Le 23 octobre de l'an 42 avant JC, à Philippes, en Macédoine, Marc Antoine bat l'armée de Brutus, l'un des sénateurs romains qui assassina Jules César trente-deux mois plus tôt.
Marc Antoine, chef courageux
À Rome, après la mort de César, son lieutenant Marc Antoine et son petit-neveu Octave tentent chacun de s'approprier le pouvoir devenu vacant. Le second se fait reconnaître officiellement par le Sénat comme le fils adoptif du divin César et change son nom en Octavien.
Faute de pouvoir s'éliminer l'un l'autre, Marc Antoine et Octavien forment un triumvirat avec le falot Lépide, chef de la cavalerie. Ils conviennent de mettre en sourdine leurs rivalités le temps de punir le groupe de sénateurs qui a organisé l'assassinat de César. Parmi ces derniers figurent Brutus et Cassius.
Tandis que Lépide reste à Rome avec une poignée de légions, Marc Antoine et Octavien débarquent avec leurs hommes en Illyrie. A peine débarqué, le jeune Octavien se fait porter pâle, manifestant déjà son peu de goût pour la guerre et, disons le mot, sa couardise.
C'est donc Marc Antoine qui se porte au-devant de l'ennemi avec seize légions, une légion représentant environ 5.000 hommes. Face à lui, dans la plaine de Philippes, à l'est de la Macédoine, Brutus et Cassius disposent de dix sept légions, y compris une puissante cavalerie.
Les meurtriers de César ne sont pas pressés d'en découdre mais tel n'est pas le cas d'Antoine qui se jette sur eux avec ses troupes le 3 octobre. Dans la confusion générale, Cassius perd le contact avec Brutus. Il croit l'affaire perdue et demande à un affranchi de le tuer.
Le 23 octobre suivant, au même endroit, Marc Antoine reprend l'offensive et l'emporte enfin sur Brutus qui à son tour se suicide. On lui prête ce mot : « Vertu, tu n'es qu'un mot ! »
Le vainqueur se recueille devant la dépouille de son ennemi. Son allié Octavien (le futur Auguste) n'a pas la même grandeur d'âme. Il se venge avec cruauté sur les vaincus de la peur qu'ils lui ont infligée.
La lutte à mort entre Antoine et Brutus a été portée au théâtre par Shakespeare en 1599 dans la pièce Jules César (1599). Cette pièce a été magistralement adaptée au cinéma par Joseph L. Mankiewicz en 1953.
Marc Antoine, amoureux transi
Tous les deux rentrent à Rome et avec Lépide renégocient le partage de l'empire. Marc Antoine, qui a reçu l'Orient dans le partage, s'y rend afin d'y restaurer la loi de Rome et refaire ses forces et sa fortune.
C'est alors que le sémillant quadragénaire tombe dans les filets de la reine d'Égypte, Cléopâtre. Transi d'amour, il répudie sa femme Fulvie et épouse Cléopâtre. Le couple s'installe à Alexandrie dans les fêtes et le faste.
En Italie, cependant, Octavien distribue aux vétérans de la bataille de Philippes des terres confisquées à des cités italiennes. Il s'ensuit un mécontentement qu'exploitent les partisans de Marc Antoine. Assisté de son ami Agrippa, Octavien doit mettre le siège devant Pérouse. Marc Antoine se porte au secours de ses partisans assiégés.
La guerre est sur le point de reprendre mais les soldats obligent les deux rivaux à se réconcilier. C'est chose faite à Brindes (aujourd'hui Brindisi) en octobre de l'an 40 avant JC.
Les triumvirs redéfinissent leur partage du monde romain. À Marc Antoine l'Orient, à Octavien l'Occident, à Lépide l'Afrique. L'Italie proprement dite n'appartenant à personne. En gage de réconciliation, Marc Antoine, qui vient de perdre Fulvie, épouse la demi-soeur de son rival, Octavie. Mais Cléopâtre reprend le dessus et convainc son époux et amant de fonder avec elle un empire oriental rival de Rome.
Octavien va se saisir de ce prétexte pour engager l'ultime combat contre son rival, Lépide ayant entre temps renoncé à ses prétentions au profit d'Octavien.
Jean-François Zilberman. http://www.herodote.net
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