La situation internationale est considérée par les cercles officiels comme extrêmement grave, et en danger constant de conflit armé. Ceux qui tiennent le pouvoir ont pour opinion que si la guerre devait éclater entre d’une part la Grande-Bretagne et la France, et d’autre part l’Allemagne et l’Italie, et si la Grande-Bretagne et la France devaient la perdre, les Allemands mettraient en danger les véritables intérêts des États-Unis sur le continent américain. Pour cette raison, on peut distinguer dès le départ la participation des États-Unis dans la guerre aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne, évidemment quelque temps après l’éclatement de la guerre. Comme l’exprimait l’ambassadeur Bullitt : « Si la guerre doit éclater, nous n’y prendrons pas part au début, mais nous la finirons. »
Le 7 mars 1939, l’ambassadeur Potocki envoya à son gouvernement de Varsovie un rapport remarquablement lucide et perspicace sur la politique étrangère menée par Roosevelt. Ce document fut tout d’abord rendu public lorsque des journaux allemands de premier plan en publièrent la traduction en allemand, avec une reproduction à l’identique de la première page de l’original en langue polonaise, dans leurs éditions du 28 octobre 1940. Le principal journal du parti national socialiste, le Voelkischer Beobachter, publia le rapport de l’ambassadeur avec cette observation :
Le document ne nécessite en soi aucun commentaire. Nous ne savons pas, et nous ne sommes pas concernés par le sujet de savoir si la situation intérieure des États-Unis telle que la rapporte le diplomate polonais est correcte en chaque détail. Il appartient au seul peuple étasunien d’en décider. Mais dans l’intérêt de la vérité historique, il est important pour nous de montrer que les activités belliqueuses de la diplomatie étasunienne, particulièrement en Europe, sont une fois de plus révélées et prouvées par ce document. Le secret qui reste est de savoir qui, et pour quelles raisons, a conduit la diplomatie étasunienne sur cette voie. En tous cas, les résultats en ont été désastreux aussi bien pour l’Europe que pour les États-Unis. L’Europe a été plongée dans la guerre, et les États-Unis se sont attirés l’hostilité de grandes nations qui, normalement, n’entretiennent aucun différend avec le peuple étasunien et, certes, n’ont pas été en conflit mais ont au contraire vécu des générations durant comme amis, et veulent le rester.
Ce rapport ne faisait pas partie des documents polonais parus au mois de mars 1940 et publiés dans le cadre du « German White Book N° 3 » (ou Livre Blanc allemand). Cependant, il a été publié en 1943 dans le cadre d’un recueil paru sous le titre « Roosevelt’s Way Into War. » Pour autant que je puisse en juger, la présente traduction en anglais est la première à jamais être apparue. Le rapport secret de l’ambassadeur Potocki en date du 7 mars 1939 est ici produit dans son intégralité :
La politique étrangère des États-Unis affecte actuellement non seulement le gouvernement, mais aussi l’ensemble du public étasunien. Les éléments les plus importants sont les déclarations publiques du président Roosevelt. Dans presque chacun de ses discours publics, il fait référence plus ou moins explicitement à la nécessité d’activer la politique étrangère face au chaos des visions et idéologies en Europe. Ces déclarations sont reprises dans la presse, puis intelligemment filtrées dans l’esprit de l’Étasunien moyen, de sorte à renforcer ses opinions déjà constituées. Le même thème est répété avec constance, à savoir, le danger de la guerre en Europe et la sauvegarde des démocraties des inondations par le fascisme ennemi. Dans toutes ces déclarations publiques, on ne trouve habituellement qu’un seul thème, et il s’agit du danger qui provient du nazisme et de l’Allemagne nazie pour la paix du monde.
Suite à ces discours, le public est exhorté à soutenir le réarmement et la dépense de sommes d’argents énormes pour la Navy et l’Air force. L’idée que l’on trouve indubitablement derrière ce processus est qu’en cas de conflit armé, les États-Unis ne pourraient pas rester en dehors, mais devraient prendre une part active aux manœuvres. Par conséquence des discours bien pensés prononcés par le président Roosevelt, soutenus par la presse, le publique étasunien se trouve aujourd’hui soigneusement manipulé à détester tout ce qui présente l’apparence du totalitarisme ou du fascisme. Mais il est intéressant que l’URSS ne soit pas intégrée à ce projet. Le public étasunien considère la Russie comme appartenant au camp des États démocratiques. Ce fut également le cas durant la guerre civile en Espagne, où lesdits Loyalistes étaient considérés comme des défenseurs de l’idée démocratique.
Le département d’État opère sans attirer beaucoup d’attention, bien que l’on sache que le secrétaire d’État [Cordell] Hull et le président Roosevelt portent leur allégeance aux mêmes idées. Pourtant, Hull fait montre de plus de réserve que Roosevelt, et il adore pratiquer une distinction entre d’une part le nazisme et le chancelier Hitler, et d’autre part le peuple allemand. Il considère cette forme de gouvernement dictatorial comme un « mal nécessaire » temporaire. En contraste, le département d’État est incroyablement intéressé par l’URSS et sa situation intérieure, et se préoccupe ouvertement de ses faiblesses et de son déclin. La principale raison sous-jacente à l’intérêt étasunien envers les Russes est la situation en Extrême-Orient. Le gouvernement actuel serait heureux de voir l’Armée rouge émerger comme victorieuse d’un conflit contre le Japon. C’est pour cette raison que les sympathies du gouvernement se portent clairement vers la Chine, qui a récemment reçu une aide financière considérable, établie à 25 millions de dollars.
On accorde également une attention étroite à toutes les informations en provenance des postes diplomatiques ainsi qu’aux émissaires spéciaux du président qui occupent des postes d’ambassadeurs des États-Unis. Le président rappelle fréquemment à Washington ses représentants dépêchés à l’étranger pour des échanges de vues personnels et pour leur donner des informations et instructions spéciales. L’arrivée des envoyés et des ambassadeurs est toujours nimbée de secret, et la presse ne dispose que de fort peu d’éléments au sujet des résultats de leurs visites. Le département d’État prend également soin d’éviter de diffuser toute information sur la tournure que prennent ces interviews. La manière pratique suivie par le président pour établir la politique étrangère est des plus efficaces. Il donne des instructions personnelles à ses représentants à l’étranger, dont la plupart font partie de ses amis personnels. De cette manière, les États-Unis sont amenés sur une voie dangereuse dans la politique mondiale avec pour intention explicite d’abandonner la politique confortable de l’isolement. Le président considère la politique étrangère de son pays comme un moyen de satisfaire ses propres ambitions personnelles. Il écoute attentivement et avec bonne humeur son écho dans les autres capitales du monde. En matière de politique intérieure comme de politique étrangère, le Congrès des États-Unis est le seul objet qui se dresse sur la voie du président et de son gouvernement pour réaliser ses décisions rapidement et avec ambition. Il y a cent cinquante ans, la Constitution des États-Unis accorda les prérogatives les plus élevées au parlement des États-Unis, qui peut critiquer ou rejeter la loi de la Maison-Blanche.
La politique étrangère du président Roosevelt a récemment été le sujet d’une intense discussion à la chambre basse ainsi qu’au Sénat, et cela a provoqué de l’exaltation. Les soi-disant Isolationnistes, qui sont nombreux dans les deux chambres, se sont prononcés avec force contre le président. Les représentants et les sénateurs ont été particulièrement énervés par les remarques du président, publiées dans la presse, affirmant que les frontières des États-Unis se trouvent au niveau du Rhin. Mais le président Roosevelt est un joueur politique de premier ordre, et comprend tout à fait le pouvoir du parlement étasunien. Il dispose de ses hommes au sein de cette institution, et sait comment se retirer au bon moment d’une situation inconfortable.
