Henri Labroue :
- Député de Gironde du Parti républicain radical et radical-socialiste du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919.
- Député de Gironde de la Gauche radicale du 29 avril 1928 au 31 mai 1932.
- Vice-président à l'Assemblée nationale du groupe "Gauche sociale et radicale".
- Agrégé d'histoire, docteur ès-lettres, diplômé d'études supérieures en droit.
- Chantre de la laïcité, membre de la loge parisienne "Les droits de l'Homme", militant de la Ligue des droits de l'Homme.
Brillant C.V. pour cet homme indéniablement de Gauche. Et pourtant, la suite va vous surprendre mais reste dans la grande tradition de ceux qui se réclament de Voltaire et des acquis de la Révolution de 1789.
Auteur du livre « Voltaire antijuif »
Dans un travail laborieux de lecture de tous les écrits de Voltaire (y compris sa volumineuse correspondance privée), Henri Labroue va extraire l'ensemble des citations pour expliquer dans ce livre de 250 pages toute la pensée antisémite de Voltaire.
La critique parue dans La question juive en France et dans le Monde – « revue de l’Institut des Questions Juives » note : « les nombreuses notes dont s’accompagne le texte des citations de Voltaire, (par) l’auteur, servi par sa profonde connaissance du judaïsme, fournit (…) une somme de renseignements qui équivaut à un véritable enseignement. »
En effet, les notes de Henri Labroue se référent à des nombreux auteurs, dont les textes sont parfois épars et souvent difficiles à trouver. C’est ce qui rend cet ouvrage doublement accablant pour Voltaire.
Depuis, les éditions modernes de Voltaire opèrent des coupures de convenance tendant à gommer les très nombreux propos antisémites ou racistes. Voici ce que déclarait Voltaire sur les Juifs dans son Dictionnaire Philosophique, en 1769 : « Vous ne trouverez en eux qu’un peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et les enrichissent ». Edifiant !
Pour aller plus loin : Un Voltaire antisémite et raciste... entre autre
Voltaire antisémite et raciste
Dans sa conclusion, rejoignant la pensée de l’ensemble du courant pacifiste, Henri Labroue accusera les Juifs d'être les seuls responsables de la seconde Guerre mondiale sur le seul fait que les juifs allemands ont excité Adolf Hitler. La bêtise des antisémites n’a pas de limite !
Largement rédigé avant 1939, Henri Labroue ne put le faire paraitre à cause de la restriction de la liberté de la presse du 21 avril 1939 (Voir l'introduction de l'ouvrage). Pour lui, l’occupation sera une chance de voir sa pensée antisémite publiée au travers de son livre « Voltaire antijuif ». Il obtiendra l'accord de publication de la "Propaganda staffel" le 2 octobre 1940 et son livre sera publié aux éditions Documents contemporains (Paris 1942). Ce livre sera en réalité édité par une maison allemande grâce au soutien personnel du Docteur Joseph Goebbels (Demande faite en janvier 1941).
Fondateur de l’Institut des études juives
Henri Labroue n’en restera pas là. Il fondera à Bordeaux en avril 1941, avec le généreux soutien des autorités allemandes, l'Institut des Etudes juives qui présente dans cette même ville l'exposition "Le Juif et la France"; exposition qui fera une tournée dans les principales villes françaises.
En 1942, il sera nommé titulaire d'une chaire d'histoire du judaïsme (En fait d'Antisémitisme) à la Sorbonne. Dès le 15 décembre 1942, lors de la leçon inaugurale dans l'amphithéâtre Michelet, Henri Labroue sera accueilli par les sifflets et les invectives. Il renoncera et opèrera un repli. Dès janvier 1943, le second cours est supprimé fautes d'auditeurs (Quatre s'étaient inscrits).
Apprécié des Allemands, il fera plusieurs conférences à l'université de Francfort en avril 1944, au cours desquelles il pourra développer ses « analyses » racistes.
Henri Labroue rédigea pendant l'occupation l'ouvrage "La question juive en France et dans le Monde" qui ne parut jamais.
Incarcéré à la Libération, il fut condamné à 20 ans de réclusion, après avoir refusé de répondre au juge d'instruction et interdit à son avocat de plaider, ne reconnaissant pas « cette juridiction d'exception qu'était la Cour de justice composée d'adversaires politiques ».
Gracié après une détention de huit ans par un décret présidentiel du 14 novembre 1951, il se retirera à Nice, où il décèdera le 29 août 1964.
Henri Labroue mérite bien d'être sur le Mur des collabos !
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