À côté de la Chine, le monde asiatique moderne possède un second colosse : le Japon. Or, comme la Chine sa voisine, ce dernier est lui aussi bien décevant au point de vue archéologique. L'ensemble des fouilles entreprises à ce jour démontrent que, pour ce pays également, le passé ne remonte pas bien loin et que tous les progrès culturels et techniques lui ont été apportés de l'extérieur, principalement des steppes de Sibérie et des centres baïkaliens d'Isakovo et de Serovo.
Au Japon, les premiers vestiges d'occupation permanente et de semi-sédentarisation remontent au paléolithique supérieur de cette région, c'est-à-dire de -3000 à -2500 av. notre ère. Cette période est dénommée “pré-jomon” et tout ce qui la constitue provient en droite ligne des centre baïkaliens, par l'intermédiaire des Caucasoïdes des steppes. Rappelons ici que vers cette même époque, à l'autre bout de la steppe, d'autres de ces Caucasoïdes en sont déjà à l'âge du bronze et s'organisent depuis longtemps en États structurés.
Le “semi-néolithique” japonais
Vers -2500 apparaît au Japon un “semi-néolithique”. J'insiste sur la dénomination “semi”, car comme tout vient de l'extérieur, il y aura à chaque stade du passé japonais un mélange de techniques et d'éléments culturels anciens et nouveaux. Cette nouvelle période archéologique, appelée “Jomon”, est néolithique car elle possède un outillage de pierres polies, de la poterie, ainsi que les témoignages d'une société organisée et pratiquement sédentarisée, avec groupements d'habitations, sépultures aux environs, représentations humaines artistiques, et des innovations techniques, comme des pointes de flèches en os et en pierre, impliquant un nouveau mode de vie. La pêche et la cueillette littorales sont prépondérantes par rapport à la chasse, mais l'agriculture n'existe pas encore réellement ; au maximum, voit-on de-ci de-là une légère pratique de jardinage. L'agriculture mettra encore des siècles pour s'instaurer définitivement; elle ne le fera pas avant le “Jomon moyen”.
Comme nous devions nous y attendre pour un art et une technique importés, la céramique Jomon, qui se perfectionnera au cours des siècles, est cependant d'emblée complexe et ornementée. Elle est du type dit “cordé”, c'est-à-dire essentiellement d'origine indo-européenne. Et nous retrouvons cette poterie cordée, peignée et tamponnée, tant au Japon qu'en Chine du Nord et dans toute la Sibérie et l'Eurasie septentrionale, toutes ces régions étant dominées par ces mêmes Indo-Européens. D'ailleurs, à cette époque, le peuple japonais est constitué exclusivement de Caucasoïdes pré-indo-européens, appelés Aïnous. Ces Blancs dont la population en voie d'extinction se limite de nos jours à environ 15.000 âmes ont été refoulés progressivement dans les montagnes du centre de l'archipel, ou même souvent exterminés par les immigrants indonésiens et mongols qui envahissent le Japon après eux.
Les Aïnous
Cette guerre entre Mongoloïdes et Caucasoïdes aïnous fut interminable et ne cessa que vers 1100 de notre ère lorsque les Aïnous sont définitivement refoulés dans les montagnes sauvages du Nord de l'Île de Honshu et de celle d'Hokkaïdo. Ces Aïnous possèdent une langue non asiatique et toutes les caractéristiques morphologique des Blancs, telles une haute stature, une abondante pilosité, un teint clair, des sécrétions aux aisselles (absentes chez les Japonais mongoloïdes), une absence de bride et de tache mongolique, etc. Tout en ayant subi aux cours des siècles un métissage mongoloïde de plus en plus prononcé, leurs conceptions religieuses fort anciennes, restent basées sur le chamanisme et le culte de l'ours, comme chez nos ancêtres cromagnonides.
Les établissements primitifs de cette culture caucasoïde de “Jomon” se situent presque exclusivement aux abords des plaines côtières et ne se transportent que progressivement sur les hauteurs, au fur et à mesure de la montée des eaux post-glacières. Là, ils sont toujours placés aux environs d'une source, car la technique de forage des puits est encore inconnue à l'époque. Les constructions sont toujours simples, rondes ou carrées, en bois et en terre battue, et réunies en assez petites agglomérations. Grâce aux décharges alimentaires et aux détritus accumulés autour des lieux habités, nous pouvons déduire que cette culture reste essentiellement basée sur la chasse et la pêche, et que le seul animal domestique qu'elle possède est le chien. Aucun témoin d'activité textile n'ayant été découvert jusqu'ici, on suppose que les vêtements étaient en peau ou en écorce. En revanche, on a découvert dans les tombes de nombreux bijoux d'un style identique à ceux du Lac Baïkal. Et du point de vue religieux, nous constatons des inhumations mais sans ordre ni position caractéristiques et, en général, les cimetières se confondent avec les terrains de décharge. On trouve aussi quelques figurines en terre cuite et de nombreuses pierres phalliques qui servent d'idoles magiques et de gardiens protecteurs des foyers. En gros, cette culture “Jomon” est vraiment typique d'une culture totalement importée car elle mélange des éléments très développés et d'autres très primitifs.
