dimanche 27 juin 2010

La Révolution : le mythe fondateur de la France

En cette période de vacances, où l’activité politique est plutôt ralentie, et où l’actualité parle en boucle de la grippe A et de l’accident cardiaque de Sarkozy, il nous a semblé intéressant de faire une petite incursion du côté de l’Histoire. Cette science permet en effet de comprendre le fonctionnement du monde contemporain et, en nous immergeant dans le passé, de mieux connaître nos racines.

Il nous restait le plus difficile : trouver au travers de plusieurs siècles d’Histoire de notre pays et de notre civilisation, le thème qui allait susciter l’intérêt du vacancier.

Parce que nous sommes un mouvement politique, et que nous souhaitons rétablir certaines vérités, le thème de la Révolution Française semblait tout indiqué.

Pensez donc ! Le mythe par excellence de l’Histoire de France, la matrice de tous les mouvements révolutionnaires à travers la planète depuis deux siècles et, ce que l’on dit moins, le modèle de tous les totalitarismes. Un tel sujet, qui a bouleversé l’Histoire de France et de l’Europe toute entière ne peut que fasciner les lecteurs avides de vérité historique. Reconnaissons en effet que dans ce domaine, comme dans tant d’autres, la propagande est à l’œuvre. Bien sûr, prendre la défense de Robespierre de nos jours semble un peu passé : la tragédie qui a frappé la Famille de France émeut nos concitoyens et, la mort de Louis XVI ne serait probablement plus votée aujourd’hui. Reste que le souvenir des Grands Ancêtres est partout présent, qu’il imprègne nos vies, nos références, et qu’en interrogeant le bon Bitru, vous vous apercevez vite qu’il déplore les excès commis par la Révolution, mais que ces excès étaient inévitables et que « sans Elle nous serions encore au Moyen-Âge », peuple de serfs sans droit et aux mains d’une caste arrogante et imbue d’elle-même (cette image ne vous évoque-t-elle pas notre Sarkozysme plus que la noblesse d’Ancien Régime ?).

La Révolution est donc l’alpha et l’oméga de l’Histoire de France, car comme chacun le sait la France est née en 1789, où comme le rappelait Jack Lang lors des cérémonies du bicentenaire « un peuple est sorti des ténèbres pour entrer dans la lumière. ». Nous acceptons d’autant mieux ce dogme qu’il nous est ressassé depuis les classes du Primaire jusqu’à l’Université. La Révolution est bien la page la plus glorieuse de l’Histoire de France. En doutez -vous que vous êtes pris pour un fou, si vous êtes un Français ordinaire, ou pour un dangereux réactionnaire crypto-fasciste si vous êtes un historien (voir à ce sujet le sort réservé à Reynald Seycher). Pourtant, si l’on se penche un peu sur cette « glorieuse période », il y aurait de quoi frémir, jugez plutôt.

L’instauration d’un régime terroriste :

« La Révolution est un bloc » disait Clémenceau, assertion battue en brèche par la plupart des historiens, pourtant l’ancien Président du Conseil avait raison sur un point, la Révolution est dès l’origine une entreprise terroriste. Pour simplifier, 1793 et la Terreur sont en germe dès 1789.

Politiquement, la Révolution est en effet un vaste mouvement d’élimination des mouvements modérés par les extrémistes, jusqu’à aboutir à la dictature Robespierriste. Ce mouvement s’appuie sur une minorité agissante, composée des déclassés de toutes sortes, qui constitue le bras armé de la Révolution.

En effet, l’un des mensonges principaux sur cette période est de faire croire que le peuple de France s’est soulevé en masse contre son souverain et contre l’autorité légitime. Pierre Gaxotte, lauréat de l’Agrégation d’Histoire en 1920 et auteur d’un livre bombe La Révolution Française, paru en 1928 estime qu’il n’y avait pas plus de 30 000 révolutionnaires dans toute la France, dont 10 000 à Paris. Ces chiffres sont repris par toute l’historiographie sur le sujet, notamment par François Furet et Mona Ozouf dans leur Dictionnaire Critique de la Révolution, paru en 1988. Nous sommes donc en présence d’une minorité extrêmement politisée et recourant à la terreur pour faire avancer ses idées. Ainsi en est-il le 14 juillet 1789, quand une foule surexcitée et avinée prend d’assaut la Bastille et massacre son gouverneur et une dizaine de ses officiers. Et que dire des autres journées révolutionnaires ? Octobre 1789 la populace parisienne, menée par les mêmes, ramène le Roi et la Famille Royale à Paris, la tête de quelques gardes plantées sur leur baïonnette, trophées de leur sauvagerie. Le 10 août 1792, qui n’est rien d’autre qu’un coup d’Etat mené par la minorité républicaine contre la Monarchie Constitutionnelle légalement établie, et scellé du sang des 900 Suisses et de centaines de domestiques des Tuileries.

