D’anciens outils trouvés en Grande-Bretagne montrent que des humains ont vécu en Europe du Nord 200.000 ans plus tôt qu’on ne le pensait auparavant, à une époque où le climat de l’Angleterre était suffisamment chaud pour accueillir des lions, des éléphants et des tigres à dents de sabre, ont annoncé des scientifiques mercredi.
Les 32 objets en silex noir, trouvés dans les sédiments d’une rivière de l’est de l’Angleterre, datent de 700.000 ans et représentent la première preuve explicite d’une présence humaine au nord des Alpes, disent les scientifiques.
Cette découverte détruit la théorie longtemps soutenue selon laquelle les humains auraient migré vers le nord depuis les climats relativement chauds de la région méditerranéenne il y a seulement un demi-million d’années, disent les scientifiques.
« La découverte que des premiers humains ont pu exister aussi loin au nord il y a si longtemps est sensationnelle », dit Chris Stringer, un paléontologiste du Natural History Museum, l’un des quatre scientifiques britanniques qui ont participé à l’étude et annoncé la découverte dans une conférence de presse à Londres. Leur découverte est exposée en détail dans le journal scientifique Nature.
« Maintenant que nous avons cela, nous pouvons rechercher les restes de ces gens, sachant que nous pouvons les trouver », dit-il. « Leur arrivée en Europe du Nord aurait même pu arriver encore plus tôt. C’est toute une nouvelle zone de recherche qui s’ouvre à nous ».
Jim Rose, un professeur de l’Université de Londres qui a aussi été impliqué dans l’étude, dit que 700.000 ans plus tôt, l’Angleterre était encore reliée au continent européen et qu’elle a connu des périodes de temps clément entre les périodes où d’immenses glaciers recouvraient la région, gelant et modifiant les paysages.
Pendant de tels dégels, dit-il, les premiers humains auraient pu migrer depuis la Méditerranée jusqu’en Angleterre, où il y avait des hivers doux, des paysages plats et de grands fleuves.
Des rhinocéros, des éléphants, des tigres à dents de sabre, des hippopotames et des ours vivaient dans la région à l’époque. Les scientifiques disent qu’ils ne savent pas si les humains utilisaient les outils nouvellement découverts pour tuer des animaux pour se nourrir, ou simplement pour fouiller dans les carcasses abandonnées par les prédateurs.
Les objets suggèrent que les premiers humains n’ont pas colonisé les régions nord de l’Europe, mais simplement étendu leurs habitudes migratoires quand le temps le permettait, disent les scientifiques.
Pakefield, un village côtier 120 miles au nord-est de Londres, est l’une des quelques régions où les glaciers ont préservé, au lieu de les détruire, les sédiments qui contenaient les objets anciens, dit Rose. L’érosion côtière provoque maintenant l’effritement de falaises autour de Pakefield, révélant des fossiles et des objets.
Avant cette découverte, les premières traces d’humains en Europe au nord des Alpes étaient datées d’environ 500.000 ans, et incluaient des objets en silex et même quelques restes humains qui ont été découverts à Bosgrove sur la côte sud de l’Angleterre.
Les premières traces de présence humaine en Europe du Sud sont vieilles d’au moins 800.000 ans et incluent des matériels qui ont été découverts à Atapuerca en Espagne.
Dans un commentaire dans Nature, Wil Roebroeks de l’Université de Leiden aux Pays-Bas, qui n’était pas impliqué dans l’étude, a dit que cette nouvelle preuve d’activité humaine était « solide comme le roc ».
Il a dit que cela montrait que « les premiers humains parcouraient manifestement les rives de ces rivières beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait jusqu’ici pour cette partie de l’Europe ».
Roebroeks a dit que les objets n’indiquaient pas une colonisation à grande échelle de l’Europe du Nord, « mais plutôt une brève expansion de leur activité, en accord avec les oscillations climatiques ». Il a dit qu’il était probable qu’« une occupation plus significative des parties nord de l’Europe est survenue seulement plus tard ».
Mais Alison Brooks, une anthropologue de la George Washington University à Washington, qui n’était pas impliquée dans la découverte, a recommandé la prudence.
« On doit toujours être sceptique, étant donné que les affirmations précédentes de première présence humaine en Europe du Nord ont eu des problèmes avec la date ou l’authenticité des objets trouvés. Si des trouvailles ultérieures confirment cette découverte, cela serait très excitant et changerait nos idées concernant l’adaptabilité des premiers humains », a-t-elle dit.