Il est naturellement très difficile pour l'homme moderne du XXe siècle, au mental perpétuellement déformé par la télévision et par l'enseignement égalitaire de facture démocratique et judéo-chrétienne, de se représenter le Japon originel, comme une terre presque exclusivement occupée par de tout petits groupes très clairsemés de chasseurs paléolithiques cromagnoïdes, vraisemblablement d'origine sibérienne, et dont la culture est très primitive, que recouvrent pratiquement totalement des vagues successives d'immigrants caucasoïdes appelés Aïnous. Ces derniers sont venus des steppes sibériennes en passant pas la Corée, où ils laissèrent aussi de nombreuses traces culturelles et anthropologiques. Ils s'implantèrent au Japon de façon assez dense, surtout dans les îles de Hokkaïdo, Honshu et Shikoku, au Nord du pays, de façon nettement moins dense au Sud, dans l'Ile de Kyushu. Leur influence est grande dans le métissage qui donnera ultérieurement le peuple japonais moderne, mais elle est surtout prépondérante dans son héritage comportemental. Les chroniques japonaises relatent d'ailleurs que les luttes incessantes contre ces tribus aïnous se prolongèrent jusqu'en 1100 de notre ère, époque à laquelle les Mongoloïdes les refoulèrent définitivement dans les montagnes du Nord de Honshu et de Hokkaïdo. Mais entre 1000 et 1100, c'est aussi le début des royaumes féodaux japonais et des Samouraïs, qui puisent leurs coutumes d'honneur, de fidélité et de courage chez leurs ennemis aïnous qu'ils admirent certainement en secret, puisqu'ils poussent même la coquetterie jusqu'à se farder le visage en blanc (pour bien ressembler aux Caucasoïdes), lorsqu'ils s'estiment bien nés et de bon lignage.
La culture Yayoi
Vers 100 de notre ère apparaît au Japon une nouvelle culture porteuse de bronze et de fer mélangés, appelée Yayoi. Cette culture qui apparaît ainsi sans transition, et déjà mélangée à son départ, ne peut naturellement, elle aussi, qu'être importée totalement. Elle est apportée par des peuplades qui fuient la Mandchourie sous la pression de l'Empire chinois des Han. Ces nouveaux arrivants, que les Japonais nommeront Wajin ont eux-mêmes bâti leur culture avec les apports qu'ils reçurent des Caucasoïdes de la steppe et des Chinois. Pêle-mêle, ils utilisent des outils et des armes en pierres polies, en bois, en bronze et en fer. Mais ils amènent aussi avec eux une culture élaborée, avec des champs de riz, de millet et de froment bien irrigués ; ils pratiquent le tissage d'une toile grossière et conservent le culte de la nature et du soleil des Indo-Européens qui forment chez eux la caste dirigeante. Car ces gens de Wa ou Wajin sont des Caucasoïdes ou des Indo-Européens mongolisés et nous pouvons ainsi les considérer comme la deuxième vague d'invasion indo-européenne qui va recouvrir l'île. Mais vers 250 de notre ère, ils seront suivis d'une troisième et dernière vague indo-européenne, mongolisée elle aussi, et qui amènera cette fois sur l'archipel les chevaux et les armes de fer perfectionnées. Ces derniers arrivants sont cette fois d'origine hunnique ou iranienne, sans nul doute partiellement mongolisés sur les confins mandchous de leurs territoires. Ces cavaliers belliqueux, mais relativement peu nombreux, formeront l'aristocratie naissante du Japon, en s'alliant à des prêtres et des chefs aristocratiques indigènes, en grande partie d'origine aïnou.
