dimanche 17 juin 2007

Le mythe de l'intégration

Immigration

La désintégration française

A chaque rentrée scolaire et universitaire et d'une façon toujours plus importante, le débat autour du voile islamique et de la loi interdisant les signes religieux ostensibles réapparaît ; au sein de la droite nationale, par opposition à l'islam, désir d'enrayer l'immigration ou de favoriser son assimilation, on entend des voix remercier Sarközy d'avoir promulgué cette loi, car “le principal c'est de s'opposer à l'islam".

Et pourquoi pas un sursaut républicain contre l'Islam, initiateur d'un renouveau de la droite nationale ? En tentant de maîtriser l'islam, le système ne fait-il pas notre jeu ?

Que l'on se détrompe rapidement…, le système ne fait pas notre jeu. Il s'efforce de tenir debout, obsédé par la sauvegarde de ses principes idéologiques fondamentaux néfastes et souvent contradictoires, notamment le cosmopolitisme et le laïcisme, l'égalité et la différence, l'antiracisme et la discrimination positive, etc… La République, après avoir coupé la France de ses racines et l'avoir façonnée à son idée, a préparé des heures sombres pour notre pays, mais aussi désormais pour elle-même…

L'évolution autour de l'Islam français et de l'immigration révèle de plus en plus la nature de ce système qui, ayant défrancisé la France pour sacrer les droits de l'homme, ne comprend pas pourquoi sa politique d'intégration ne fonctionne pas. Cette situation logique n'est rien d'autre qu'un nouveau symptôme de l'état de notre pays et de l'esprit de son régime, la République ; elle illustre une nouvelle fois l'échec de l'intégration et surtout l'absence de remise en cause de cet échec, pour la bonne et simple raison qu'en remettant en cause cet échec le système remettrait en cause ses principes fondamentaux.

Or, rappelons "le problème n'est pas pour l'individu et pour la nation de se créer tels qu'ils voudraient être, (oh !, l'horrible besogne !), mais de se conserver tels que les siècles les prédestinèrent". [Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme]

Cela implique la connaissance et l'acceptation de son hérédité et de son héritage, mais aussi des lois issues de l'histoire de son pays, car "posséder la vérité politique, c'est connaître les lois auxquelles sont assujettis les gouvernements ; posséder la vérité sociale, c'est connaître les lois auxquelles sont soumises les sociétés humaines". [Donoso Cortès, essai sur le catholicisme]

Il est en effet une loi inhérente à toute société politique et dont ne pourraient se passer les gouvernants, une loi dont Charles Maurras nous dit dans Mes Idées Politiques qu'on “la dégage et on la découvre dans le secret de la nature, des lieux, des temps et des Etats“ : toute société qui renie tout ou partie d'elle-même connaîtra la décadence voire la disparition.

C'est ainsi que la République de notre pays a renié des pans entiers de l'Histoire de France (voir le livre de Jean Sévilla, Historiquement correct) y compris son essence chrétienne, limitant la définition de la France aux contours d'une République idéologique. La France d'aujourd'hui c'est la République, et la République ce sont les droits de l'homme : tolérance, égalitarisme, droit à la différence, cosmopolitisme, individualisme, féminisme, antiracisme…

Lorsque nos dirigeants ont, à partir des années 1970, décidé de faire entrer chez nous des centaines de milliers et des millions d'étrangers souvent non européens, le message a été clair : bienvenue dans la République française ! Peu importe leur nombre, peu importe la différence de culture, de religion et de mentalité, puisqu'on ne les fait pas entrer dans la nation française mais dans la République.

Et quand le Front National a tiré la sonnette d'alarme on l'a méprisé, insulté, discrédité et calomnié : vous êtes racistes, de plus la République intègrera ces immigrés. Manque de chance, nous ne sommes pas racistes et la République n'a pas intégré ces immigrés à la France. L'intégration républicaine c'est la désintégration française.

Croyez-vous que nos dirigeants remettent en cause cette folle politique d'immigration-intégration ? Au contraire, gauchos ou Sarko, non seulement ils la poursuivent et l'accélèrent comme le mentionne d'ailleurs le rapport 2003 de l'Institut National des Etudes Démographiques, mais de plus ils s'obstinent désormais, en bon laïcards du système, à préserver la base du système : la négation du spirituel ; c'est tout ce qui les intéresse. Car qui peut croire que la loi sur le voile soit motivée par la défense du bien commun français et de l'identité française, quand ses auteurs n'y croient plus ? Elle est motivée par la préservation de l'idéologie républicaine et de son ordre, anti spirituel.

Loin de nous l'idée de légitimer l'islam (fausse religion) ni sa présence en France (opposition à la cohésion et à l'identité française, voire à sa sécurité). Nous avons toujours dit qu'il ne fallait pas s'attaquer aux symptômes et effets de l'immigration, mais au problème de l'immigration lui-même ; et maintenant nous disons que ce n'est pas en niant le fait spirituel essentiel à l'homme ni en niant l'identité chrétienne de la France que nous règlerons le problème de l'immigration.

"L'idée religieuse est nécessaire à la vie sociale. Toute société qui rejette loin d'elle le principe religieux, portera en son sein un germe de dissolution : tout gouvernement hostile ou étranger à l'idée de religion périra". [Mgr Gaume, La Révolution, Recherches Historiques].

En plus d'avoir renié la France et son identité, la République dévoile désormais son premier reniement, celui de l'homme lui-même et de sa spiritualité. En pleine contradiction, écartelée entre la défense du droit à la différence et la défense du moule unique laïcard, entre la défense du cosmopolitisme communautariste et la défense de la République unie, la République sort ses griffes et est aux abois.

On ne s'inquiètera pas pour elle. Ce qui nous inquiète c'est la France. Et si son salut doit passer par la disparition de cette République, notre choix sera vite fait.


Marcouf de LestangExtrait du magazine : L'Héritage n° 3.

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