Dans
l’histoire du monde, l’esclavage a touché toutes les périodes et tous
les peuples. Aujourd’hui, seuls les Européens, coupables éternels pour
tous les crimes réels ou fantasmés de l’univers, sont culpabilisés à
outrance en acceptant souvent de courber la tête devant leurs nombreux
accusateurs. Effectivement, parlez au lambda d’esclavage, il vous citera
tout de suite le cas du commerce triangulaire sans jamais évoquer
d’autres cas, en tout cas pas ceux où les Européens furent
touchés. Pourquoi ? Il n’en a jamais entendu parler et s’il en a eu
l’occasion, son cerveau a bien vite fait le tri entre ce qui est
politiquement correct ou non… Y-aurait-il un complot visant à empêcher
nos peuples de redevenir fiers de leur passé en utilisant une histoire
incomplète et/ou réécrite à des fins idéologiques ?
Non, les Africains
n’ont pas été les seuls à souffrir de l’esclavage au cours de leur
histoire. Les Européens, les Blancs, l’ont connu également. Robert C.
Davis est un chercheur américain qui enseigne à l’université de
Colombus, dans l’état de l’Ohio, et qui a fait de l’esclavage blanc en
Méditerranée le pilier de ses recherches. Le présent ouvrage synthétise
celles-ci et porte sur une longue période allant de 1492, date à
laquelle les Maures sont définitivement chassés d’Espagne, à 1830, quand
la France attaque et prend Alger.
Durant ces trois
siècles, l’Europe mais surtout ses côtes méditerranéennes souffrirent de
très nombreux raids et attaques menés par les pirates barbaresques dans
le but de capturer des esclaves. La Méditerranée et ses côtes
européennes devinrent rapidement des endroits dangereux pour les
populations locales car les Etats de l’époque, en Italie surtout,
étaient incapables de réellement contrer la nouvelle forme de guerre des
pirates nord-africains : des raids innombrables, constants mais très
rapides contre les villages du littoral, les ports et les embarcations
de toute taille. Ces raids étaient organisés par les puissantes villes
d’Alger, Tripoli ou Tunis et par des capitaines pirates privés. Le but
était de capturer le maximum d’esclaves blancs afin de les vendre ou de
les faire travailler. Durant la période mentionnée plus haut, plus d’un
million de Blancs furent ainsi capturés par les pirates barbaresques.
Robert C. Davis évalue le nombre de victimes à 1 250 000 ! On comprendra
mieux ce nombre énorme à la lumière de deux faits :
1 – L’esclavage des
Blancs était une réelle industrie pour les villes de la côte barbaresque
(aujourd’hui, l’Afrique du Nord, de l’Algérie à la Lybie).
2 – Les pirates menaient des raids sur tous les littoraux européens. Même l’Islande fut attaquée à 2 reprises au XVIIème siècle. L’Angleterre, l’Irlande ou les Pays-Bas ne furent pas non plus épargnés.
Les esclaves étaient
destinés pour la plupart aux galères ou à tout autre sort peu enviable.
Ceux qui étaient riches ou venaient de familles puissantes pouvaient se
voir libérés contre le paiement d’une rançon mais ils n’étaient pas
majoritaires… On recherchait énormément les captifs habiles tels les
constructeurs de navires. Les autres esclaves « de bonne qualité »
devenaient serviteurs ou étaient vendus sur les marchés aux esclaves,
énormes à Alger ou Tunis. Les juifs, qui étaient acceptés par les villes
barbaresques comme citoyens de seconde classe, occupaient souvent de
hautes fonctions dans ces marchés. Les acheteurs venaient de très loin,
d’Afrique Noire par exemple. Inutile de dire qu’un Blanc valait sur ces
marchés autant qu’une tête de bétail…
Les esclaves étaient
si nombreux que, dans une ville comme Alger, ils représentaient une
grosse partie de la population. Au sommet de sa puissance, la ville
comptait en effet un quart de population servile, population d’origine
européenne. Les Blanches étaient très recherchées par les riches qui les
faisaient entrer dans leur harem, ce qui impliqua nécessairement la
naissance de beaucoup d’enfants ayant une partie de sang européen dans
les veines, ce qui s’en ressentit forcément sur l’apparence des
habitants jugés à la fin du XVIIIème siècle comme de
« complexion assez claire ». Alger était la ville métisse par
excellence : « parfait amalgame, à une époque, d’esclaves européens, de
janissaires, de renégats, de Maures, de Berbères et de Juifs ».
Il convient également
de mentionner que « l’apport européen » aux villes barbaresques ne
s’arrêtait pas là. Ces villes acceptèrent d’accueillir entre leurs murs
de nombreux hors-la-loi ayant fui l’Europe pour des raisons très
diverses (religion, justice…). Beaucoup de ces personnages se
convertirent à l’Islam, fondèrent une famille sur place et devinrent
eux-mêmes des corsaires attaquant les côtes de leur continent d’origine.
Ces renégats se taillèrent souvent une bonne place dans la société et,
pour reprendre le cas d’Alger, ils constituaient au XVIIème siècle plus de la moitié des capitaines de navires corsaires.
Les conséquences de
cet esclavage blanc dont nous avons évoqué les chiffres très élevés plus
haut furent désastreuses pour les Etats européens tels l’Espagne, la
France ou l’Italie. Incapable de défendre les côtes, la population
abandonna le littoral, les villages et les ports en de nombreux endroits
à cause de l’insécurité constante représentée par la proximité avec la
mer. Ce fut au XVIIème siècle que la pression des pirates fut
la plus importante. Les conséquences furent très importantes dans les
domaines de la démographie, de l’économie, du développement des régions
abandonnées par les populations. Les Etats eux-mêmes furent affaiblis
par la constante pression des pirates barbaresques et il faudra attendre
le début du XIXème siècle et l’attaque française contre Alger pour voir la fin de ce sombre épisode de l’histoire européenne.
Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.
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