Tapies dans l'ombre des OGM, cent fois plus terrifiantes, manipulant l'atome et la molécule, elles attendent sournoisement pour sortir au grand jour que les dernières barrières de résistance biologique aient été emportées ; les nanotechnologies. Mais leur banalisation se généralise. A travers le monde, des dizaines de milliers de chercheurs sont au travail, des milliards distribués, des technopoles spécialisées - en France : Grenoble - construites pour étendre sans cesse la recherche tous azimuts. Sans aucune étude à long terme des conséquences dévastatrices qu'elles pourraient entraîner, sans contrôle, sans législation. elles ont déjà partout pénétré le marché. Au point, alors que la plupart l'ignorent et que les media le taisent, de s'être introduites dans les cosmétiques, la pharmacologie industrielle, l'alimentation, les vêtements, les peintures, ustensiles de cuisine et de table, X-Boxes, I-Pods, filtres à air, produits anti-bactériens domestiques et animaliers etc.
L'affaire fait grand bruit en Australie où le gouvernement vient d'être interpellé par la plus grande fédération de syndicats, l'ACTU. Laquelle, en l'absence de toutes garanties et précautions spécifiques, exige une législation. « Il semble, proteste-t-elle, que le monde des affaires ait reçu le feu vert pour développer les nanotechnologies mais que du côté des régulations de sécurité et de santé on soit toujours au rouge ». En réalité, comme tous ses collègues des pays développés, le gouvernement australien fait l'âne et se retranche derrière les nécessités économiques. Si son livre blanc « Options pour une stratégie nationale sur les Nanotechnologies » recommande d'approfondir leurs effets sur la santé, la sécurité et l'environnement, il est clairement souligné qu'aucune nouvelle régulation ne saurait venir alourdir celles en vigueur dans le monde industriel. Le National Nano-Technology Coordination Office américain va même plus loin dans son refus d'une législation adaptée car cela « pourrait gêner tout développement en ce domaine ». Il ne saurait donc être question d'imposer des tests de sécurité particuliers aux nanotechnologies avant qu'elles ne soient mises sur le marché. Ce qu'avait suggéré en 2004 outre-Manche la Royal Society sans pour autant être suivie. « Pourtant, dénonce Steve Mullins, de l'ACTU, nous avons maintenant suffisamment de preuves pour imputer aux nanotechnologies des effets toxiques sur l'organisme ».
Face à ceux qui, appartenant au monde industriel ou chercheurs eux-mêmes, affirment largement exagérés les effets pervers des nanoparticules - on parle ainsi de "pièces" pouvant mesurer un millionième d'un millionième de mètre -, nombre de spécialistes exigent un renforcement des sécurités. Le Pr Paul Wright, directeur du programme de recherches NanoSafe Australia souligne que « les effets des nanoparticules de synthèse sur l'organisme sont totalement inconnus ». Le Dr Sam Bruschi, qui vient d'achever sur le sujet une étude commandée par l'Australian Safety and Compensation Council, est beaucoup plus sévère. Il affirme avoir trouvé des lésions précancéreuses chez des animaux ayant respiré des nanotubes de carbone. Ou des tumeurs induites par des nanoparticules de titane issues de pare-soleil utilisés chez des animaux de laboratoire. Leur taille microscopique leur permet de passer, à travers filtres respiratoires et défenses immunitaires, dans les systèmes circulatoire et nerveux et de se déposer dans tous les organes y compris le cerveau. Pour beaucoup, les nanotechnologies pourraient être l'amiante de demain.
