Phénomène unique dans l'histoire, ce sont les élus d'un Peuple souverain qui, le 1er août 1793, à l'unanimité votent une loi de déportation et de destruction totale par le feu et par le fer d'un pan entier d'un territoire dont ils sont les représentants. Déçus des résultats obtenus par l’application de cette première loi génocidaire, ils votent à l'unanimité une seconde loi d'extermination de la population le 1er octobre 1793.
Ces deux lois votées à l’unanimité par des révolutionnaires convaincus, en conscience, de leur bon droit et de leur devoir de salut public, sont publiées au Journal officiel de l'époque.
Elles sont sans ambiguïté, tant au niveau de la destruction des biens que de l’élimination de la population. Les mots parlent d’eux-mêmes : « Soldats de la Liberté. Il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d’octobre : Le salut de la patrie l’exige ; l’impatience du peuple français le commande ».
Quelques jours plus tard, des ordres précisent que par « Brigands » on entend tous les habitants résidents de Vendée, Bleus et Blancs confondus, et qu’il faut de préférence éliminer les femmes, « Sillons reproducteurs », et les enfants, « Car futurs brigands ». Ainsi, les vendéens ont été exterminés, non pas pour ce qu’ils ont fait ou pour ce qu’ils croient, mais pour ce qu’ils sont, du simple fait qu’ils existent. Les faits qui en découlent ont tous les critères de la définition internationale d’un génocide établie en 1945.
Le fait de vouloir éliminer les blancs mais aussi les bleus (Les républicains) fera dire à Gracchus Babeuf (Dans son livre publié en 1795 La guerre de la Vendée et le système de dépopulation) que l’objectif de la Convention nationale était de réduire le quart de la population française par l’extermination. Cette sordide idée avait germé suite à la publication d’un rapport de scientifiques montrant que la France était incapable de nourrir la totalité de sa population. Ce système de dépopulation fut testé en Vendée selon les dires de Gracchus Babeuf avant généralisation.
Quant à la mise en œuvre de ces lois, elle est indiscutable. Là encore fait unique, les archives militaires du Fort de Vincennes (Série B8) conservent l’original de la lettre, en date du 24 janvier 1794, du général en chef de l’Armée de l’Ouest (Turreau) chargé de l’exécution de ces lois d’anéantissement et d’extermination.
Là encore, les mots de ce rapport à la Convention nationale sont sans ambiguïté : « J’ai commencé l’exécution du plan que j’avais conçu de traverser la Vendée sur douze colonnes […] Enfin, si mes intentions sont bien secondées, il n’existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitants que ceux qui cachés dans le fond des forêts auront échappé aux plus scrupuleuses perquisitions ».
Pour se couvrir de ses crimes, le général Turreau sollicite par écrit l’aval du Comité de salut public le 8 février. C’est Carnot qui lui répond : « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures, mais éloigné du théâtre d’opération, il attend les résultats pour se prononcer : extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »
Les archives militaires de Vincennes contiennent les originaux des rapports des officiers supérieurs impliqués dans ce génocide. L’Armée républicaine a appliqué les ordres de la Convention nationale sans états d’âme.
Loin du mythe d’une guerre contre les blancs dont les aspects impitoyables ont été ordonnés par Carrier (Alors Représentant en mission de la Convention nationale) et par le général Turreau (Commandant en chef de l’Armée de l’ouest), il s’agit bien d’un génocide ordonné par une loi émanant des représentants du peuple votée à l’unanimité. Ce meurtre prémédité a ensuite été exécuté à grande échelle par sept colonnes de fantassins et de cavaliers semant la désolation sur leurs passages. C’est ainsi que la commune du Petit-Luc a totalement disparue suite à l’exécution de ses 564 habitants !
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