lundi 6 novembre 2023

Saint-Charles Borromée. Une grande figure de la Chrétienté

 Carlo Borromeo naît en 1538 à Arona, dans le Nord de l’Italie. Sa statue haute de trente-trois mètres est couronnée d’une immense tête, où peuvent se tenir six personnes, qui découvrent alors le superbe panorama du lac Majeur et de son pittoresque archipel. Les îles Borromées portent le nom de l’illustre famille dont provient celui qui allait devenir un des plus influents prélats d’un XVIe siècle religieusement très agité. Par sa mère, Carlo est également un Médicis, comme son oncle Pie IV, le pape qui achèvera le concile de Trente en 1563.

Le jeune Carlo entre à la faculté de théologie de Pavie. Les murs de la cité des Visconti résonnent encore des fureurs d’une bataille célèbre en 1525. Le roi de France François 1er et l’Empereur Charles-Quint s’y affrontèrent. La victoire sourit au second nommé.

La rencontre de Charles Borromée, à peine sorti de l’Université lombarde, et du vieillissant Michel-Ange (1475-1564) revêt une valeur initiatique. Le jeune homme d’Église est désormais et pour toujours habité par le goût des Beaux-Arts.

Depuis 1545, le concile de Trente se traîne au gré de multiples interruptions. Dans sa phase finale (1562-1563), il se trouve en Charles Borromée un secrétaire d’autant plus zélé qu’il est - nous l’avons dit - le neveu du souverain pontife en exercice.

Devenu évêque de Milan, Charles Borromée tente de concrétiser le programme de Contre-Réforme dont le concile de Trente a tracé les lignes théoriques. Pour répondre à la critique protestante avec autant d’intelligence que d’efficacité, l’Église catholique romaine a besoin de prêtres bien formés sur le plan pédagogique. Charles Borromée multiplie donc la fondation de séminaires. Il peut être tenu pour un des pionniers de l’enseignement du catéchisme.

Les partisans de l’austérité calviniste ou luthérienne sont peut-être en droit de reprocher à Charles Borromée un certain penchant pour le luxe, un indéfectible attachement au train de vie aristocratique hérité de ses origines familiales. Charles Borromée n’en oublie pas pour autant les exigences caritatives du christianisme. Il visite régulièrement les léproseries de son diocèse. Il réconforte les plus démunis par des dons utiles (vêtements, nourriture), et non par de vains discours doloristes. Frappé d’un coup de couteau par un déséquilibré, il accorde aussitôt à son agresseur un humble et sincère pardon.

Charles Borromée réconcilie la foi chrétienne avec l’amour de la vie et le sens de la beauté. Lui-même artiste, et spécialement musicien, il est un excellent joueur de viole de gambe.

Charles Borromée s’éteint à Milan en 1584. La précocité de son décès n’a d’égale que la rapidité de sa canonisation (1610). Il est fêté le 4 novembre. Saint-Charles Borromée est passé à la postérité comme un des principaux artisans de la Contre-Réforme.

Plusieurs églises d’Europe sont dédiées à Saint-Charles Borromée. Dans la périphérie Ouest de Bruxelles, l’une d’entre elles est de style néo-gothique. Le portail d’entrée est tourné vers le Soleil couchant. Aux quatre coins du chœur édifié à l’Orient trônent des statues représentant les quatre Évangélistes et leurs symboles traditionnels : l’Homme (Matthieu), l’Aigle (Jean), le Taureau (Luc) et le Lion (Marc).

À Anvers, un des plus beaux édifices religieux de Belgique est l’église baroque Saint-Charles Borromée. Construite au XVIIe siècle à l’initiative des jésuites, elle fut considérée comme la plus riche des anciens Pays-Bas en raison de ses parois et colonnes en marbre de Carrare. L’incendie de 1738 détruisit malheureusement les trente-neuf peintures de Rubens qui décoraient son plafond. L’église mérite néanmoins une visite, en hommage à Carlo Borromeo, grande figure de la Chrétienté.

Sources

• Sous la direction de Julien Van Remoortere, Guide Ippa des villes de Belgique, Éditions Lannoo, 1990, pp. 29-30.

• Petite vie de Saint-Charles Borromée, Éditions Desclée de Brouwer.

https://web.archive.org/web/20060620051954/http://europemaxima.com/article.php3?id_article=150

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