L'HÉGÉMONIE DÉMENTIELLE DE LA SCIENCE
Pour ceux qui doutent encore, une sociologue de la ruralité de l'Université Griffith dans le Queensland, Kristin Lyons, a présenté avec son équipe, en juillet dernier à Canberra, la capitale australienne, dans le cadre d'une conférence sur « Les futurs ruraux », un rapport fort inquiétant. Le Pr Lyons y observe d'abord qu'en dépit des investissements considérables effectués dans les nanotechnologies de l'agro-alimentaire - Syngenta, Kraft, Monsanto et Heinz à eux seuls devraient en 2010 atteindre 20 milliards de US$ -, aucune régulation de ce secteur n'a été considérée. Or, en agronomie, les nanotechnologies visent à obtenir une plus grande efficacité d'application des pesticides, en rendant les émulsions « plus stables, plus toxiques et mieux absorbées par les plantes et les insectes prédateurs ». Sauf que, en pénétrant dans les parties comestibles des plantes, elles représenteront un danger accru pour la faune, la flore et les humains. De la même façon les nanoparticules pesticides se diffuseront en nouvelles contaminations des sols, des eaux, de la chaîne alimentaire; Déjà existent des "nano-senseurs" ayant vocation à contrôler le PH, les oligo-éléments, les niveaux d'humidité de la flore ou du sol, à déceler la présence d'insectes pathogènes. Ou des nanosemences avec insecticide incorporé, contrôlées à distance par GPS. Les uns et les autres, disséminés dans les champs, deviendront vecteur d'une nanopollution plus périlleuse que celle provoquée par la chimie industrielle. L'argument privilégié des promoteurs de ces techniques étant qu'ainsi, comme le revendique l'agriculture de précision, on ne donnerait à chaque culture que la dose minimale dont elle aurait besoin. Les faiseurs d'OGM tinrent le même discours. On sait qu'il advint, hélas, le contraire. En introduisant dans le pesticide un gène protecteur des plantes cultivées, on ouvrit la porte à un déferlement chimique jamais atteint auparavant.
Selon Kristin Lyons, il existe déjà des nanocapsules directement implantées dans l'estomac de l'insecte. On voit toutes les dérives possibles d'une telle technique en train de se développer sous le manteau. Pas plus que pour les émulsions pesticides contenant des nanoparticules, les nanocapsules ne font l'objet de contrôle. On ne sait d'ailleurs pas qui fabrique ces capsules et en quelles quantités elles circulent déjà sur le marché. Ce dont est sûre en revanche l'universitaire australienne, c'est que des nanocapsules contenant du calcium ou du fer sont déjà ajoutées à un certain nombre d'aliments industriels. Il existerait ainsi quelques 300 "nanoaliments" dans le monde dont en 2005 la valeur était estimée à 5,3 milliards de US$. La revue spécialisée US Small Times Magazine a publié la liste des 80 produits contenant des nanoparticules manufacturés dans les seuls Etats-Unis.
Les tenants des nanotechnologies alimentaires, comme le font depuis des années ceux des OGM, se justifient par la nécessité de faire progresser la science et d'ouvrir à la médecine et à la pharmacopée des espaces illimités. Mais c'est aussi le prétexte invoqué pour déverser des milliers de milliards de dollars dans la conquête spatiale et l'imbécile tocade de la colonisation marsienne. Par lesquels se légitiment le renforcement du gouvernorat mondial et la mise au pas de tous ceux qui refusent l'hégémonie insensée des professeurs Tournesol mâtinés de Dr Folamour.
Petrus AGRICOLA. Rivarol du 4 avril 2008
L'affaire fait grand bruit en Australie où le gouvernement vient d'être interpellé par la plus grande fédération de syndicats, l'ACTU. Laquelle, en l'absence de toutes garanties et précautions spécifiques, exige une législation. « Il semble, proteste-t-elle, que le monde des affaires ait reçu le feu vert pour développer les nanotechnologies mais que du côté des régulations de sécurité et de santé on soit toujours au rouge ». En réalité, comme tous ses collègues des pays développés, le gouvernement australien fait l'âne et se retranche derrière les nécessités économiques. Si son livre blanc « Options pour une stratégie nationale sur les Nanotechnologies » recommande d'approfondir leurs effets sur la santé, la sécurité et l'environnement, il est clairement souligné qu'aucune nouvelle régulation ne saurait venir alourdir celles en vigueur dans le monde industriel. Le National Nano-Technology Coordination Office américain va même plus loin dans son refus d'une législation adaptée car cela « pourrait gêner tout développement en ce domaine ». Il ne saurait donc être question d'imposer des tests de sécurité particuliers aux nanotechnologies avant qu'elles ne soient mises sur le marché. Ce qu'avait suggéré en 2004 outre-Manche la Royal Society sans pour autant être suivie. « Pourtant, dénonce Steve Mullins, de l'ACTU, nous avons maintenant suffisamment de preuves pour imputer aux nanotechnologies des effets toxiques sur l'organisme ».
