Jusque dans les années 1980, la grande majorité des paléontologues croyaient que la lignée humaine était apparue en Afrique et que son plus ancien représentant connu était Toumaï, alias Sahelanthropus tchadensis, qui vivait il y a 7 millions d'années dans ce qui est aujourd'hui le Tchad.
Depuis de nouvelles découvertes, rendues possibles par les avancées technologiques, ont fait évoluer ce jugement. D'après deux articles publiés dans la revue Plos One, on sait maintenant que le Graecopithèque est plus près de l'Homme que de tout autre primate. Il a donc été intégré dans la famille humaine des Hominines. Cette avancée est révolutionnaire à cause de la datation et de la région où il vivait : entre -7,15 et -7,24 millions d'années en Europe… le Graecopithèque devient ainsi le plus vieil Hominines jamais trouvé au Monde !
Pour parvenir à cette conclusion, l'équipe internationale, dirigée par Madelaine Böhme (université de Tübingen) et Nikolai Spassov (Muséum national d'histoire naturelle, Sofia), a étudié les restes connus de Graecopithèque : une dent trouvée en 2012 en Bulgarie et une mandibule, découverte à Pyrgos Vassilissis (aujourd'hui un quartier d'Athènes) en 1944. La prémolaire avait été datée de 7 millions d'années grâce aux autres fossiles associés, et rapprochée de la mâchoire grecque, laquelle avait donné lieu à la description d'une nouvelle espèce de primate, Graecopithecus freybergi, dont, de plus, l'âge estimé était similaire.
Les chercheurs ont passé la prémolaire et la mandibule au scanner CT et ont repéré deux analogies avec l'anatomie humaine. Selon eux, les canines sont petites et les racines des dents sont partiellement fusionnées, ce qui est spécifique des humains.
Le second article traite de la datation de la mandibule (-7,175 millions d'années) et de la dent bulgare (-7,24 millions d'années), mais aussi de l'environnement qui régnait à cette époque autour de la Méditerranée. La région devait alors être une savane, estiment les auteurs. Durant le Messinien, poursuivent-ils, le climat s'y est brutalement refroidi et c'est à ce moment et à cet endroit que la lignée humaine se serait séparée de celle des singes.
Ces résultats bousculent suffisamment les connaissances actuelles pour qu'ils méritent d’être mentionnés. Jusqu'à présent, les chercheurs et autres paléontologues se disputaient les faveurs de deux théories opposées. Les uns pensaient que la civilisation humaine avait pris le départ dans un berceau africain, et de là s'était progressivement répandue au cours de l'Histoire. Tandis que les autres soutenaient que le passage de l'Homo erectus vers l'Homo sapiens s'était produit un peu partout à la surface du globe, suivant ainsi les grands chemins de l'évolution par des voies parallèles.
Ces nouvelles découvertes, associée à celle sur l’Homme de Dali, font pencher de plus en plus la balance vers la seconde hypothèse.
http://histoirerevisitee.over-blog.com/2018/01/le-berceau-de-l-humanite-est-il-en-europe.html
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