La vie politique et sociale française repose encore sur les règles perverses imposées à la Libération par le PCF. L'indulgence dont bénéficie ce parti financé par l'étranger ne s'explique pas autrement.
Le visage de Gaston Plissonnier, peu connu du public, mérite-t-il de tomber dans l'oubli ? Faudra-t-il attendre que les municipalités communistes, avec le vote de conseillers municipaux socialistes et de ce qui reste des radicaux de gauche, baptisent rue Gaston Plissonnier les voies de ces belles banlieues qui ne s'appellent pas encore avenue Pablo Neruda, Louis Aragon, Maurice Thorez, Jacques Duclos ou Paul Vaillant-Couturier, pour se préoccuper de la biographie, et des mouvements bancaires, de cet ex-secrétaire à l'Organisation du Parti communiste français ? Voici en effet un bel et beau document, prouvant qu'en 1978, cet excellent apôtre du progrès social, et de l'union de la gauche, recevait de l'Union soviétique un million de dollars (le rouble n'étant pas convertible, et donc peu prisé par la Banque commerciale pour l'Europe du Nord) pour le PCF, plus quelques misérables milliers de dollars pour le parti communiste de la Dominique, et quelques autres partis communistes des confettis de l'empire français.
On se demande vraiment si la justice française attendra le troisième millénaire et la prescription, pour détourner l'attention des histoires de fausses factures, et ouvrir une instruction, aboutissant à un vrai procès, pour ce qui continue de faire l'objet d'une bonne vieille loi française, une loi d'avant-guerre, frappant la propagande étrangère.
L'ILLÉGALITÉ DU PC,
Car voilà le fond de l'affaire. Des lois françaises, pour juger en France les crimes et délits du PCF, il en existe de nombreuses - bien que le parti communiste soit une association de fait qui n'est pas déclarée. De nombreux livres,_ par exemple ceux de Jean Montaldo, ont divulgué des informations précises, souvent tirées archives de la DST. Ce serait l'enfance de l'art pour quelque magistrat de concevoir quelles poursuites pénales pourraient habilement cerner la réalité communiste. A l'usage du grand public, puisque les jugements sont rendus au nom du peuple français.
Toutes les pratiques délictueuses, notamment en matière financière, que l'on reproche aux partis politiques, ont trouvé leur modèle avec les gens de l'appareil stalinien. Ainsi du prélèvement sur les projets immobiliers, ainsi que sur les implantations d'entreprises, qui permettent d'empocher des sommes considérables à la seule condition de disposer du pouvoir municipal. Il en va de même du contrôle des comités d'entreprise, toujours susceptibles de constituer une source de financement de même nature.
Il semble prioritaire de balayer devant sa propre porte, plutôt que d'instruire en France le procès du goulag. Il semblerait même qu'il soit plus convaincant, plus didactique, de montrer aux Français que le communisme n'est pas une sorte de roman russe, où l'on finit par s'emmêler dans les sentiments contradictoires, les prénoms et les patronymes.
Le communisme est aussi une affaire française, dans un pays où le statut de la Fonction publique remonte à 1946 et à un ministre communiste de la Fonction publique qui s'appelait Maurice Thorez, dans un pays où l'on chante l'Internationale dans des congrès très proches du pouvoir, dans un pays où le siège de l'Urssaf est à Montreuil, bastion communiste, et où le budget de la Sécurité sociale demeure supérieur à celui de l'Etat.
LE MODÈLE ALLEMAND
Le remarquable exemple de ce que les Allemands font actuellement avec les séquelles du régime est-allemand mérite d'être médité, et, au moins, connu. Il ne se passe pas de semaines en effet sans que l'on apprenne les méfaits de la Stasi en RDA. Sans excès, mais avec méthode, les Allemands fouillent dans le passé de la RDA, et s'indignent qu'un Honecker puisse encore, de son exil soviétique, proclamer sa fidélité au communisme.
En France, on ne parle jamais de cette préoccupation majeure de nos voisins: à peine a-t-on appris au public que Markus Wolf, ancien patron des services spéciaux est-allemands, était extradé d'Autriche. Encore moins parle-t-on du scandale Schalck, c'est-à-dire de l'empire financier de 22 milliards de DM construit sur la base des transferts de devises du ministère du Commerce extérieur de l'ex-RDA.
Il est vrai qu'en France, jusque tout récemment, on considérait que les pays de l'Est étaient dans le camp de la Paix et du Progrès et que des deux Allemagnes, la meilleure n'était pas forcément celle de l'Ouest.
• Jean-Gilles Malliarakis
" Quiconque reçoit, de provenance étrangère, directement ou indirectement, sous quelque forme et à quelque titre que ce soit, des fonds de propagande politique, est frappé d'une peine d'emprisonnement de six mois à einq ans et d'une amende de 3 600 F à 60 000 F.
Tous moyens ayant servi à commettre l'infraction seront saisis: le jugement ordonnera, selon le cas, leur confiscation, suppression ou destruction.