Dès le départ, le processus révolutionnaire, élimine ceux qui entravent sa marche.

Les premières victimes sont les tenants de la Monarchie Absolue, contraints à l’exil dès l’été 1789, puis les Monarchiens, monarchistes réformistes remplacés par les Constitutionnels. Ceux-ci sont éliminés à leur tour par les Girondins, qui le sont eux-mêmes par les Montagnards qui finiront par se guillotiner entre eux. Cette épuration progressive se fait toujours au bénéfice de la fraction la plus violente, elle est soutenue par sa « main d’œuvre » ceux que l’on appelle le peuple des Sans Culottes.

Contrairement à ce que tente de faire croire l’Histoire officielle, qui présente 1793 et la Terreur comme une déviance de 1789, il y a au contraire une grande continuité. Nous pouvons cependant noter que si les événements ont parfois échappé à leurs auteurs, demeure une volonté commune de « faire table rase du passé. »

Cette formule éclaire tout ce qui nous sépare de la Révolution Anglaise, qui se veut un changement dans la continuité, et qui, sauf l’expérience de Cromwell, a maintenu la tradition monarchique. La volonté de détruire complètement l’ordre ancien est la caractéristique de la Révolution Française d’où son acharnement à vouloir éradiquer le Christianisme de notre pays. Cette volonté de créer un monde nouveau, cette sorte de mythe prométhéen, est directement le produit de l’idéologie des Lumières qui souhaite s’affranchir de toutes les traditions. Nous retrouvons ce trait essentiel dans tous les régimes totalitaires, cherchant à créer un homme nouveau, preuve s’il en est que la Révolution est la mère des totalitarismes comme le rappelait Alexandre Soldjenytsine lors de son discours aux Herbiers en 1993 pour commémorer le bicentenaire du martyr Vendéen. Il est d’ailleurs frappant de constater la grande proximité qui existe entre Révolution Française et Russe et l’admiration que Lénine et ses acolytes vouaient aux révolutionnaires Français.

Un régime guerrier et impérialiste :

La Révolution est assurément une période guerrière. Il est de bon ton de critiquer les guerres menées par nos Rois en oubliant que la Révolution a déclaré la guerre à l’Europe entière, et que le programme d’action des révolutionnaires était ouvertement belliciste. Quoi de plus naturel puisque la Révolution devait s’exporter aux quatre coins de l’Europe et qu’elle devait libérer les peuples asservis, qui n’avaient d’ailleurs pas conscience de l’être ? La France révolutionnaire a déclaré une guerre qui allait durer 23 ans, du 20 avril 1792 à la chute de Napoléon en juin 1815. Cette guerre perpétuelle est une guerre d’agression, destinée à « détruire les races de rois » et à « éliminer les tyrans ». Pour cela, la France déclare la guerre à la Prusse et à L’Empire en 1792, puis en assassinant légalement Louis XVI, elle « jette une tête de roi à la face de l’Europe » comme le dit Saint-Just. Le 21 janvier 1793 est vu par tous les souverains d’Europe comme une déclaration de guerre. Tous entrent alors en guerre contre la France, de la Grande Bretagne à la Russie et de la Suède au Portugal ; l’Europe fait corps contre la France. Cette guerre,qui se poursuit sous le régime Napoléonien, bouleverse les équilibres nés des Traités de Westphalie de 1648. Elle inaugure la guerre idéologique, et surtout elle donne naissance à une idée dévoyée de la patrie (voir sur le sujet l’ouvrage de Jean de Viguerie, Les Deux Patries). La France, qui jusque là était considérée comme le phare de la civilisation européenne, devient le pays dont il faut se méfier, le peuple fauteur de guerres, le peuple qui cherche à annexer ses voisins. Cette vision dégradée de la France est encore accentuée par les crimes sans nom commis durant la période révolutionnaire, et qui pendant longtemps, vont associer le nom de Français à celui de barbares.