Thomas Wagner http://www.voxnr.com/
Les 32 objets en silex noir, trouvés dans les sédiments d’une rivière de l’est de l’Angleterre, datent de 700.000 ans et représentent la première preuve explicite d’une présence humaine au nord des Alpes, disent les scientifiques.
Cette découverte détruit la théorie longtemps soutenue selon laquelle les humains auraient migré vers le nord depuis les climats relativement chauds de la région méditerranéenne il y a seulement un demi-million d’années, disent les scientifiques.
« La découverte que des premiers humains ont pu exister aussi loin au nord il y a si longtemps est sensationnelle », dit Chris Stringer, un paléontologiste du Natural History Museum, l’un des quatre scientifiques britanniques qui ont participé à l’étude et annoncé la découverte dans une conférence de presse à Londres. Leur découverte est exposée en détail dans le journal scientifique Nature.
« Maintenant que nous avons cela, nous pouvons rechercher les restes de ces gens, sachant que nous pouvons les trouver », dit-il. « Leur arrivée en Europe du Nord aurait même pu arriver encore plus tôt. C’est toute une nouvelle zone de recherche qui s’ouvre à nous ».
Jim Rose, un professeur de l’Université de Londres qui a aussi été impliqué dans l’étude, dit que 700.000 ans plus tôt, l’Angleterre était encore reliée au continent européen et qu’elle a connu des périodes de temps clément entre les périodes où d’immenses glaciers recouvraient la région, gelant et modifiant les paysages.
Pendant de tels dégels, dit-il, les premiers humains auraient pu migrer depuis la Méditerranée jusqu’en Angleterre, où il y avait des hivers doux, des paysages plats et de grands fleuves.
Des rhinocéros, des éléphants, des tigres à dents de sabre, des hippopotames et des ours vivaient dans la région à l’époque. Les scientifiques disent qu’ils ne savent pas si les humains utilisaient les outils nouvellement découverts pour tuer des animaux pour se nourrir, ou simplement pour fouiller dans les carcasses abandonnées par les prédateurs.
Les objets suggèrent que les premiers humains n’ont pas colonisé les régions nord de l’Europe, mais simplement étendu leurs habitudes migratoires quand le temps le permettait, disent les scientifiques.
Pakefield, un village côtier 120 miles au nord-est de Londres, est l’une des quelques régions où les glaciers ont préservé, au lieu de les détruire, les sédiments qui contenaient les objets anciens, dit Rose. L’érosion côtière provoque maintenant l’effritement de falaises autour de Pakefield, révélant des fossiles et des objets.
Avant cette découverte, les premières traces d’humains en Europe au nord des Alpes étaient datées d’environ 500.000 ans, et incluaient des objets en silex et même quelques restes humains qui ont été découverts à Bosgrove sur la côte sud de l’Angleterre.
Les premières traces de présence humaine en Europe du Sud sont vieilles d’au moins 800.000 ans et incluent des matériels qui ont été découverts à Atapuerca en Espagne.
Dans un commentaire dans Nature, Wil Roebroeks de l’Université de Leiden aux Pays-Bas, qui n’était pas impliqué dans l’étude, a dit que cette nouvelle preuve d’activité humaine était « solide comme le roc ».
Il a dit que cela montrait que « les premiers humains parcouraient manifestement les rives de ces rivières beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait jusqu’ici pour cette partie de l’Europe ».
Roebroeks a dit que les objets n’indiquaient pas une colonisation à grande échelle de l’Europe du Nord, « mais plutôt une brève expansion de leur activité, en accord avec les oscillations climatiques ». Il a dit qu’il était probable qu’« une occupation plus significative des parties nord de l’Europe est survenue seulement plus tard ».
Mais Alison Brooks, une anthropologue de la George Washington University à Washington, qui n’était pas impliquée dans la découverte, a recommandé la prudence.
« On doit toujours être sceptique, étant donné que les affirmations précédentes de première présence humaine en Europe du Nord ont eu des problèmes avec la date ou l’authenticité des objets trouvés. Si des trouvailles ultérieures confirment cette découverte, cela serait très excitant et changerait nos idées concernant l’adaptabilité des premiers humains », a-t-elle dit.
Thomas Wagner http://www.voxnr.com/
notes |
+ Associated Press – 15 décembre 2005
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