dimanche 17 mars 2024

Ukraine : La France a déjà perdu à Odessa

 

Le président français Emmanuel Macron est devenu un peu fou :

«La crédibilité de l’Europe sera détruite si on laisse la Russie gagner en Ukraine, a averti Emmanuel Macron, qui défend son refus d’exclure l’envoi de troupes dans le pays.

La guerre en Ukraine est «existentielle pour notre Europe et pour la France», a déclaré M. Macron lors de l’interview sur France 2 et TF1.

«Pensez-vous que les Polonais, les Lituaniens, les Estoniens, les Roumains, les Bulgares pourraient rester en paix une seconde [en cas de victoire russe en Ukraine] ?», a-t-il demandé. «Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro»».

Micron ne veux pas reconnaitre que l’Europe n’a aucune crédibilité à perdre. Il suffit de demander aux quelque 150 pays qui n’ont pas sanctionné la Russie. Ils savent très bien que c’est le coup d’État américain/européen de 2014 à Kiev qui a déclenché le désordre et que l’incapacité, notamment de la France et de l’Allemagne, à forcer Kiev à mettre en œuvre les accords de Minsk a conduit à l’escalade.

Le fait d’être le garant d’un accord sans avoir tenté de le faire respecter a nui à la crédibilité de l’UE.

Essayer de reprendre à l’Ukraine les terres qu’elle a perdues il y a dix ans relève du même non-sens :

«Nous faisons tout ce que nous pouvons pour aider l’Ukraine à vaincre la Russie, parce que je vais le dire très simplement : Il n’y aura pas de paix durable s’il n’y a pas de souveraineté, s’il n’y a pas de retour aux frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, y compris la Crimée»a déclaré M. Macron lors de l’entretien télévisé.

Il est intéressant de noter que Macron ne dit pas comment il tentera d’y parvenir. Le front se fissure partout et l’Ukraine manque d’hommes capables et désireux de se battre.

La France pourrait probablement envoyer 30 000 soldats en Ukraine, mais à quoi cela servirait-il ? Elle ne dispose pas des troupes et de l’équipement nécessaires pour mener un véritable combat contre la Russie. La logistique seule, vulnérable aux attaques russes, serait un cauchemar.

Le rêve français de régner sur Odessa est déjà mort dans le chaos de la fin de la première guerre mondiale, il y a 105 ans :

12 décembre 1918. Déchargement de chars Renault à Odessa 

«La déclaration de Emmanuel Macron sur la possibilité d’introduire des troupes françaises en Ukraine et, en particulier, à Odessa tombe presque à pic : il y a exactement 105 ans, l’armée française se trouvait déjà sur le territoire ukrainien. Très brièvement, certes. Mais les Français ont eu une influence considérable sur le cours des événements. Même si ce n’était pas du tout en faveur de l’Ukraine : ils n’ont pas permis la prise d’Odessa par les troupes de la République populaire d’Ukraine, ont transféré le pouvoir formel sur la ville aux gardes blancs russes, se sont disputés avec le pouvoir local de l’hetman Grigoriev, qui est passé du côté des bolcheviks, ce qui a joué un rôle important dans l’effondrement militaire ultérieur de la R.P.U.

En fin de compte, après plusieurs mois passés dans le sud de Palmyre, les troupes françaises ont été complètement décomposées par l’agitation bolchevique, ont chanté «l’Internationale» dans les pubs et, en conséquence, le commandement français a décidé de quitter Odessa au début du mois d’avril 1919, appelant cela «décharger» la ville afin de réduire la pénurie de nourriture».

Des troupes françaises, polonaises, serbes, grecques, allemandes, britanniques et autres étaient alors engagées. Les Russes s’étaient divisés entre Rouges et Blancs et plusieurs groupes nationalistes ukrainiens avaient tenté, en vain, de gagner une guerre contre tous les autres. L’hetman cosaque Grigoriev était probablement le personnage le plus intéressant de tous. Comme le veut l’histoire, lui et ses troupes ont combattu pour pratiquement toutes les parties en guerre, changeant de loyauté sur un coup de tête lorsque cela s’avérait opportun.

Si la France devait à nouveau se rendre à Odessa, à qui pourrait-elle vraiment faire confiance en cas de combat ? Les groupes nazis ? Le gouvernement de Kiev auquel ils sont majoritairement opposés ? Les partisans de la Russie qui multiplient chaque jour leurs activités en Ukraine ?

Comment réagirait-elle si un tel tir de missile, même par hasard, atteignait le camp de ses troupes ?

D’après les médias ukrainiens, la frappe de missile russe d’aujourd’hui contre une base temporaire des FAU à Odessa a tué :
– Alexander Gostishev, ancien chef de la police nationale d’Odessa, commandant du régiment d’assaut «Tsunami» (formé de policiers, ayant combattu à Bakhmut, faisant partie de la brigade «Liut», un projet en cours visant à militariser et à mobiliser le personnel de la police ukrainienne sur les lignes de front).
– Sergey Tetyukhin, ancien maire adjoint d’Odessa, qui s’est porté volontaire pour rejoindre les FAU l’année dernière
– Dmitry Abramenko, chef adjoint de la police nationale à Odessa.
Au fil de la journée, d’autres noms pourraient apparaître.

Les Français, quant à eux, ne semblent pas intéressés par ce désordre :

«Dans un sondage Odoxa, 68% des Français interrogés ont déclaré que les commentaires de M. Macron sur les troupes occidentales en Ukraine étaient «erronés»».

Le parti de Macron perdra probablement les prochaines élections au Parlement européen. Espérons que d’autres dirigeants ne tomberont pas dans le panneau électoral qu’il propose avec des propos aussi absurdes.

source : Moon of Alabama via Le Saker Francophone

https://reseauinternational.net/ukraine-la-france-a-deja-perdu-a-odessa/

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