De manière très intelligente et très bien exécutée, il relie la question de la politique étrangère à celle du réarmement des États-Unis. Il souligne tout particulièrement la nécessité de dépenser des sommes énormes pour maintenir une paix défensive. Il affirme spécifiquement que les États-Unis ne se réarment pas dans le but d’intervenir ou de venir à l’aide de l’Angleterre ou de la France en cas de guerre, mais en raison de la nécessité de renforcer les préparations militaires en cas de conflit armé en Europe. À l’en croire, ce conflit se fait de plus en plus grave et est absolument inévitable.
Comme le sujet est présenté sous cet angle, les chambres du Congrès ne trouvent aucune raison d’objecter à ce projet. Au contraire, elles ont accepté un programme d’armement de plus d’un milliard de dollars. (Le budget normal est de 550 millions, le budget d’urgence de 552 millions.) Pourtant, sous couvert d’une politique de réarmement, le président Roosevelt continue de pousser sa politique étrangère, qui montre au monde de manière non-officielle qu’en cas de guerre, les États-Unis se rangeront aux côtés des États démocratiques avec toute leur puissance militaire et financière.
En conclusion, on peut affirmer que la préparation technique et morale du peuple étasunien pour la participation à une guerre — si une guerre devait éclater en Europe — est réalisée rapidement. Il apparaît que les États-Unis viendront en aide à la France et à la Grande-Bretagne avec toutes leurs ressources dès le début du conflit. Cependant, je connais le public étasunien, ainsi que les représentants et sénateurs, qui ont le dernier mot, et mon opinion est que la possibilité que les États-Unis puissent entrer en guerre comme en 1917 n’est pas très élevée. Car la majorité des États du mid-West et de l’Ouest, où prédomine la composante rurale, veulent à tout prix éviter tout implication dans les conflits européens. Ils se souviennent de la déclaration du traité de Versailles, et de la phrase célèbre, affirmant que la guerre était destinée à préserver le monde pour la démocratie. Ni le traité de Versailles, ni ce slogan, n’ont réconcilié les États-Unis avec cette guerre. Des millions de personnes en conservent un arrière-goût amer en raison des milliards de dollars d’impayés que les États européens doivent toujours aux États-Unis.
Juliusz Lukasiewicz, l’ambassadeur de Pologne en France, rapporta à Varsovie le 29 mars 1939 de nouvelles conversations avec Bullitt, envoyé par les États-Unis à Paris. Lukasiewicz discuta des efforts menés par Roosevelt en vue d’amener la Pologne ainsi que la Grande-Bretagne à adopter une politique sans le moindre compromis vis-à-vis de l’Allemagne, même face à un fort sentiment favorable à la paix. Le rapport se conclut sur ces mots :
… Je considère qu’il relève de mon devoir de vous informer de ce qui précède, car j’estime qu’une collaboration avec l’ambassadeur Bullitt en des temps aussi difficiles et compliqués peut s’avérer utile pour nous. En tous cas, il est absolument certain qu’il est totalement en accord avec notre point de vue, et est prêt à la collaboration amicale la plus étendue possible.
Pour renforcer les efforts de l’ambassadeur des États-Unis à Londres [Joseph Kennedy], j’ai porté à l’attention de l’ambassadeur Bullitt le fait qu’il n’est pas impossible que les Britanniques traitent les efforts menés par les États-Unis avec un mépris bien dissimulé. Il a répondu que j’avais sans doute raison, mais que néanmoins les États-Unis avaient à leur disposition les moyens d’assurer une véritable pression sur l’Angleterre. Il allait porter une considération sérieuse à la mobilisation de ces moyens.
L’ambassadeur de Pologne à Londres, le comte Edward Raczynski, envoya à Varsovie le 29 mars 1939 un rapport sur la crise européenne qui se poursuivait, ainsi qu’au sujet d’une conversation qu’il avait eue avec l’ambassadeur Joseph Kennedy, son homologue étasunien. Les remarques prodiguées par Kennedy à Raczynski confirmaient la réputation de « grande gueule » qu’avait Bullitt dans les cercles diplomatiques :
J’ai questionné M. Kennedy de but en blanc au sujet de la conférence qu’il est supposé avoir tenue récemment avec [le premier ministre britannique] M. Chamberlain au sujet de la Pologne. Kennedy a été surpris, et a déclaré catégoriquement qu’une conversation d’une importance aussi spéciale ait jamais eu lieu. Dans le même temps, et dans une certaine mesure en contradiction avec sa propre affirmation, Kennedy exprima du déplaisir et de la surprise que ses collègues à Paris et à Varsovie [William Bullitt et Anthony Biddle], « qui ne sont pas, comme lui, en position de se faire une image nette de la situation de l’Angleterre », puissent parler aussi ouvertement de cette conversation.
M. Kennedy — qui m’a fait comprendre que sa vision était fondée sur une suite de conversations avec les autorités les plus importantes ici — a déclaré être convaincu que si la Pologne optait pour la résistance armée contre l’Allemagne, surtout au sujet de Dantzig, son éveil serait imité par l’Angleterre.
Les extraits des rapports polonais s’arrêtent ici.
Le sentier de la guerre
Même si les documents polonais constituent à eux seuls une preuve de la campagne traîtresse menée par Roosevelt pour fomenter la guerre mondiale, il est heureux pour la postérité qu’un ensemble substantiel de preuves supplémentaires et irréfutables existe, qui viennent confirmer la conspiration écrite dans les dépêches envoyées à Varsovie.
La politique secrète a été confirmée après la guerre avec la parution par Sir Ronald Lindsay, l’ambassadeur britannique à Washington, d’un rapport diplomatique confidentiel. Au cours de ses trois années de service à Washington, le diplomate expérimenté n’avait guère cultivé de considération pour les dirigeants des États-Unis. Il considérait Roosevelt comme faisant preuve d’une légèreté sympathique et influençable, et il avertit le Foreign Office britannique que celui-ci ne devrait rien dire à William Bullitt outre ce qu’il voulait voir par la suite imprimé dans un journal étasunien.18
Le 19 septembre 1938 — c’est-à-dire une année après que la guerre commença en Europe — Roosevelt convoqua Lindsay à une rencontre très secrète à la Maison-Blanche. Au début de leur longue conversation, selon la dépêche confidentielle envoyée à Londres par Lindsay, Roosevelt « souligna la nécessité d’un secret absolu. Nul ne devait savoir que je l’avais rencontré et lui-même ne ferait mention à personne de notre rencontre. Je compris qu’il n’en parlerait même pas au département d’État. » Les deux hommes discutèrent d’affaires secondaires avant que Roosevelt n’abordât le sujet principal de la conférence. « Voici la partie très secrète de sa communication, et nul ne doit savoir qu’il a pu murmurer une suggestion. » Le président affirma à l’ambassadeur que si l’existence de cette conférence était jamais dévoilée publiquement, il pourrait se faire destituer. Et pour cause. Ce que Roosevelt avait à proposer constituait un projet cyniquement hardi mais audacieux, visant à violer la constitution des États-Unis et à tromper le peuple étasunien.
