Fabien Bouglé, expert en politique énergétique, a publié en 2021 Nucléaire, les vérités cachées et en 2019 Eoliennes, la face noire de la transition écologique. Il est l’auteur de nombreuses études et tribunes sur le sujet. Son nouveau livre Guerre de l’énergie nous rappelle que l’énergie est au cœur des enjeux géopolitiques et des conflits mondiaux.
Guerres planétaires, asymétriques et hybrides
Les guerres récentes ne sont plus des guerres classiques comme celles de 1914-1918 ou 1939-1945. Les guerres modernes ont généralement pour enjeu non-officiel mais déterminant le contrôle de ressources d’énergie (pétrole, gaz, nucléaire…). Ces nouvelles guerres sont à la fois planétaires, asymétriques et hybrides. Planétaires, car tous les pays dans le monde ont besoin d’énergie pour exister et prospérer. Asymétriques dans la mesure où des actions en apparence peu spectaculaires et qui n’ont pas fait de victimes, comme le sabotage terroriste d’un gazoduc, peuvent avoir des répercussions imprévisibles. Hybrides enfin, parce que ces nouvelles guerres intègrent des nouvelles technologies de combat comme des opérations méthodiques de destruction de centrales électriques, des instrumentalisations d’ONG, des manipulations de l’information, des piratages informatiques à grande échelle ou des menaces bactériologiques. Dans ces nouvelles guerres, des pays en conflit apparent peuvent être partenaires sur un plan énergétique. Et à l’inverse des pays visiblement en paix peuvent se mener une guerre souterraine pour asseoir ou dominer un modèle énergétique. Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporijjia, le piratage informatique des éoliennes allemandes, voilà autant d’illustrations récentes de cette guerre de l’énergie.
Guerre de certains contre le nucléaire
L’auteur souligne également que la famille Rockefeller, qui doit son immense fortune à un empire créé par John D. Rockefeller dans le domaine du pétrole à la fin du XIXe siècle, a fondé Standard Oil qui deviendra Esso, puis ExxonMobil et finance de longue date la critique du nucléaire, énergie qui fait de l’ombre à ses intérêts. Jusqu’à aujourd’hui, la fondation Rockefeller continue à financer non seulement Les Amis de la Terre mais également WWF et Greenpeace, qui agissent toutes les trois de concert auprès de la Cour de Justice de l’Union Européenne pour demander le retrait du nucléaire dans la taxonomie, c’est-à-dire la liste des activités vertes établies par l’UE.
Guerre de l’énergie, Fabien Bouglé, éditions du Rocher, 299 pages, 18,90 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
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