Les “duméziliens” japonais
Tout récemment, un professeur de l'Université Seikei de Tokyo, Atsuhiko Yoshida publiait une longue étude intitulée « Mythe japonais et idéologie tripartite indo-européenne ». Ce nouvel adepte des théories de Georges Dumézil relève que l'idéologie trifonctionnelle indo-européenne s'applique à l'ancienne religion japonaise ainsi qu'à la structure des trois royautés primitives de la Corée et du Japon. Il note dans les mythes japonais de nombreuses correspondances avec les mythes de la Grèce antique ; et il juge ces concordances trop précises pour n'être qu'accidentelles, et il émet l'hypothèse que ces mythes importés le furent par les cavaliers “scythes” venus des steppes d'Asie centrale vers le IIIe siècle, les confondant ainsi avec ce que j'ai appelé la dernière vague hunnique. Un autre dumézilien japonais, le Prof. Taryo Obayashi, ethnologue de la même université de Tokyo, émet une hypothèse quasi identique dans son étude sur « La structure du panthéon nippon et le concept de péché dans le Japon ancien » (les 2 textes furent analysés dans la revue Diogène éditée sous les auspices du Conseil International de la Philosophie et des Sciences Humaines de Paris).
Après l'arrivée de ces cavaliers hunniques/scythes/iraniens, et jusqu'au XXe siècle, le Japon ne reçoit plus que des immigrants d'origine mongoloïde, indonésiens ou chinois. Ces derniers n'apportent pas grand'chose de neuf avec eux, si ce n'est quelques pratiques magico-religieuses, comme celles servant à conjurer les démons ou celles que l'on récite avant de construire des maisons ou d'autres édifices, en interrogeant préalablement les dieux à la boussole. Les historiens ont prouvé que jusque vers l'an 1000 de notre ère, rien ne se stabilise au Japon, toutes les cultures et toutes les ethnies s'y côtoient et s'y interpénètrent. Ce n'est que petit à petit que les clans des nouveaux venus s'organisent en “états”. Selon la légende, le premier empire japonais digne de ce nom aurait été fondé en 660 av. notre ère par l'Empereur mythique Jimmnu Tennô, mais, pratiquement, ce n'est qu'au début de notre ère, avec la période Yayoi que naissent les premiers États organisés. Et l'évolution organisatrice du Sud est plus rapide, car ces régions restent en contact suivi avec la Chine. Les premiers empereurs japonais copient d'ailleurs presque intégralement l'organisation administrative chinoise confucéenne, tout en se convertissant au bouddhisme. Nara est la première capitale, construite en 710 de notre ère ; la capitale sera ensuite transférée à Kyoto en 794.
L'ère des Fujiwara
À partir de ce transfert à Kyoto, le Japon connaît une période relativement paisible de plus ou moins 200 ans. La grande famille des Fujiwara était arrivée à unifier plus ou moins le pays et à s'allier par mariage à celle de l'Empereur. Ce fut l'âge d'or de Heian, mais la cour impériale s'amollit rapidement dans les plaisirs faciles et, petit à petit, la violence s'empare de tout le pays avec la naissance des féodalités militaires, dont les 2 grandes familles sont les Minamoto et les Taïra. Ils tissent sur tout le pays une toile d'araignée de vassalités diverses que la faiblesse progressive des ministres du clan Fujiwara laisse s'implanter. Ces liens d'allégeance successifs et disposés en cascade offrent une ressemblance frappante avec les alliances féodales qui voient le jour en Europe durant le Haut Moyen-Âge, et tendent à prouver que cet esprit de loyauté personnelle et familiale est bien la conséquence de l'hérédité comportementale indo-européenne, inscrite dans les gènes du peuple japonais.
L'année 1156 marque le début de la féodalité militaire, avec les premiers affrontements entre les 2 grands clans armés et belliqeux qui dirigeaient effectivement le pays. Et en 1185, Yoritômo, chef des Minamoto vainqueurs, instaure la dictature militaire et le Shogunat, cette espèce de régence militaire qui maintient l'Empereur déifié en tutelle pendant plusieurs centaines d'années. Cette dictature est toute entière basée sur le code de loyauté et d'honneur du samouraï.
Le clan des Minamoto est ensuite remplacé par celui des Hôjô, qui maintient le pays fermement unifié devant les menaces mongoles et chinoises. Car de 1268, jusqu'à sa mort en 1294, Kubilaï Khan, petit-fils de Gengis-Khan, tente par 3 fois de débarquer au Japon et de conquérir le pays. Et de sa dernière tentative date le fameux kamikazé ou “vent divin” ; ce fut une tornade qui anéantit complètement la flotte chinoise d'invasion et, avec elle, les derniers espoirs de Kubilaï Khan d'ajouter le Japon à ses conquêtes. C'est à ce cyclone salvateur que s'identifiaient les pilotes japonais au cours de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'à nouveau leur pays sera menacé par un débarquement de troupes étrangères.