Le président affirma que si la Grande-Bretagne et la France « se trouvaient contraintes à la guerre » contre l’Allemagne, les États-Unis finiraient par se rallier à elles. Mais cela allait exiger des manœuvres bien pensées. La Grande-Bretagne et la France devaient imposer un blocus total contre l’Allemagne sans lui déclarer formellement la guerre, et contraindre d’autres États (y compris des États neutres) à s’y conformer. Cela allait certainement provoquer une réponse militaire allemande, mais cela libérerait également la Grande-Bretagne et la France d’avoir à déclarer la guerre en premier. À des fins de propagande, le « blocus doit être fondé sur des considérations humanitaires aussi élevées que possible, et sur le désir de déclencher des hostilités en provoquant le moins possible de souffrances et en minimisant autant que possible les pertes en vies et en propriétés, mais tout en mettant l’ennemi à genoux. » Roosevelt admit que cela impliquerait des bombardements aériens, mais « bombarder depuis les airs n’était pas la méthode d’hostilités qui provoquait vraiment de nombreuses pertes de vies. »
Le point important était d’ « invoquer des mesures défensives, ou autre chose de plausible, mais d’éviter une véritable déclaration de guerre. » Roosevelt estimait qu’ainsi, il pourrait convaincre le peuple étasunien de soutenir la guerre contre l’Allemagne, et ce également au travers d’envois d’armes à la Grande-Bretagne et à la France, en insistant sur l’idée que les États-Unis restaient techniquement neutres dans un conflit non-déclaré. « Cette méthode pour mener la guerre par blocus serait, à son avis [celui de Roosevelt] approuvée par l’opinion publique aux États-Unis si son objectif humanitaire était fortement souligné, » rapporta Lindsay.19
William Phillips, l’ambassadeur des États-Unis en Italie, a reconnu dans ses mémoires d’après-guerre que l’administration Roosevelt était déjà engagée à entrer en guerre du côté de la Grande-Bretagne et de la France à la fin 1938. « À cette occasion, et à de nombreuses autres, » a écrit Phillips, « j’aurais aimé lui dire [au comte Ciano, ministre italien des affaires étrangères] franchement qu’en cas de guerre en Europe, les États-Unis allaient indubitablement s’impliquer aux côtés des Alliés. Mais étant donnée ma position officielle, je n’étais pas en mesure de le faire sans instructions de la part de Washington, que je n’ai jamais reçues. »20
Carl J. Burckhardt, le haut-commissaire de la Société des Nations auprès de la ville de Dantzig, a rapporté dans ses mémoires d’après-guerre une conversation remarquable qu’il a eue à la fin de l’année 1938 avec Anthony Drexel Biddle, l’ambassadeur des États-Unis en Pologne. Biddle était un riche banquier, lié étroitement à l’empire financier de Morgan. Internationaliste invétéré, c’était un collègue idéologique pour le président Roosevelt, et un bon ami de William Bulllitt. Burckhardt, professeur suisse, occupa le poste de haut-commissaire entre 1937 et 1939.
Neuf mois avant l’éclatement du conflit armé, le 2 décembre 1938, Biddle déclara à Burckhardt avec une satisfaction remarquable que les Polonais étaient prêts à démarrer la guerre pour Dantzig. Ils allaient contrer la force motorisée de l’armée allemande par une manœuvrabilité agile. « Au mois d’avril », a-t-il [Biddle] déclaré, « une nouvelle crise allait éclater. Depuis le torpillage du Lusitania [en 1915], jamais une haine religieuse contre l’Allemagne n’a tant régné aux États-Unis comme aujourd’hui ! Chamberlain et Daladier [Les dirigeants modérés britannique et français] allaient se faire souffler par les opinions publiques. C’était une guerre sainte ! »21
La promesse funeste consentie le 31 mars 1939 par la Grande-Bretagne à la Pologne d’entrer en guerre contre l’Allemagne en cas de conflit polono-allemand n’aurait pas pu être prononcée sans les fortes pressions émanant de la Maison-Blanche.
Le 14 mars 1939, la Slovaquie s’auto-déclara comme république indépendance, ce qui constituait une dissolution de l’État connu sous le nom de Tchécoslovaquie. Le même jour, Emil Hach, le président tchécoslovaque, signa un accord formel avec Hitler, établissant un protectorat allemand sur la Bohème et la Moravie, la portion tchèque de la fédération. Le gouvernement britannique commença par accepter la nouvelle situation, mais c’était sans compter sur l’intervention de Roosevelt.
Dans leur éditorial national du 14 avril 1939, Drew Pearson et Robert S. Allen, les journalistes de Washington toujours très bien informés rapportèrent que le 16 mars 1939, Roosevelt avait « envoyé un ultimatum virtuel à Chamberlain » exigeant que désormais, le gouvernement britannique s’opposât fortement à l’Allemagne. Selon Pearson et Allen, qui soutenaient tout à fait la décision de Roosevelt, « le président a émis un avertissement : la Grande-Bretagne ne pouvait plus s’attendre à aucun soutien, moral ou matériel par la vente d’aéronefs, si la politique de Munich se poursuivait. »22 Chamberlain céda et le lendemain, 17 mars, mit fin à la politique de coopération britannique avec l’Allemagne au cours d’un discours prononcé à Birmingham, dénonçant sévèrement Hitler. Deux semaines plus tard, le gouvernement britannique s’engageait formellement à entrer en guerre en cas d’hostilités germano-polonaises.
La réponse de Bullitt à la création du protectorat allemand sur la Bohème et la Moravie fut de téléphoner à Roosevelt, et, avec une voix « quasiment hystérique », de l’exhorter à dénoncer dramatiquement l’Allemagne et à demander sur le champ au Congrès de mettre fin à la loi de neutralité23.
Dans un télégramme confidentiel envoyé à Washington et daté du 9 avril 1939, Bullitt rapporta depuis Paris une nouvelle conversation avec l’ambassadeur Lukasiewicz. Il avait affirmé à l’envoyé polonais que bien que la loi étasunienne interdît une aide financière directe à la Pologne, il serait peut-être envisageable de contourner les clauses de cette loi. L’administration Roosevelt serait peut-être en mesure d’envoyer indirectement des avions de combat à la Pologne, en passant par la Grande-Bretagne. « L’ambassadeur de Pologne m’a demandé s’il ne serait pas possible que la Pologne obtînt une aide financière et des avions de la part des États-Unis. J’ai répondu que je pensais que la Loi Johnson interdisait tout prêt consenti par les États-Unis à la Pologne, mais j’ai ajouté qu’il serait peut-être envisageable que l’Angleterre achetât des avions auprès des États-Unis, pour les remettre à la Pologne. »24
Le 25 avril 1939, quatre mois avant le début de la guerre, Bullitt fit venir à l’ambassade des États-Unis à Paris Karl von Wiegand, éditorialiste étasunien, et correspondant en chef pour l’Europe de l’International News Service pour lui dire : « La guerre en Europe a été décidée. La Pologne dispose de l’assurance du soutien de la Grande-Bretagne et de la France, et ne va céder à aucune demande de l’Allemagne. Les États-Unis seront en guerre aussitôt que la Grande-Bretagne et la France y seront entrées. »25
Au cours d’une longue conversation secrète menée à Hyde Park le 28 mai 1939, Roosevelt assura au Dr. Edvard Benes, l’ancien président de la Tchécoslovaquie, que les États-Unis allaient activement intervenir aux côtés de la Grande-Bretagne et de la France dans la guerre européenne anticipée26.
