samedi 30 décembre 2023

Pyotr Stolypine : Le ministre des grandes réformes russes

 

Il y a peu de personnes qui ont des grands idéaux et des idées brillantes, auxquelles on peut faire confiance  pour être en mesure d’offrir une bonne qualité de vie aux citoyens.

Avec Piotr Stolypine, nous pouvons trouver ces caractéristiques que nous souhaitons trouver dans chaque administrateur public ( Res publica ) .

Pyotr est né le 14 Avril 1867 à Dresde, en Allemagne. Son père était un général, et sa mère était la fille d’un politicien russe. Après avoir réussi son diplôme au lycée en 1881, il entra à l’Université de Saint-Pétersbourg, et choisit la faculté de Physique et Mathématiques. Cependant, il a dû renoncer à devenir chercheur scientifique comme il le voulait ; il se rendit compte  qu’en se mettant au service des personnes, il serait beaucoup plus utile à son pays.

Nommé gouverneur de Grodno, actuellement en Biélorussie, il fut envoyé en 1905 à Saratov, une ville située dans le sud de la Russie. C’était en des moments difficiles,  surtout pour les agriculteurs russes.

Le mécontentement général a conduit Nicolas II, dont les grandes qualités humaines et politiques sont tout à fait inconnues, à choisir Piotr Stolypine qu’il nomme ministre de l’Intérieur en mai 1906 pour devenir ensuite Premier ministre. Le Tsar se rendit compte que ses idées relatives à la réforme agraire, auraient pu être très efficaces dans la résolution de nombreux problèmes.

Stolypine avait compris qu’il fallait donner une plus grande indépendance aux travailleurs agricoles. Par conséquent, de nombreux agriculteurs sont devenus propriétaires de leurs terres, une banque de terrains a offert des prêts à des conditions favorables. Bientôt, il vit les résultats des réformes, la production ayant augmenté ; mais ce n’est pas seulement l’agriculture qui a profité des réformes de Stolypine, c’est aussi l’industrie.  En Août 1906 une tentative d’assassinat fut organisée contre lui ; le  ministre s’en sortit avec des blessures mineures, mais une de ses filles mourut, et son fils de trois ans fut grièvement blessé. Dans cette même année, à travers la Russie, les révolutionnaires organisèrent des attentats contre la police et les représentants  du gouvernement.

Stolypine a tenté d’apporter des modifications à la Douma, l’assemblée des conseillers, pour faire en sorte que les lois proposées fussent acceptées dans un temps plus court. Stolypine et ses idées réformistes avaient le plein appui de Nicolas II, qui voulait une monarchie constitutionnelle.

De nos jours, les réformes russes de cette période sont soigneusement étudiées, et également  sous le régime soviétique,  car pour les dirigeants soviétiques les réformes semblaient être la seule solution pour le développement agraire post-communiste.

L’objectif final de Stolypine était une nation compétitive, avec des lois fondées sur des traditions historiques mais en regardant vers l’avenir. Le Premier ministre voulait que chaque homme puisse exprimer son talent avec créativité ; il croyait fermement que seul un peuple libre d’être créatif et d’atteindre de bons résultats avec le travail pourrait offrir beaucoup au pays.

Les idées que Stolypine avait en faveur du travail et des travailleurs  ressemblaient beaucoup à celles de l’entrepreneur italien Adriano Olivetti.  Un autre concept clé était l’idée du bien commun,  les intérêts de la population et toutes les aspirations pourraient être énormes et toutes les idées fusionnaient ensemble vers un but précis, partagées par tous. Selon Stolypine l’objectif était de représenter en particulier le bien du pays: la Russie, un pays très spécial avec une riche histoire industrielle, de coexistence pacifique des différents peuples, et de religiosité.

Des dirigeants extraordinaires comme Pierre Ier, Catherine II, et Alexandre Ier étaient à l’avant-garde pour leur temps.

Selon Stolypine les modèles occidentaux ne pourraient pas être utiles à la Russie, car il fallait avoir beaucoup de respect pour l’intégrité et l’unité du pays sur la base de ses traditions historiques. En Russie, la terre des Monastères, l’Eglise orthodoxe devait être considérée comme une source d’inspiration, car la foi chrétienne orthodoxe, implantée au cœur de la majeure partie de la population, a contribué à maintenir ensemble la nation, même dans les moments plus difficiles. Cependant toutes les religions, toutes les ethnies ont dû vivre dans une grande harmonie, comme cela avait toujours été le cas depuis les temps anciens de la Russie.

Stolypine disait: «En Russie, nous ne voulons pas imposer quoi que ce soit dans l’esprit du peuple par la force. Nous devons prendre en compte les racines nationales profondes. Si nous voulons que nos réformes fonctionnent, d’abord elles doivent  être acceptées par l’âme de la nation ». Stolypine croyait que les réformes devraient être introduites d’une manière cohérente, mais peu à peu. La tradition a été accompagnée par des résultats innovants, mais l’innovation sans tradition conduirait à l’aliénation.

Cet homme était un vrai patriote, son grand amour pour sa patrie animait sa vie politique et même privée. Les personnes qui n’avaient aucune confiance dans la capacité de la Russie à être un pays important l’irritaient  profondément. Ses réformes ont mis fin à l’instabilité, au terrorisme et à l’anarchie. On peut donc en déduire que le mécontentement populaire a été organisé surtout à l’extérieur du pays, car il est paradoxal que les idées démocratiques sociales, authentiques, de Stolypine et de Nicolas II n’aient pas été comprises, ou plutôt qu’on les ait délibérément mal interprétées et présentées dans les livres d’histoire comme des idées contraires à la volonté du peuple. La révolution sanglante avec ses conséquences tragiques a plutôt bloqué la croissance du pays, une croissance qui était réelle, puisque plus tard, même le régime soviétique l’a étudiée et a essayé de la reproduire. Grâce au travail de Stolypine nous avions un pays en pleine expansion économique, qui faisait partie du petit nombre de pays plus développés. Stolypine donnait une grande valeur au facteur humain ; en augmentant le bien-être de chaque individu on pourrait atteindre le bien-être de tous.

Les révolutionnaires croyaient au bien dogmatique de la communauté, qui, analysé rétrospectivement, écrasa toutes les aspirations individuelles. Annulant l’individu, par conséquent, on annule la communauté, dont l’individu fait partie. Ainsi, le  dogmatisme des révolutionnaires était voué à l’échec dès le début, ce qui a eu lieu soixante-dix ans après.

La fille de Stolypine, Marie, nous a transmis les idées de son père à travers son journal .

On peut lire :

”Dans la pensée, il voyait les fermes florissantes en Allemagne, où les gens calmes et persévérants empilaient sur le sol des extensions minuscules par rapport à nos plaines, des cultures et des économies en croissance passées de père en fils”.

( cit E. Malynski , La guerre occulte,, Ar, pag. 111 )

Piotr Stolypine fut assassiné le 18 Septembre, 1911

Daniela Asaro Romanoff

revu par Martha pour Réseau International

Merci au professeur Saber Othmani pour sa collaboration dans la traduction.

https://reseauinternational.net/pyotr-stolypine-le-ministre-des-grandes-reformes-russes/

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