Le tribunal pourra prononcer, en outre, pour une durée de cinq ans au moins et dix ans au plus, l'interdiction de tout ou partie des droits civiques, civils et de famille, énoncés en l'article 42 du Code pénal. »
(Article 1 er du décret·loi du 21 avril 1939, tendant à réprimer les propagandes étrangères)
Le Choc du Mois • Novembre 1 991 •
Le visage de Gaston Plissonnier, peu connu du public, mérite-t-il de tomber dans l'oubli ? Faudra-t-il attendre que les municipalités communistes, avec le vote de conseillers municipaux socialistes et de ce qui reste des radicaux de gauche, baptisent rue Gaston Plissonnier les voies de ces belles banlieues qui ne s'appellent pas encore avenue Pablo Neruda, Louis Aragon, Maurice Thorez, Jacques Duclos ou Paul Vaillant-Couturier, pour se préoccuper de la biographie, et des mouvements bancaires, de cet ex-secrétaire à l'Organisation du Parti communiste français ? Voici en effet un bel et beau document, prouvant qu'en 1978, cet excellent apôtre du progrès social, et de l'union de la gauche, recevait de l'Union soviétique un million de dollars (le rouble n'étant pas convertible, et donc peu prisé par la Banque commerciale pour l'Europe du Nord) pour le PCF, plus quelques misérables milliers de dollars pour le parti communiste de la Dominique, et quelques autres partis communistes des confettis de l'empire français.
On se demande vraiment si la justice française attendra le troisième millénaire et la prescription, pour détourner l'attention des histoires de fausses factures, et ouvrir une instruction, aboutissant à un vrai procès, pour ce qui continue de faire l'objet d'une bonne vieille loi française, une loi d'avant-guerre, frappant la propagande étrangère.
L'ILLÉGALITÉ DU PC,
Car voilà le fond de l'affaire. Des lois françaises, pour juger en France les crimes et délits du PCF, il en existe de nombreuses - bien que le parti communiste soit une association de fait qui n'est pas déclarée. De nombreux livres,_ par exemple ceux de Jean Montaldo, ont divulgué des informations précises, souvent tirées archives de la DST. Ce serait l'enfance de l'art pour quelque magistrat de concevoir quelles poursuites pénales pourraient habilement cerner la réalité communiste. A l'usage du grand public, puisque les jugements sont rendus au nom du peuple français.
Toutes les pratiques délictueuses, notamment en matière financière, que l'on reproche aux partis politiques, ont trouvé leur modèle avec les gens de l'appareil stalinien. Ainsi du prélèvement sur les projets immobiliers, ainsi que sur les implantations d'entreprises, qui permettent d'empocher des sommes considérables à la seule condition de disposer du pouvoir municipal. Il en va de même du contrôle des comités d'entreprise, toujours susceptibles de constituer une source de financement de même nature.
Il semble prioritaire de balayer devant sa propre porte, plutôt que d'instruire en France le procès du goulag. Il semblerait même qu'il soit plus convaincant, plus didactique, de montrer aux Français que le communisme n'est pas une sorte de roman russe, où l'on finit par s'emmêler dans les sentiments contradictoires, les prénoms et les patronymes.
Le communisme est aussi une affaire française, dans un pays où le statut de la Fonction publique remonte à 1946 et à un ministre communiste de la Fonction publique qui s'appelait Maurice Thorez, dans un pays où l'on chante l'Internationale dans des congrès très proches du pouvoir, dans un pays où le siège de l'Urssaf est à Montreuil, bastion communiste, et où le budget de la Sécurité sociale demeure supérieur à celui de l'Etat.
LE MODÈLE ALLEMAND
Le remarquable exemple de ce que les Allemands font actuellement avec les séquelles du régime est-allemand mérite d'être médité, et, au moins, connu. Il ne se passe pas de semaines en effet sans que l'on apprenne les méfaits de la Stasi en RDA. Sans excès, mais avec méthode, les Allemands fouillent dans le passé de la RDA, et s'indignent qu'un Honecker puisse encore, de son exil soviétique, proclamer sa fidélité au communisme.
En France, on ne parle jamais de cette préoccupation majeure de nos voisins: à peine a-t-on appris au public que Markus Wolf, ancien patron des services spéciaux est-allemands, était extradé d'Autriche. Encore moins parle-t-on du scandale Schalck, c'est-à-dire de l'empire financier de 22 milliards de DM construit sur la base des transferts de devises du ministère du Commerce extérieur de l'ex-RDA.
Il est vrai qu'en France, jusque tout récemment, on considérait que les pays de l'Est étaient dans le camp de la Paix et du Progrès et que des deux Allemagnes, la meilleure n'était pas forcément celle de l'Ouest.
• Jean-Gilles Malliarakis
" Quiconque reçoit, de provenance étrangère, directement ou indirectement, sous quelque forme et à quelque titre que ce soit, des fonds de propagande politique, est frappé d'une peine d'emprisonnement de six mois à einq ans et d'une amende de 3 600 F à 60 000 F.
Tous moyens ayant servi à commettre l'infraction seront saisis: le jugement ordonnera, selon le cas, leur confiscation, suppression ou destruction.
Le tribunal pourra prononcer, en outre, pour une durée de cinq ans au moins et dix ans au plus, l'interdiction de tout ou partie des droits civiques, civils et de famille, énoncés en l'article 42 du Code pénal. »
(Article 1 er du décret·loi du 21 avril 1939, tendant à réprimer les propagandes étrangères)
Le Choc du Mois • Novembre 1 991 •
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