Au mois de juin 1939, Roosevelt proposa secrètement aux Britanniques que les États-Unis établissent « une patrouille sur les eaux de l’Atlantique Ouest, en vue d’en empêcher l’accès à la marine allemande en cas de guerre. » Le rapport du Foreign Office britannique faisant mention de cette proposition nota que « bien que la proposition fût vague et cotonneuse, et prêta le flan à certaines objections, nous avons consenti informellement, car la patrouille allait servir nos intérêts. »27
De nombreuses années après la guerre, Georges Bonnet, qui était ministre des affaires étrangères en France en 1939, a confirmé le rôle d’adjoint de Roosevelt tenu par Bullitt pour pousser la France à la guerre. Dans une lettre à Hamilton Fish, datée du 26 mars 1971, Bonnet a écrit : « C’est une chose certaine que Bullitt, en 1939, a fait tout son possible pour faire entrer la France en guerre. »28 On trouve une autre confirmation du rôle crucial tenu par Roosevelt et par les Juifs pour pousser la Grande-Bretagne en guerre dans le journal personnel de James V. Forrestal, premier secrétaire des États-Unis à la défense. Pour la journée du 27 décembre 1945, il écrivit :
Ai joué au golf ce jour avec Joe Kennedy [l’ancien ambassadeur]. Je lui ai posé des questions au sujet de ses conversations avec Roosevelt et Neville Chamberlain [le premier ministre britannique] depuis 1938. Il a affirmé que la position de Chamberlain en 1938 était que l’Angleterre n’avait aucune raison de se battre, et qu’elle ne pouvait pas prendre le risque d’entrer en guerre contre Hitler. L’opinion de Kennedy : Que Hitler se serait battu contre la Russie sans conflit ultérieur contre l’Angleterre sans l’exhortation de [William] Bullitt à Hitler, à l’été 1939, qu’il fallait se confronter aux Allemands au sujet de la Pologne ; et que ni les Français ni les Britanniques n’auraient considéré la Pologne comme motif d’entrer en guerre sans l’aiguillonnage permanent pratiqué depuis Washington. Bullitt, a-t-il dit, n’arrêtait pas de dire à Roosevelt que les Allemands ne se battraient pas ; Kennedy affirmait qu’ils se battraient, et qu’ils allaient déborder l’Europe. Chamberlain, selon lui, affirmait que les États-Unis et les Juifs mondialistes avaient contraint l’Angleterre à entrer en guerre. Au cours de ses conversations téléphoniques avec Roosevelt à l’été 1939, le président n’eut de cesse de lui répéter de ferrer le train de Chamberlain.29
Lorsque l’ambassadeur Potocki revint à Varsovie en congés, durant son service à Washington, il parla avec le comte Jan Szembek, le sous-secrétaire au ministre polonais des affaires étrangères, au sujet du danger de guerre qui montait. Dans son journal personnel, en date du 6 juillet 1939, Szembek rapporta la stupeur manifestée par Potocki face au calme qui régnait en Pologne. En comparaison avec la psychose de guerre qu’il avait perçue à l’Ouest, la Pologne ressemblait à une maison de repos.
« En Occident, » affirma l’ambassadeur à Szembek, « on trouve toutes sortes d’éléments poussant ouvertement à la guerre : les Juifs, les super capitalistes, les vendeurs d’armes. Aujourd’hui, ils sont tous prêts à une grande affaire, car ils ont trouvé un endroit qui peut être embrasé : Dantzig ; et une nation qui est prête à se battre : la Pologne. Ils veulent faire des affaires sur notre dos. La destruction de notre pays les indiffère. De fait, comme il va ensuite falloir tout reconstruire, ils pourront en profiter également. »30
Le 24 août 1939, une semaine à peine avant l’éclatement des hostilités, Sir Horace Wilson, le conseiller le plus proche de Chamberlain, alla voir l’ambassadeur Kennedy avec un appel urgent de la part du premier ministre britannique à destination du président Roosevelt. Regrettant que la Grande-Bretagne se fût sans équivoque engagée au mois de mars auprès de la Pologne en cas de guerre, Chamberlain se tournait désormais dans un état désespéré vers Roosevelt, dans un dernier espoir de paix. Il voulait que le président étasunien « mît la pression sur les Polonais » pour changer leur trajectoire à cette heure tardive, et pour qu’ils rouvrissent des négociations avec l’Allemagne. Au téléphone, Kennedy affirma au département d’État que les Britanniques « estimaient qu’ils ne pouvaient pas, au vu de leurs obligations, agir ainsi, mais que nous, nous le pouvions. » Alors qu’on lui présentait cette opportunité extraordinaire de préserver la paix en Europe, Roosevelt rejeta le plaidoyer désespéré de Chamberlain. Après cela, rapporte Kennedy, le premier ministre perdit tout espoir. « La futilité de tout cela, » avait affirmé Chamberlain à Kennedy, « en constitue le caractère effroyable. Après tout, nous ne pouvons pas sauver les Polonais. Nous ne pouvons guère que mener une guerre de revanche qui va signifier la destruction de toute l’Europe. »31, 1965), p. 262; U.S., département d’État, Foreign Relations of the United States, 1939, General, Vol. I (Washington: 1956), p. 355.]
Roosevelt aimait se présenter au peuple étasunien ainsi qu’au monde comme un homme de paix. Aujourd’hui, son image est largement restée celle-là. Mais Roosevelt rejeta avec cynisme d’authentiques opportunités d’agir pour la paix lorsque celles-ci se présentèrent.
En 1938, il refusa même de répondre à des demandes formulées les 8 et 12 septembre par Bonnet, le ministre français des affaires étrangères, d’arbitrer le différent tchéco-allemand32 Et un an plus tard, après l’éclatement de la guerre, ce fut un ambassadeur Kennedy mélancolique qui supplia Roosevelt d’agit résolument pour la paix. « Il me semble que cette situation peut se cristalliser à un point où le président peut devenir le sauveur du monde, » câbla Kennedy le 11 septembre depuis Londres. « Le gouvernement britannique ne peut en soi certainement pas accepter le moindre accord avec Hitler, mais un point peut se présenter où le président en personne peut œuvrer à des plans pour la paix du monde. Cette opportunité peut ne jamais se présenter, mais selon l’expérience pratique que j’ai accumulée tout ma vie, je pense qu’il est tout à fait concevable que le président puisse se positionner comme l’homme qui peut sauver le monde… »
Mais Roosevelt balaya cette chance de sauver la paix en Europe. À l’un de ses proches amis politiques, il désigna le plaidoyer de Kennedy comme « le message le plus bête que j’aie jamais reçu. » Il se plaignit auprès de Henry Morgenthau que son ambassadeur à Londres ne faisait que le gêner : « Joe est et restera toujours partisan de l’apaisement… Si l’Allemagne et l’Italie formulaient demain une bonne offre de paix, Joe se mettrait à œuvrer auprès du Roi et de son amie la Reine, et de là, auprès de chacun, pour qu’elle soit acceptée. »33
Furieux en raison des tentatives entêtées menées par Kennedy pour rétablir la paix en Europe ou au moins limiter le conflit qui avait éclaté, Roosevelt envoya à l’ambassadeur un télégramme « personnel » et « strictement confidentiel » le 11 septembre 1939, selon lequel toute tentative de paix étasunienne était totalement hors de question. Le gouvernement Roosevelt, déclarait-il, « ne voit aucune opportunité ni aucune occasion propice à la paix à mener par le président des États-Unis. Le peuple [sic] des États-Unis ne soutiendrait aucune action favorable à la paix initiée par ce gouvernement qui consoliderait ou rendrait possible une survie d’un régime de force et d’agression. »34
Hamilton Fish avertit la Nation
Au cours des mois précédent l’éclatement du conflit armé en Europe, la voix la plus vigoureuse et la plus prophétique opposée à la campagne menée par le président Roosevelt pour inciter à la guerre fut peut-être celle de Hamilton Fish, membre républicain du Congrès de New York. Dans une suite de discours radiophoniques percutants, Fish rallia une opinion publique considérable contre la politique de guerre trompeuse menée par Roosevelt. Ne suivent que quelques extraits de ces allocutions35
Le 6 janvier 1939, Fish déclara sur une radio d’envergure nationale :
Le message enflammé et provocateur du président au Congrès et au monde [prononcé deux jours plus tôt] a alarmé sans justification le peuple étasunien et a créé, de concert avec un barrage de propagande en provenance des hauts-dirigeants du New Deal, une hystérie de guerre, dangereuse pour la paix des États-Unis et du monde. La seule conclusion logique à des discours de ce type est une nouvelle guerre impliquant des soldats étasuniens sur des terres étrangères.
