Difficile de se faire un prénom quand on porte devant l’histoire le nom d’un héros du soulèvement vendéen de 1793. S’il a bien la vaillance de son illustre ancêtre, le général Athanase de Charette a la « sainteté » d’un Lescure ou d’un Cathelineau.
Cet ouvrage est une réédition bienvenue du livre de Jacques de La Faye, paru à la fin de la Première Guerre mondiale, sept ans après la mort du général. Il n’y avait qu’une femme pour saisir cette âme en lutte perpétuelle contre une nature violente. Oui, Jacques de La Faye est en réalité Marie Coudert de Sardent, une parisienne auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages dont une biographie du général de Sonis.
Ici, c’est la vie d’un soldat de légende, d’un chef au charisme incontesté, d’un mystique à la foi chevillée au corps, d’une personnalité dotée d’une volonté trempée dans l’acier. C’est un reportage bien mené, haletant parfois, au rythme des charges, des batailles, des défaites et des peurs. Des pages qui ont l’odeur du sang, de la poudre et de l’encens.
Fils, neveu de chevaliers et de marins, Charette fut bercé dès son enfance par les récits de la Grande Guerre, et son éducation se fit par les soins d’une mère aux plus nobles sentiments. En répondant à l’appel de Pie IX qui levait une armée contre les Garibaldiens, il conquit ses grades et s’illustra chez les Zouaves – « Les Volontaires de l’Ouest ». Blessé en même temps que le général de Sonis, les pages sont alors douloureuses et poignantes ; Patay, Loigny… Une épopée, une charge impétueuse que la bannière du Sacré-Coeur a rendu unique !
De son berceau jusqu’à sa tombe, Charette n’a vécu que pour sa foi religieuse et sa fidélité monarchique. Nulle autre passion, nul autre intérêt. Marié deux fois, veuf, avec une descendance qui s’éteindra rapidement, après la guerre Charrette va passer sa vie à transmettre l’héritage matériel et spirituel des Zouaves Pontificaux, grâce à la bannière qui l’accompagne – la bannière blanche de Patay et Loigny brodée par les Visitandines de Paray-Le-Monial, teintée du sang de ses compagnons d’armes.
Sur sa tombe est gravé « Credo ». Refusant de croire les voyants de Pontmain, il se ralliera ensuite à leur affirmation et avec humilité écrivit « Je crois » sur le registre dévolu aux visiteurs de marque à Pontmain. Il exigera en réparation que cette confession soit gravée sur sa tombe.
Le général de Charette est un héros français dont les idéaux pourront cependant déranger à une époque où le rationalisme et le matérialisme ambiant empêchent de voir avec le cœur. C’est pourtant sa foi et son royalisme qui ont guidé toute sa vie : « Dieu et le roi ». Le général Athanase de Charette ne peut être parfaitement compris qu’à l’aune de ces deux causes.
Un livre bien documenté qui se lit comme un roman d’aventures -conseillé pour les grands adolescents- . Un récit enthousiasmant, des pages glorieuses et ferventes. Un livre que l’on referme à regret… Un cahier de 36 pages de documents et photos, en couleur et en noir et blanc appuie le récit.
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Le général de Charette 1832-1911, Jacques de La Faye, 296 pages, Editions Le Lys et le Lin, 26€
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