dimanche 10 février 2008

Origines de la France et tradition spirituelle


L’idée qu'un peuple se fait de son identité influe sur certains comportements individuels et collectifs qui influent à leur tour sur le destin national.
Assurément, les vertus, les énergies que nos aïeux ont déposées en nous constituent l’assise naturelle des grandes entreprises de la nation. Cependant, les meilleures ressources du tempérament ne servent de rien si un certain esprit, une prise de conscience collective ne viennent pas vivifier la communauté nationale.
Or, durant tout notre Moyen-Age, et pour l’essentiel jusqu’à la fin de l’ancien Régime, notre patriotisme est un patriotisme franc. Il tire ses racines de la nation des Francs établie en Gaule et qui a joué un rôle de catalyseur de l’âme nationale. A ce sujet, il ne faut pas oublier l’étroite parenté des Gaulois et des Germains. En la matière, il faudrait citer l’avalanche des témoignages des auteurs de l’Antiquité qui, eux, avaient l’avantage de voir, sur le tas, les uns et les autres, contrairement aux actuels scribouillards qui osent se prétendre historiens parce qu’ils obéissent au conformisme du « politiquement correct ».
Pour nous, le principal souci doit consister à être nous-mêmes avec force sans avoir à nous définir par rapport aux uns ou aux autres et sans plus de gêne que les armées franques qui soumirent les tribus saxonnes.
Cependant, il est un autre mobile d’un ordre supérieur et surnaturel auquel correspond cette mission des Francs. Il résulte de la convergence des Francs et des Gallo-romains au sein de la religion catholique romaine après la conversion et le sacre de Clovis. Il faut savoir que, lors du baptême et du sacre de Clovis par Saint Rémy un miracle se produisit. Comme l’huile sainte nécessaire pour conférer le sacre venait à manquer, Saint Rémy se mit en prière et une colombe venue du Ciel apporta cette huile sainte dans un petit réceptacle. Celui-ci, appelé « ampulla », en latin, sera appelé la « Saint Ampoule » par les anciens Français.
Des témoignages écrits, dont tout indique qu’ils datent de l’année qui suivit la mort de Saint Rémy, attestent de ce miracle. Or, il faut également savoir qu’à partir de la dynastie capétienne, au moment du sacre de chaque roi, celui-ci recevait l’onction royale grâce à une huile consacrée à cet effet. Mais, préalablement, on mêlait toujours à cette huile consacrée une faible quantité des restes de l’huile qui avait servi pour le sacre de Clovis et qui était pieusement conservée dans la Sainte Ampoule auprès du tombeau de Saint Rémy.
Et il y avait bien là une vertu Divine, une force Divine attachée, dans ces conditions, au sacre des rois de France. En effet, chaque fois qu’un roi avait reçu cette onction aux origines miraculeuses, et s’il n’avait pas de faute grave sur la conscience, il était capable d’opérer des guérisons en imposant les mains et en prononçant la formule « Dieu te guérisse, le roi te touche ». Ainsi se manifestait le signe visible et lui-même miraculeux d’une alliance entre le Christ et le Roi de France, et à travers lui, du Christ avec la France héritière de la nation et la tradition spirituelle des Francs.Faut-il ajouter que nos annales historiques sont remplies des témoignages écrits de ces guérisons (jusqu’au dernier roi sacré à Reims, Charles X, au XIXe siècle) ?
Des papes, des prophètes, des saints et notamment Sainte Jeanne d’Arc proclameront que « le Royaume de France est le royaume de Dieu même ». Le pape Grégoire VII, qui régna de 1085 à 1095, pourra dire que les rois de France sont autant au-dessus des autres rois que les souverains sont au-dessus des particuliers. Tels sont les faits qui ont inspiré l’antique adage « Gesta Dei per Francos » et qui attestent d’une mission Divine de la France. Mais il ne s’agit pas là de la soi-disant France maçonnique et antichrétienne s’offrant à toutes les intrusions étrangères. Il s’agit de la France des rois, pères de la Nation, qui jouaient un rôle de médiateur entre la Nation et le Christ-Roi. Il faut savoir que les rois de France, les nobles Français, le peuple lui-même, se considéraient comme les héritiers de la Nation élue des Francs qu’ils entendaient continuer. Ils se considéraient comme les héritiers de Charlemagne et de l’Empire de Charlemagne. De là prenait naissance la politique royale, celle d’un certain hégémonisme français en Europe.
Il nous appartient d’assumer cet héritage franc de la France empreint d’un esprit de foi, de fidélité, de force, renaissant perpétuellement de lui-même. Au XXIe siècle, il appartient aux vrais Français de se reconnaître comme les détenteurs de cette tradition royale et impériale franque. Il leur appartient de faire en sorte qu’un jour la France puisse devenir le noyau central d’une puissance impériale de la catholicité européenne.
Louis Lefranc
Source : l'héritage

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