De toutes les nations totalitaires auxquelles le président Roosevelt fait référence… aucune n’a la moindre pensée en vue de nous faire la guerre ou en vue d’envahir l’Amérique latine.
Je ne choisis pas mes mots à la légère sur un tel sujet, qui affecte la vie, la liberté et le bonheur de notre peuple. L’heure est venue d’appeler les belliqueux du New Deal à mettre fin à leurs actions, soutenus par les profiteurs de guerre, les communistes, et les internationalistes hystériques, qui veulent que nous mettions le monde en quarantaine en utilisant le sang et l’argent des États-Unis.
Il [Roosevelt] désire d’évidence faire monter une frénésie de haine et une psychose de guerre comme diversion, pour détourner l’esprit de notre peuple de ses problèmes intérieurs laissés sans solution. Il invoque des lutins malicieux et crée dans l’esprit public une crainte d’invasions étrangères, qui n’existent que dans sa propre imagination.
Le 5 mars, Fish s’adressa au pays sur le réseau radiophonique Columbia :
Les peuples de France et de Grande-Bretagne désirent la paix, mais nos bellicistes n’ont de cesse que des les inciter à faire fi des accords de Munich et d’en recourir à l’arbitrage par les armes. Si nous cessions seulement de nous ingérer sur les territoires étrangers, les vieilles nations d’Europe résoudraient leurs propres querelles par l’arbitrage et par les processus de paix, mais apparemment nous ne les laissons pas le faire.
Fish s’adressa aux auditeurs du réseau National Broadcasting Company le 5 avril, avec ces mots :
On est de nouveau en train de préparer les jeunes des États-Unis à un bain de sang en Europe pour rendre le monde sûr pour la démocratie.
Si Hitler et le gouvernement nazi récupèrent Memel ou Dantzig, soutirés à l’Allemagne par le traité de Versailles, et où la population est allemande à 90%, pourquoi est-il nécessaire d’émettre des menaces et des dénonciations et d’inciter notre peuple à la guerre ? Je ne sacrifierais pas la vie d’un seul soldat étasunien pour cinq ou six villes comme Memel ou Dantzig. Nous avons répudié le Traité de Versailles parce qu’il était fondé sur l’avarice et la haine, et tant que ses inégalités et ses injustices existent, des guerres de libération seront vouées à exister.
Plus tôt certaines clauses du Traité de Versailles seront mises au rebut, mieux se portera la paix du monde.
Je pense que si les régions qui sont distinctement allemandes en population sont rendues à l’Allemagne, à l’exception de l’Alsace-Lorraine et du Tyrol, il n’y aura pas de guerre en Europe occidentale. Une guerre peut se produire entre les nazis et les communistes, mais si cela se produit, ce ne sera ni notre guerre, ni celle de la Grande-Bretagne ou de la France, ou d’une autre démocratie.
Les représentants du New Deal ont attisé l’hystérie de guerre en une véritable frénésie. La machine de propagande du New Deal fonctionne en sur-régime pour préparer l’esprit de notre peuple à la guerre, qui est déjà atteint d’une grave pathologie de sautillements de guerre.
Le président Roosevelt est le belliciste en chef aux États-Unis, et il est largement responsable de la peur qui se répand dans la Nation, qui a provoqué un cas grave de sautillements dans les marchés boursiers et au sein du peuple étasunien.
J’accuse l’administration d’instiguer une propagande de guerre et de l’hystérie pour dissimuler l’échec et l’effondrement des politiques du New Deal, avec 12 millions de chômeurs et une confiance détruite dans les milieux d’affaires.
Je pense que nous avons davantage à craindre de la part de nos ennemis de l’intérieur que de ceux de l’étranger. Tous les communistes sont unis pour nous exhorter à entrer en guerre contre l’Allemagne et le Japon au bénéfice de la Russie soviétique.
La Grande-Bretagne continue d’attendre de chaque Étasunien qu’il lui rende service en préservant l’Empire britannique et ses colonies. Les profiteurs de guerres, les fabricants de munitions et les banquiers internationaux sont tous prêts pour notre participation à une nouvelle guerre mondiale.
Le 21 avril, Fish parla de nouveau au pays sur une radio nationale :
Il est du devoir de tous les Étasuniens qui désirent rester hors des enchevêtrements étrangers, du désordre pourri et de la folie de la guerre d’Europe et d’Asie à exposer ouvertement l’hystérie et la propagande qui nous entraînent vers un conflit armé.
Ce dont nous avons besoin aux États-Unis est qu’un arrêt soit mis à la croisade de guerre, avant que nous soyons contraints à une guerre à l’étranger par les internationalistes et les interventionnistes de Washington, qui semblent s’intéresser davantage à résoudre les problèmes du monde qu’à résoudre les nôtres.
Dans son émission à la radio du 26 mai, Fish affirma :
Il [Roosevelt] devrait se souvenir que le Congrès est seul à disposer du pouvoir de déclarer la guerre et de formuler les politiques étrangères des États-Unis. Le président n’a pas ce pouvoir constitutionnel. Il n’est guère que l’organe officiel qui doit mener les politiques déterminées par le Congrès.
Sans même savoir qui seront les combattants, nous sommes informés presque quotidiennement par les internationalistes et les interventionnistes des États-Unis que nous devrons prendre part à la prochaine guerre mondiale.
Le 8 juillet 1939, Fish déclara sur le réseau radiophonique National Broadcasting Company :
Si nous devons entrer en guerre, que cela soit en défense des États-Unis, mais pas en défenses des fabricants de munitions, des profiteurs de guerre, des communistes, à dissimuler les échecs du New Deal ou à fabriquer un alibi pour un troisième mandat [de Roosevelt].
Il est bon que toutes les nations sachent que nous ne nous proposons pas d’entrer en guerre pour Dantzig, pour la politique du pouvoir, pour des colonies étrangères, pour les guerres impérialistes de l’Europe ou n’importe où ailleurs dans le monde.
Les pouvoirs derrière le président
Le président Roosevelt aurait pu faire peu de choses pour inciter à la guerre en Europe sans l’aide de puissants alliés. Derrière lui, on trouvait les intérêts financiers et juifs internationaux, défenseurs de leurs propres intérêts, et arc-boutés sur la destruction de l’Allemagne. L’organisation principale qui rythmait les coups de tambour derrière une implication des États-Unis dans la guerre européenne avant l’attaque de Pearl Harbor fut savamment intitulé « Comité de Défense des États-Unis en Aidant les Alliés. » Le président lui-même initia son financement, et les hauts-dirigeants de l’administration consultaient fréquemment les dirigeants du Comité36
Quoique dirigé pour un temps par William Allen White, le vieil éditeur d’un journal d’une petite ville du Kansas, le Comité était en réalité organisé par des intérêts financiers puissants, qui tiraient des profits colossaux des prêts consentis à la Grande-Bretagne au combat et d’investissements avisés au sein des industries de guerre géantes des États-Unis.
À la fin de l’année 1940, Rush D. Holt, sénateur de Virginie Occidentale, publia un examen détaillé du Comité, exposant les intérêts fondamentaux derrières les slogans aux accents idéalistes :
Le Comité a des connexions puissantes avec les banques, les compagnies d’assurance, les sociétés d’investissement financier, et les intérêts industriels. Ceux-ci, de leur côté, exercent des influences sur les présidents et professeurs d’universités, ainsi que sur les journaux, les radios, et les autres moyens de communication. L’une des influences puissantes utilisées par le groupe réside dans les « 400 » et leur cercle social. Le récit est une image sordide de la trahison des intérêts publics.
