Kolwezi.
Malgré
les 3.000 européens (dont de très nombreux belges) pris en otages dans
la ville par les rebelles du FNLC, la France assume seule l’intervention
armée. En effet, à Kinshasa un officier supérieure de l’armée belge
avait déclaré au colonel Larzul, adjoint du colonel Gras : « Je puis
vous assurer qu’une intervention française serait considérée par nous
comme inopportune et inamicale »…
Le
2ème REP va gagner un pari stratégique (ni soutien, ni appui feu, ni
renforts à moins de 3 jours) par une intervention militaire exemplaire
doublée d’une opération humanitaire remarquable, opération qui fut
enseignée durant de longues années tant dans les écoles de guerre en
Europe qu’aux États-Unis.
En
moins de 24 heures, les unités vont vite s’emparer des points cruciaux
de la ville, en cherchant à déstabiliser l’adversaire et faire arrêter
les massacres de ressortissants européens et de citoyens zaïrois, tout
en leur permettant de se regrouper auprès des points sécurisés. Dans
les jours suivants, une fois la majorité des civils mis à l’abri ou
évacués, le régiment a sécurisé les faubourgs et les villages
environnants pour repousser l’ennemi sur ses bases de repli en Angola,
fin mai. Vite fait, bien fait !
Si
les militaires des FAZ, présents à Kolwezi en permanence, ont perdu 382
hommes, les civils zaïrois ont eu 151 tués et sur les 3.000 civils
blancs, 131 ont été assassinés par les Tigres du FNLC.
Grâce
aux soldats du 2ème REP de la Légion Étrangère (5 morts et 20 blessés)
un massacre général de la population civile fut évité à Kolwezi.
GLOIRE A EUX !
Sur le sujet, voir aussi les articles du Gaulois :
La légion saute sur Kolwezi, le livre de Pierre Sergent
La légion saute sur Kolwezi, le film de Raoul Coutard
La légion saute sur Kolwezi, le film de Raoul Coutard
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