L'arrivée des Européens
En 1392, une révolte de palais amène une autre famille au pouvoir, celle des Ashikaga. Mais celle-ci n'eut jamais assez de puissance pour imposer un gouvernment central efficace; et, à nouveau, le pays sombre dans l'anarchie pour 300 ans, durant lesquels il se morcelle en plus de 60 États indépendants. Mais en 1513, les Portugais atteignent pour la première fois le Japon, où ils finissent pas débarquer dans l'île de Kyûshû en 1542. Ils réussissent cet exploit grâce à leurs canons qui les font craindre et respecter assez longtemps. Grâce aussi à leurs arquebuses, que des Japonais ambitieux copient rapidement et avec laquelle ils réunifient le pays. Malheureusement, avec les Portugais, débarquent les Jésuites ; un peu plus tard, les Espagnols amènent les Franciscains et les Hollandais, leurs pasteurs protestants. Les guerres de religion européennes se transplantent ainsi sur le sol japonais, exhibant du même coup les divisions entre colonisateurs européens et les rendant ridicules. Les Européens ne parviennent pas à dominer le pays et sont finalement chassés, les efforts d'évangélisation n'ayant pas abouti.
En 1559, de nouveaux seigneurs de la guerre commencent à réunifier le pays grâce aux armes à feu. Ils s'appellent Oda Nabunoga, Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu. Ce dernier, au début du XVIIe siècle, met tous les étrangers à la porte et referme le pays sur lui-même jusqu'en 1853, année où les navires noirs du commandant américain Perry rouvrent de force le Japon au commerce international, en pénétrant dans la baie d'Edo, c'est-à-dire de Tokyo, permettant ainsi aux marchands et aux bourgeois d'affaire japonais de prendre le pas sur les militaires et leur code du Bûshido.
Notons, pour terminer cette trop brève histoire du Japon, que si ce pays s'est très longtemps fermé aux influences continentales, ses marins n'en parcouraient pas moins l'Océan Pacifique, visitant les îles de la Polynésie et fréquentant même assidûment les côtes de la Californie, où ils prennent le relais de l'influence chinoise et annamite/khmer.
Le maintien très long de l'archipel nippon en dehors de toute influence étrangère fera que la population japonaise s'uniformisera en un type particulier de métis, résultant du mélange des 2 grandes races blanche et jaune. La morphologie des Japonais présente finalement un maximum de caractéristiques mongoloïdes alors que leurs tendances comportementales, elles aussi héréditaires (comme l'ont amplement démontré les études récentes d'éthologie) sont extrêmement mélangées. L'hérédité comportementale et psychique, étant encore plus difficile à hybrider que l'hérédité morphologique, le Japonais moderne présente des tendances comportementales parfois apparemment contraires. Mais, chose curieuse, ce comportement parfois heurté, car provenant de 2 grandes races différentes, doit toujours satisfaire une éthique sociale, où les emprunts à la race caucasoïde (voire au filon indo-européen) sont les plus importants. Ainsi, le Japonais exalte les sentiments d'honneur, de fidélité et de courage selon un mode typiquement indo-européen, en les mélangeant à des réactions de type kamikazé et de mépris de la vie humaine, typiques des caractères mongoloïdes. L'instabilité caractérielle des Japonais, reconnu par leur plus éminents sociologues, où la mentalité contemplative est brusquement entrecoupée d'activités héroïques et où des actes de grande clémence accompagnent bien souvent des violences et des massacres difficilement concevables pour notre mental d'Européen ou d'Occidental, est essentiellement due à cette dualité japonaise, fruit d'un métissage non encore stabilisé.
À côté des jardins savamment entretenus et du culte des fleurs et de la nature viennent s'ajouter chez lui des formes étonnantes de cruauté, de torture, d'injustice, de viols monstrueux et, comme le soulignent bon nombre d'observateurs contemporains (notamment les journalistes du Spiegel, dans une édition récente de leur hebdomadaire), des engouements pornographiques très sommaires et très crus. Ce manque d'équilibre mental, qui va du plus grand courage et de l'extrême raffinement à la bestialité ou à la grossièreté la plus fruste, résulte de ce mixage d'hérédités comportementales par trop différentes et non encore stabilisé par le temps.
Dr. Claude Nancy, Vouloir n°101-104, 1993.
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