Les puissants intérêts de J.P. Morgan, avec ses filiales au sein de l’Empire britannique, contribuèrent à établir l’organisation et financèrent ses premières dépenses.
Certaines des personnalités importantes actives dans le Comité furent révélées par Holt : Frederic R. Coudert, un propagandiste de guerre, payé par le gouvernement britannique pour œuvrer aux États-Unis durant la première guerre mondiale ; Robert S. Allen de l’éditorial Pearson and Allen ; Henry R. Luce, l’influent éditeur des magazines Time, de Life et Fortune ; Fiorella LaGuardia, le fier Maire mi-juif de la ville de New York ; Herbert Lehman, gouverneur juif de l’État de New York disposant d’importantes holdings financières dans les industries de guerre ; et Frank Altschul, un dirigeant de la firme d’investissement juive Lazard Frères disposant de nombreuses holdings dans des entreprises de munitions et de fournitures militaires.
Si le Comité parvenait à faire entrer en guerre les États-Unis, avertit Holt, « Les boys étasuniens vont verser leur sang pour des profiteurs, des hommes politiques, et des ‘paytriotes.’ Si la guerre se produit, les soutiens du Comité White auront du sang sur les mains — le sang d’Étasuniens tués dans une guerre inutile. »37
Au mois de mars 1941, une liste comprenant la plupart des soutiens financiers du Comité fut rendue publique. Elle révélait la nature des forces désireuses d’amener les États-Unis dans la guerre européenne. Les puissants intérêts bancaires internationaux étaient bien représentés. J.P. Morgan, John W. Morgan, Thomas W. Lamont et d’autres membres de la grande maison bancaire Morgan y figuraient. D’autres noms importants du monde financier de New York étaient M. et Mme. Paul Mellon, Felix M. et James F. Warburg, ainsi que J. Malcolm Forbes. Marshall Field, de Chicago, propriétaire d’une chaîne de magasins et éditeur y contribuait également, ainsi que William Averill Harriman, le millionnaire des trains et des investissements, qui devint par la suite ambassadeur de Roosevelt à Moscou.
Bien sûr, des noms juifs constituaient une part substantielle de cette longue liste. Samuel Goldwyn, tsar des films hollywoodiens y figuraient, ainsi que David Dubinsky, dirigeant de l’International Ladies Garment Workers Union. La William S. Paley Foundation, qui avait été établie par le dirigeant du géant Columbia Broadcasting System, contribuait également au Comité. Les noms de Mme Herbert H. Lehman, épouse du gouvernement de New York, figurait également sur la liste38
Si l’on ne comprend pas ses liens étroits avec la communauté juive organisée, les politiques de Roosevelt ne font guère de sens. Lucy Dawidowicz, une historienne juive, a noté : « Roosevelt lui-même a fait entrer dans son cercle immédiat davantage de Juifs que tout autre président avant ou après lui. Felix Frankfurter, Bernard M. Baruch et Henry Morgenthau étaient ses proches conseillers. Benjamin V. Cohen, Samuel Rosenman et David K. Niles étaient ses amis et ses aides de confiance. »39 Ce point n’est peut-être pas si remarquable au vu de l’ascendance de Roosevelt, dont certaines sources indiquent qu’il avait un huitième de sang juif40
Dans son journal personnel, pour la journée du 1er mai 1941, Charles A. Lindbergh, le héros étasunien de l’aviation et dirigeant du mouvement pour la paix, cloua la coalition qui poussait les États-Unis vers la guerre :
La pression pour la guerre est importante, et elle continue d’augmenter. Le peuple y est opposé, mais l’Administration semble avoir « le mors aux dents » et [est] à tout prix sur le chemin vers la guerre. La plupart des intérêts juifs du pays sont favorables à la guerre, et ils contrôlent une part énorme de notre presse et de notre radio, ainsi que la plupart de nos studios cinématographiques. Il y a également les « intellectuels », les « anglophiles » et les agents britanniques qui ont la bride sur le cou, les intérêts financiers, et de nombreux autres acteurs.41
Joseph Kennedy partageait les appréhensions de Lindbergh au sujet de la puissance juive. Avant le début de la guerre, il exprima ses préoccupations en privé au sujet « des Juifs qui dominent notre presse » et de la communauté juive mondiale dans son ensemble, qu’il considérait comme une menace envers la paix et la prospérité. Peu après le début des hostilités, Kennedy se plaignit « de l’influence juive croissante dans la presse et à Washington, demandant la poursuite de la guerre. »42
Trahison, échec, tromperie
Les tentatives menées par Roosevelt pour faire entrer en guerre la Pologne, la Grande-Bretagne et la France contre l’Allemagne ne réussirent que trop bien. Le résultat en fut une vague indicible de morts, de misère et de destruction. Lorsque les combats commencèrent, comme Roosevelt l’avait planifié et préparé, les dirigeants polonais et français s’attendaient à ce que le président étasunien respectât au moins ses assurances de soutien en cas de guerre. Mais Roosevelt n’avait pas pris en compte le sentiment pour la paix de la vaste majorité des Étasuniens. Aussi, non content de tromper son propre peuple, Roosevelt laissa tomber ceux à qui en Europe il avait promis un soutien.
Il est rare dans l’histoire des États-Unis que le peuple soit aussi uni dans ses opinions qu’il l’était à la fin 1939 sur le sujet de rester hors de la guerre en Europe. Lorsque les hostilités commencèrent, au mois de septembre 1939, le sondage réalisé par Gallup montra que 94 % du peuple étasunien était opposé à une implication du pays dans la guerre. Ce chiffre monta à 96,5% au mois de décembre avait de commencer à décliner lentement jusqu’aux 80 % environ à l’automne 1941. (De nos jours, il est difficile de trouver un sujet assurant un consensus de même 60 ou 70 % du peuple.)43
Roosevelt avait bien sûr tout à fait conscience de l’intensité du sentiment populaire à ce sujet. C’est pour cela qu’il mentit de manière répétée au peuple étasunien au sujet de son amour de la paix et de sa détermination à maintenir les États-Unis hors de la guerre, tout en faisant en même temps tout ce qui était en son pouvoir pour plonger l’Europe et les États-Unis dans la guerre.
Au cours d’un discours de campagne de réélection en 1940, Roosevelt répondit aux craintes de millions d’Étasuniens qui soupçonnaient que leur président avait secrètement promis le soutien des États-Unis à la Grande-Bretagne dans sa guerre contre l’Allemagne. Ces soupçons bien fondés étaient basés sur la publication, au mois de mars, des documents polonais saisis par les Allemands. Le discours du 23 octobre 1940 fut émis sur le réseau radiophonique à destination de la nation. En faisant usage de son niveau de langage le plus percutant, Roosevelt réfuta catégoriquement avoir promis une quelconque participation des États-Unis à une quelconque guerre à l’étranger. Je vous donne, ainsi qu’au peuple de ce pays, l’assurance la plus solennelle : il n’existe pas de Traité secret, pas d’entente secrète d’aucune sorte ou d’aucune forme, directe ou indirecte, avec aucun gouvernement ou aucune autre nation du monde, pour impliquer notre nation dans une quelconque guerre ou pour tout autre dessein44
Nous savons bien sûr désormais que cette déclaration pieuse n’était qu’un nouveau tissu de mensonges pur et simple et éhonté parmi tous ceux qu’il infligea au peuple étasunien.