Un régime de Terreur instaurant le crime de masse :

La grande spécificité de la Révolution est d’avoir légitimé le crime de masse pour asseoir son pouvoir.

Concernant le bilan de la Révolution Française, l’ouvrage de René Sédillot, Le Bilan de la Révolution Française, paru en 1988 est indispensable car il aborde le bilan sous tous ses aspects : humain, politique, religieux, économique, artistique. Cette tentative a été reprise et actualisée l’an dernier par la parution de l’ouvrage collectif, Le Livre Noir de la Révolution Française.

Si l’on se penche sur le bilan de cette décennie glorieuse, 1789-1799, on en ressort effrayé. Dans tous les domaines la France a régressé. Elle qui était la première Nation européenne se retrouve largement distancée par le Royaume-Uni. Un retard très important a été pris dans tous les domaines, de l’économie, des sciences « la République n’a pas besoin de savants », du commerce…, qui vont handicaper la France au moment de l’essor de la Révolution Industrielle. A cela il faut ajouter la destruction du patrimoine National, plus du tiers des œuvres d’art ont été détruites, des milliers d’autres vendues. La France, modèle de civilisation, de raffinement et d’art de vivre est morte en 1789. Désormais nous sommes un peuple de barbares et d’assassins aux yeux de nos voisins. Des milliers de châteaux, d’églises, de monastères et d’abbayes ont été pillés ou vandalisés, comme l’abbaye royale de Saint Denis, nécropole des Rois de France, pillée, vandalisée et profanée.

De tous les bilans, le bilan humain demeure le plus parlant.

On peut estimer que la Révolution a causé la mort de 700 000 Français, auxquels s’ajoute les 400 000 morts liés aux guerres entreprises entre 1792 et 1799. 1 100 000 personnes sont mortes en dix ans, presque autant que le cataclysme de la Grande Guerre et son 1.4 millions de morts, mais avec des moyens techniques infiniment moins meurtriers. En proportion, le bilan est plus lourd qu’en 14/18 car il porte sur une France de 28 millions d’habitants et non pas de 40 millions comme en 1914.

Ce bilan sinistre comprend 40 000 personnes guillotinées, les milliers de personnes mitraillées au canon à Lyon, fusillées à Marseille ou Toulon, les 5 000 noyés de Nantes les milliers d’autres noyés à Ancenis ou Angers, les 1 400 massacrés des Massacres de Septembre qui périrent dans des conditions effroyables.

La Révolution est aussi, bien que le régime s’obstine à le nier depuis 200 ans, responsable du premier génocide, celui des peuples de l’Ouest, Vendéens, Poitevins, Mainiaux et Bretons, soulevés pour défendre leurs traditions et leur religion et exterminés sans merci. Un article entier serait nécessaire pour traiter cet épisode, rappelons seulement que les Guerres de Vendée et de la Chouannerie ont entraîné la mort de 500 000 personnes dont 350 000 civils. Que des ordres de destruction systématique de la région ont été donnés par la Convention (lire sur le sujet l’ouvrage de Reynald Seycher, Le Génocide Franco-Français- La Vendée Vengée).

Cette industrialisation de la mort, sa planification, qui rappelle les régimes totalitaires, a été mise en place par toute une série de lois liberticides : Loi du Maximum, Loi des Suspects, Loi sur les prêtres réfractaires ou les personnes émigrées.

Ces quelques lignes suffisent pour prouver que le régime dans lequel nous vivons est assis sur un amas de cadavres et sur la ruine de la civilisation Française. La Révolution, présentée comme le phare du progrès du genre humain a commencé par bafouer tous les principes qu’elle prétendait défendre.

Nous n’avons rien de commun avec cette France là, qui n’est d’ailleurs pas la France réelle, et nous devons sans cesse répéter la vérité sur cette sombre période pour que les mensonges tombent, car « la Vérité nous rendra libre »

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