Face à ceux qui, appartenant au monde industriel ou chercheurs eux-mêmes, affirment largement exagérés les effets pervers des nanoparticules - on parle ainsi de "pièces" pouvant mesurer un millionième d'un millionième de mètre -, nombre de spécialistes exigent un renforcement des sécurités. Le Pr Paul Wright, directeur du programme de recherches NanoSafe Australia souligne que « les effets des nanoparticules de synthèse sur l'organisme sont totalement inconnus ». Le Dr Sam Bruschi, qui vient d'achever sur le sujet une étude commandée par l'Australian Safety and Compensation Council, est beaucoup plus sévère. Il affirme avoir trouvé des lésions précancéreuses chez des animaux ayant respiré des nanotubes de carbone. Ou des tumeurs induites par des nanoparticules de titane issues de pare-soleil utilisés chez des animaux de laboratoire. Leur taille microscopique leur permet de passer, à travers filtres respiratoires et défenses immunitaires, dans les systèmes circulatoire et nerveux et de se déposer dans tous les organes y compris le cerveau. Pour beaucoup, les nanotechnologies pourraient être l'amiante de demain.
L'HÉGÉMONIE DÉMENTIELLE DE LA SCIENCE
Pour ceux qui doutent encore, une sociologue de la ruralité de l'Université Griffith dans le Queensland, Kristin Lyons, a présenté avec son équipe, en juillet dernier à Canberra, la capitale australienne, dans le cadre d'une conférence sur « Les futurs ruraux », un rapport fort inquiétant. Le Pr Lyons y observe d'abord qu'en dépit des investissements considérables effectués dans les nanotechnologies de l'agro-alimentaire - Syngenta, Kraft, Monsanto et Heinz à eux seuls devraient en 2010 atteindre 20 milliards de US$ -, aucune régulation de ce secteur n'a été considérée. Or, en agronomie, les nanotechnologies visent à obtenir une plus grande efficacité d'application des pesticides, en rendant les émulsions « plus stables, plus toxiques et mieux absorbées par les plantes et les insectes prédateurs ». Sauf que, en pénétrant dans les parties comestibles des plantes, elles représenteront un danger accru pour la faune, la flore et les humains. De la même façon les nanoparticules pesticides se diffuseront en nouvelles contaminations des sols, des eaux, de la chaîne alimentaire; Déjà existent des "nano-senseurs" ayant vocation à contrôler le PH, les oligo-éléments, les niveaux d'humidité de la flore ou du sol, à déceler la présence d'insectes pathogènes. Ou des nanosemences avec insecticide incorporé, contrôlées à distance par GPS. Les uns et les autres, disséminés dans les champs, deviendront vecteur d'une nanopollution plus périlleuse que celle provoquée par la chimie industrielle. L'argument privilégié des promoteurs de ces techniques étant qu'ainsi, comme le revendique l'agriculture de précision, on ne donnerait à chaque culture que la dose minimale dont elle aurait besoin. Les faiseurs d'OGM tinrent le même discours. On sait qu'il advint, hélas, le contraire. En introduisant dans le pesticide un gène protecteur des plantes cultivées, on ouvrit la porte à un déferlement chimique jamais atteint auparavant.
Selon Kristin Lyons, il existe déjà des nanocapsules directement implantées dans l'estomac de l'insecte. On voit toutes les dérives possibles d'une telle technique en train de se développer sous le manteau. Pas plus que pour les émulsions pesticides contenant des nanoparticules, les nanocapsules ne font l'objet de contrôle. On ne sait d'ailleurs pas qui fabrique ces capsules et en quelles quantités elles circulent déjà sur le marché. Ce dont est sûre en revanche l'universitaire australienne, c'est que des nanocapsules contenant du calcium ou du fer sont déjà ajoutées à un certain nombre d'aliments industriels. Il existerait ainsi quelques 300 "nanoaliments" dans le monde dont en 2005 la valeur était estimée à 5,3 milliards de US$. La revue spécialisée US Small Times Magazine a publié la liste des 80 produits contenant des nanoparticules manufacturés dans les seuls Etats-Unis.
Les tenants des nanotechnologies alimentaires, comme le font depuis des années ceux des OGM, se justifient par la nécessité de faire progresser la science et d'ouvrir à la médecine et à la pharmacopée des espaces illimités. Mais c'est aussi le prétexte invoqué pour déverser des milliers de milliards de dollars dans la conquête spatiale et l'imbécile tocade de la colonisation marsienne. Par lesquels se légitiment le renforcement du gouvernorat mondial et la mise au pas de tous ceux qui refusent l'hégémonie insensée des professeurs Tournesol mâtinés de Dr Folamour.
Petrus AGRICOLA. Rivarol du 4 avril 2008
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