Les politiques de Roosevelt n’étaient pas seulement malhonnêtes — elles étaient criminelles. La Constitution des États-Unis ne donne les prérogatives de déclarer la guerre et la paix qu’au Congrès. Et le Congrès avait adopté plusieurs lois d’importance pour s’assurer spécifiquement de la neutralité des États-Unis en cas de guerre en Europe. Roosevelt violait sans arrêt son serment de président de défendre la Constitution. Si le grand public avait eu vent de ses politiques secrètes, sa destitution aurait sans doute été inévitable.
L’épisode du Watergate a profondément ancré dans la conscience étasunienne le fait que ses présidents peuvent se comporter de manière criminelle. Cette affaire a contraint Richard Nixon à démissionner de son poste de président, et il reste considéré comme un criminel. Aucune école ne porte son nom, et ce nom ne recevra jamais le respect qui est normalement dû à tout président étasunien. Mais les crimes commis par Nixon palissent d’insignifiance face à ceux de Franklin Roosevelt. Que sont les mensonges de Nixon en comparaison avec ceux de Roosevelt ? Qu’est-ce qu’une dissimulation de cambrioleur face à une campagne illégale et secrète menée en vue de fomenter une guerre majeure ?
Les défenseurs du bilan de Roosevelt affirment qu’il a menti au peuple étasunien pour son propre bien — qu’il a violé la loi en vertu de principes nobles. Sa supercherie est considérée comme admissible parce que la cause était noble, alors que des tromperies similaires menées par les présidents Johnson et Nixon, pour en nommer deux, ne le sont pas. On pratique bien entendu hypocritement le deux poids deux mesures. Et l’argument ne pèse guère dans un système démocratique. Il suggère que le peuple est trop stupide pour comprendre ses propres intérêts. Il suggère en outre que la meilleure forme de gouvernement est une forme de dictature bienveillante libérale-démocratique.
La haine de Roosevelt envers Hitler était profonde, véhémente, passionnée — presque personnelle. Cela n’était pas étranger à une convoitise et à une jalousie enracinée dans le grand contraste entre les deux hommes, non seulement en vertu de leurs caractères personnels, mais également dans les traces qu’ils ont laissées en tant que dirigeants nationaux.
En superficie, les succès publics de Roosevelt et de Hitler étaient remarquablement proches. Chacun d’eux assurait la direction de son pays respectif au début de l’année 1933. Ils étaient tous deux confrontés au défi gigantesque du chômage de masse, au cours d’une dépression économique mondiale catastrophique. Chacun est devenu le dirigeant puissant d’une vaste alliance militaire au cours de la guerre la plus destructrice de l’histoire. Les deux hommes sont morts en exercice à quelques semaines d’intervalle au cours du mois d’avril 1945, juste avant la fin de la seconde guerre mondiale en Europe. Mais les contrastes énormes entre les vies de ces deux hommes sont encore plus remarquables.
Roosevelt était né au sein de l’une des familles les plus fortunées des États-Unis. Sa vie fut exempte de toute contrainte matérielle. Il participa à la première guerre mondiale depuis un bureau de Washington, au poste de sous-secrétaire à la Navy. Hitler, de son côté, était né dans une modeste famille provinciale. Dans sa jeunesse, il dut travailler de ses mains pour un bas salaire. Durant la Première Guerre Mondiale, c’est comme soldat de première ligne qu’il servit, dans l’enfer du champ de bataille de l’Ouest. Il fut blessé plusieurs fois et décoré pour sa bravoure.
En dépit de ses manières charmeuses et de sa rhétorique rassurante, Roosevelt s’avéra incapable de gérer les grands défis auxquels les États-Unis étaient confrontés. Après quatre années de présidence de sa part, des millions de gens restaient sans emploi, mal nourris et mal logés, sur une terre riche dotée de toutes les ressources propres à une prospérité incomparable. Le New Deal était rongé par des grèves dures, et des affrontements sanglants entre les travailleurs et le capital. Roosevelt ne fit rien pour résoudre les problèmes raciaux profonds et envenimés qui faisaient éruption de manière régulière dans des révoltes et des conflits armés. L’histoire est différente en Allemagne. Hitler rallia son peuple derrière un programme radical qui transforma l’Allemagne en quelques années, d’une terre économiquement ruinée, au bord de la guerre civile, en locomotive de l’Europe. L’Allemagne connut une renaissance sociale, culturelle et économique sans parallèle dans l’histoire. Le contraste entre les personnalités de Roosevelt et de Hitler était en même temps un contraste entre deux systèmes et idéologies diamétralement opposées.
Pourtant, il serait incorrect de ne qualifier Roosevelt que d’homme politique cynique et tenant lieu de devanture pour de puissants intérêts étrangers. Il ne se considérait certainement pas comme un homme mauvais. Il pensait sincèrement agir de manière droite et noble en faisant pression sur la Grande-Bretagne et la France pour les faire entrer en guerre contre l’Allemagne. Comme Wilson avant lui, et d’autres après lui, Roosevelt se considérait comme seul qualifié, et appelé par la destinée, à remodeler le monde selon sa vision d’une démocratie égalitariste et universelle. Il était convaincu, comme de nombreux dirigeants étasuniens l’ont été, que le monde pouvait être sauvé de lui-même en le refaçonnant selon le modèle établi par les États-Unis.
Les présidents comme Wilson et Roosevelt considèrent le monde, non pas comme un complexe de différentes nations, races et cultures, devant respecter mutuellement leurs identités collectives pour vivre ensemble en paix, mais plutôt selon une perspective missionnaire auto-satisfaite, divisant le monde entre des pays moralement bons et mauvais. Selon ce schéma de pensée, les États-Unis constituent la puissance dirigeante providentielle des forces du bien. Par chance, il se trouve que cette vision correspond aux intérêts économiques et politiques de ceux qui exercent le pouvoir aux États-Unis.
La guerre du président Roosevelt
Au mois d’avril 1941, le sénateur Gerald Nye, du Dakota du Nord, émit la prédiction prophétique selon laquelle on se souviendrait de la seconde guerre mondiale comme de la guerre de Roosevelt. « Si nous sommes jamais impliqués dans cette guerre, les historiens à l’avenir ne la dénommeront que sous un seul nom : ‘la guerre du président,’ car chacune de ses actions depuis son discours de la quarantaine à Chicago [le 5 octobre 1937] a poussé vers la guerre45
Harry Elmer Barnes, le grand historien américain, pensait que cette guerre aurait sans doute pu être évitée en 1939 sans les ingérences pratiquées par Roosevelt. « De fait, il existe des preuves tout à fait convaincantes du fait que sans les pressions exercées par M. Roosevelt sur la Grande-Bretagne, la France et la Pologne, et sans les engagements qu’il prit auprès de ces pays avant le mois de septembre 1939, surtout vis-à-vis de la Grande-Bretagne, et sans les singeries de son agent provocateur, William C. Bullitt, il n’y aurait sans doute pas eu de guerre mondiale en 1939, ou peut-être de nombreuses années plus tard. »46 Dans Revisionism: A Key to Peace, Barnes a écrit :
Le président Roosevelt a eu une responsabilité majeure, aussi bien directe qu’indirecte, pour l’éclatement de la guerre en Europe. Il a commencé à exercer des pressions sur la France pour qu’elle se levât contre Hitler, dès la réoccupation de la Rhénanie par l’Allemagne, au mois de mars 1936, des mois avant de prononcer ses discours fortement isolationnistes durant la campagne de 1936. Ces pressions exercées sur la France, mais aussi sur l’Angleterre, se sont poursuivies jusqu’à l’advenue de la guerre au mois de septembre 1939. Elles ont gagné en volume et en dynamisme après le discours de la quarantaine du mois d’octobre 1937. Alors que la crise s’approchait, entre Munich et l’éclatement de la guerre Roosevelt fit pression sur les Polonais pour résister fermement à toute demande formulée par l’Allemagne, et exhorta les Anglais et les Français à soutenir indéfectiblement les Polonais.
