par La Gazette du Citoyen
Voici l’histoire racontée dans cet extrait du livre publié en 1949 « Tout ce qu’on vous a caché » de Jacques Baraduc (page 131) :
« Quant au sabordage de la flotte à Toulon, qui fut la conséquence des évènements d’Afrique du Nord de novembre 1942, il ressort de la documentation allemande trouvée dans les archives de la Kriegsmarine et publiée en Amérique en février dernier, sous le titre Hitler and his Admirals, que non seulement les marins français sabordèrent leurs navires pour que les Allemands ne s’en emparent point, mais que, pour y parvenir, ils durent opposer à ceux-ci une vive résistance. »
On lit en effet dans cet ouvrage1 :
« Le 11 novembre, les troupes allemandes occupèrent le sud de la France. La base navale de Toulon ne fut occupée que le 27 novembre.
Les Français résistèrent si vivement et retardèrent les Allemands à ce point que l’amiral de Laborde eut le temps de saborder la plus grande partie de la flotte française. »
Ce texte est à rapprocher du témoignage du général von Neubronn, attaché militaire allemand à Vichy, qui fut envoyé à Toulon. Le 27 novembre, il monta à bord du Strasbourg, reposant sur le fond, pour tenter de s’entretenir avec le commandant en chef, l’amiral de Laborde, qui refusait obstinément de quitter son navire sans l’ordre du Maréchal. Voici sa déclaration au sujet de l’amiral français:
« Quel homme ! Quel seigneur ! Je n’ai jamais vu tant de dignité, ni tant de hauteur. Il m’a traité durement, m’a dit qu’Hitler n’avait pas de parole… Il ne se doute pas que je l’ai sauvé des griffes de la Gestapo »2.
source : La Gazette du Citoyen
- Voir « Hitler and his Admirals », page 146
- L’amiral de Laborde a été condamné par la Haute Cour aux travaux forcés à perpétuité. Il est actuellement détenu à Clairvaux. (Note de La Gazette du Citoyen : À la Libération, lors de l’épuration, l’amiral de Laborde fut condamné à mort par la Haute Cour de justice pour avoir empêché le ralliement de la flotte de Toulon aux Alliés (en fait, le général de Gaulle voulait surtout punir tous les officiers supérieurs de Vichy qui n’avaient pas rallié son camp pendant la guerre). Sa peine fut commuée en emprisonnement à perpétuité. Il sera gracié en septembre 1951 par le président Vincent Auriol après six ans à la prison de Clairvaux. Il est mort le 30 juillet 1977).
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