Selon le géochimiste chinois Sun Weidong, la civilisation chinoise pourrait être née en Égypte. Pour alimenter sa théorie, le professeur a examiné en outre de nombreux textes classiques chinois datant de la supposée première dynastie chinoise connue sous le nom de dynastie Xia. Ses recherches sont compilées dans un essai de 93 000 caractères, publié en ligne en septembre 2015.
Selon Sun Weidong, l’une des preuves confirmant sa thèse provient d’un texte de l’historien Sima Qian (145 av. J.-C.-86 av. J.-C.) décrivant la topographie de l’empire Xia, traditionnellement reconnu comme étant la dynastie fondatrice de la Chine (2070 av. J.-C. à 1600 av. J.-C.). Dans celui-ci, on peut lire en substance qu’un grand fleuve coule du sud vers le nord, se divisant en neuf bras, avant de se jeter dans la mer. Selon la croyance populaire, la dysnastie Xia est née de l’Empereur Jaune et a vécu essentiellement autour du Fleuve Jaune, cependant le fleuve en question dans le texte n’est pas celui cité puisqu’il coule d’ouest en est ; en réalité il n’y a qu’un fleuve majeur au monde qui coule vers le nord et il s’agit du Nil, en Égypte.
Sun Weidong, scientifique émérite et plusieurs fois décoré, assure depuis des années que les fondateurs de la civilisation chinoise n’étaient dans aucun sens du terme Chinois mais des migrants venus d’Égypte. Sa certitude remonte aux années 90 alors qu’il effectuait la datation radiométrique de bronzes chinois anciens. À sa grande surprise, leur composition chimique ressemblait d’avantage à des bronzes égyptiens que ceux issus de minerais chinois indigènes.
Il affirme que, contrairement aux idées largement répandues, la technologie de l’âge de bronze en Chine ne viendrait pas du nord-ouest du pays par la Route de la soie préhistorique, mais de la mer. Elle aurait été apportée par les Hyksos, des Asiatiques occidentaux qui ont régné dans une partie du nord de l’Égypte en tant qu’étrangers, entre les 17e et 16e siècles av.- J.-C., jusqu’à leur supposée expulsion du pays. Le chercheur note également que les Hyksos possédaient à une date antérieure presque les mêmes technologies et façon de vivre (métallurgie du bronze, chars, alphabétisation, plantes, animaux domestiques) que la dynastie Shang, deuxième dynastie chinoise ayant régné entre 1300 et 1046 av. J.-C. C’est en tout cas ce que révèlent des fouilles archéologiques effectuées dans l’ancienne ville de Yin, capitale de cette dernière dynastie.
« Cela peut paraitre ridicule aux yeux de certains parce que les historiens ont longtemps déclaré : ‘Nous sommes les enfants du Yan et de l’Empereur Jaune’. L’historien Sima Qian a pris ces figures légendaires comme les ancêtres des chinois Han et l’arrière-petit-fils de l’Empereur Jaune, Yu le Grand, comme le fondateur de la dynastie Xia […] Ainsi, même les figures les plus iconoclastes de la nation comme Sun Yat-Sen, Chiang Kai-Shek et Mao Zedong ont à un moment ou un autre ressenti le besoin de rendre hommage à la tombe de l’empereur Jaune. La revendication même qui prône que la civilisation chinoise serait âgée d’environ 5 000 ans, prend comme point de départ le règne supposé de cet empereur légendaire », écrit-il.
Ce n’est pas la première théorie à placer l’origine de la civilisation chinoise sur le continent africain.
Le philologue français Albert Étienne Jean Baptiste Terrien de Lacouperie qui a publié en 1892 « Western Origin of the Early Chinese Civilization from 2300 B.C. to 200 A.D. » (soit « L’origine occidentale des débuts la civilisation chinoise de 2300 av. J.-C. à 200 apr. J.-C. » en français), a déduit que la civilisation chinoise serait née à Babylone, d’après sa comparaison des hexagrammes du « Livre des Mutations » et de l’écriture cunéiforme de Mésopotamie. Il ira même plus loin en associant L’Empereur Jaune à un roi Nakhunte.
Liu Shipei, le professeur d’histoire de l’Université de Pékin, qui est le véritable auteur derrière la pseudo-chronologie de l’Empereur Jaune, a été parmi les premiers à promouvoir l’origine babylonienne des Chinois, dans des livres tels que « Histoire de la nation chinoise », publié en 1903.
Sun Yat-Sen, fondateur de la République de Chine, a quant à lui déclaré dans ses « Trois Principes du Peuple » publié en 1924 : « la croissance de la civilisation chinoise peut […] être expliquée par le fait que les colons qui ont migré d’un autre endroit dans cette vallée, possédaient déjà une civilisation très élevée. »
Cependant, entre les années 1920 et 1930, la théorie a été abandonnée après les agressions japonaises. La Chine a alors commencé à se fermer et à rejeter toute influence occidentale et a adopté sa théorie semi-mythologique sur l’origine de sa civilisation. Après 1949, Mao Zedong met en place un anti-impérialisme qui se transformera en anti-occidentalisme et affectera inévitablement l’archéologie et les recherches historiques.
source: https://chine.in/actualite/civilisation-nee-ancienne-egypte_91210.html
https://reseauinternational.net/la-civilisation-chinoise-nee-de-lancienne-egypte/
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