Il y a grandement matière à douter que l’Angleterre serait entrée en guerre au mois de septembre 1939 sans les encouragements formulés par Roosevelt et ses assurances selon lesquelles, en cas de guerre, les États-Unis allaient entrer en guerre du côté de la Grande-Bretagne aussitôt qu’il serait parvenu à faire basculer l’opinion du public étasunien pour soutenir cette intervention.
Roosevelt avait abandonné tout semblant de neutralité, avant même l’éclatement de la guerre en 1939, et agissait autant que possible face à l’opinion publique étasunienne anti-interventionniste, afin d’impliquer le pays dans le conflit européen47, 1980).]
Un verdict des plus perspicaces sur la place de Franklin Roosevelt dans l’histoire a été écrit par la plume de Sven Hedin, le grand explorateur et auteur suédois. Durant la guerre, il a écrit :
La question de la survenue d’une nouvelle guerre mondiale ne s’explique pas seulement par les fondations établies par les traités de paix en 1919, par la suppression de l’Allemagne et de ses alliés à l’issue de la première guerre mondiale, ou par la poursuite des anciennes politiques suivies par la Grande-Bretagne et la France. L’action décisive a été réalisée depuis l’autre côté de l’océan Atlantique.
Roosevelt parle de démocratie et n’a de cesse que de la détruire. Il qualifie de non-démocrates et de non-étasuniens ceux qui l’admonestent au nom de la paix et de la préservation du mode de vie étasunien. Il a transformé la démocratie en caricature, plutôt qu’en modèle. Il parle de liberté d’expression, et réduit au silence quiconque ne partage pas son opinion.
Il parle de liberté de religion et pratique une alliance avec le bolchevisme.
Il parle de liberté vis-à-vis du besoin, mais dix millions d’Étasuniens manquent d’un travail, de pain, ou d’un toit. Il parle de liberté vis-à-vis de la crainte de la guerre, tout en œuvrant à la guerre, non seulement pour son propre peuple, mais pour le monde, en poussant son pays contre les puissances de l’Axe, alors qu’il aurait pu s’unir à elles, et il a ainsi poussé des millions de personnes vers la mort.
Cette guerre restera dans l’histoire comme la guerre du président Roosevelt48
Les louanges orchestrées officiellement envers Roosevelt, le décrivant comme un grand homme de paix, ne pourront pas dissimuler sans fin son rôle central dans la poussée vers la guerre de l’Europe en 1939.
Plus de quarante ans se sont désormais écoulés depuis que les événements ici décrits se sont produits. De nombreuses personnes les considèrent comme une partie insignifiante d’un passé qu’il vaudrait mieux oublier. Mais l’histoire de la manière dont Franklin Roosevelt a façonné la guerre en Europe est très pertinente — surtout pour les Étasuniens contemporains. Les leçons du passé n’ont jamais été aussi importante que dans l’âge nucléaire actuel. À moins qu’au moins une minorité de personnes ne comprennent comment et pourquoi les guerres ont été menées, nous resterons impuissants à contrer les bellicistes de notre propre époque.
Sources et Références
Nous listons ici les éditions publiées des documents polonais, les sources les plus importantes ayant trait aux questions sur leur authenticité et sur leur contenu, ainsi que les sources essentielles récentes au sujet de ce que pensait et faisait réellement le président Roosevelt — par opposition à son personnage public — durant le prélude de la guerre. On trouvera dans les notes les citations entières des références de l’article.
- Beschloss, Michael R. Kennedy and Roosevelt. New York: Norton, 1980.
- Bullitt, Orville H. (ed.). For the President: Personal and Secret. [Correspondence between Franklin D. Roosevelt and William C. Bullitt.] Boston: Houghton Mifflin, 1972.
- Germany. Foreign Office Archive Commission. Roosevelts Weg in den Krieg: Geheimdokumente zur Kriegspolitik des Praesidenten der Vereinigten Staaten. Berlin: Deutscher Verlag, 1943.
- Germany. Foreign Office. The German White Paper. [White Book No. 3.] New York: Howell, Soskin and Co., 1940.
- Germany. Foreign Office. Polnische Dokumente zur Vorgeschichte des Krieges. [White Book No. 3.] Berlin: F. Eher, 1940.
- Koskoff, David E. Joseph P. Kennedy: A Life and Times. Englewood Cliffs, N.J.: Prentice-Hall, 1974.
- Lukasiewicz, Juliusz (Waclaw Jedrzejewicz, ed.). Diplomat in Paris 1936-1939. New York: Columbia University Press, 1970.
- Wirsing, Giselher. Der masslose Kontinent: Roosevelts Kampf um die Weltherrschaft. Jena: E. Diederichs, 1942.
Cet élément a été présenté pour la première lors de la quatrième conférence de l’IHR à Chicago, au mois de septembre 1982. Il a été publié pour la première fois dans le Journal of Historical Review, à l’été 1983 (Vol. 4, N°2), pages 135-172.
Autres lectures
- Patrick J. Buchanan, Churchill, Hitler and ‘The Unnecessary War’. New York: Crown, 2008.
- William H. Chamberlain, America’s Second Crusade. Chicago: 1950.
- Benjamin Colby, ‘Twas a Famous Victory. New Rochelle: 1979.
- Matthew DeFraga, « March 1939: America’s Guarantee to Britain, » Ex Post Facto: Journal of the History Students at San Francisco State University. 1998, Vol. VII. (http://userwww.sfsu.edu/epf/journal_archive/volume_VII,_1998/defraga_m.pdf)
- Thomas Fleming, The New Dealers’ War: Franklin Roosevelt and the War Within World War II. New York: Basic Books, 2001.
- J. F. C. Fuller, A Military History of the Western World. New York: 1987. Vol. 3, esp. pp. 372-375, 411-419.
- Germany, Auswärtiges Amt [Ministère allemand des affaires étrangères]. Documents on the Events Preceding the Outbreak of the War. New York: 1940.
- Adolf Hitler. Discours du Reichstag du 11 décembre 1941 (Déclaration de guerre contre les États-Unis) ( http://www.ihr.org/jhr/v08/v08p389_Hitler.html )
- David L. Hoggan. The Forced War: When Peaceful Revision Failed. IHR, 1989.
- Herbert C. Hoover, Freedom Betrayed: Herbert Hoover’s Secret History of the Second World War and its Aftermath (George H. Nash, ed.). Stanford Univ., 2011.
- Friedrich Stieve. What the World Rejected: Hitler’s Peace Offers 1933-1939 ( http://ihr.org/other/what-the-world-rejected.html )
- Viktor Suvorov (pseud.), The Chief Culprit: Stalin’s Grand Design to Start World War II. Annapolis, Md.: Naval Institute Press, 2008
- A.J.P. Taylor, The Origins of the Second World War. New York: 1983.
- John Toland, Adolf Hitler. Doubleday & Co., 1976.
- Mark Weber, « Roosevelt’s ‘Secret Map’ Speech, » The Journal of Historical Review, Spring 1985 (Vol. 6, No. 1), pp. 125-127. ( http://www.ihr.org/jhr/v06/v06p125_Weber.html )
- Mark Weber, « The ‘Good War’ Myth of World War Two. » Mai 2008. ( http://www.ihr.org/news/weber_ww2_may08.html ) (Republished from JHR, Summer 1983 by permission of author or representative)
Traduit par José Martí pour Le Saker Francophone
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