Hitler et la bombe
Dès l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, de nombreux scientifiques d’origine juive fuient l’Allemagne nazie, notamment pour l’Amérique. Les savants et physiciens restés dans le Reich poursuivent l'étude d’une nouvelle énergie jusqu’en 1938, année de la découverte de la fission nucléaire. Voulant transformer cette puissance en arme garantissant leur victoire dans la guerre à venir, les nazis font accélérer les recherches. L’annexion de la région des Sudètes par les accords de Munich permet à Hitler de s’emparer des principales mines d’uranium d’Europe et lui donnent ainsi les moyens d’accomplir ses rêves de domination.
Le génialissime Einstein et d’autres de ses confrères s'inquiètent de voir un jour le feu nucléaire se répandre au nom du nazisme. Dans une lettre, ils alertent le président des États-Unis Franklin Roosevelt de ce risque. Ce dernier, dont la nation est en guerre à la fin de l’année 1941, lance secrètement le projet Manhattan faisant entrer ainsi les États-Unis dans la course à la bombe nucléaire. Le directeur scientifique de ce projet Manhattan n'est autre que le physicien Robert Oppenheimer.
Pendant ce temps, en Europe, les recherches d’Hitler n’avancent pas aussi vite que le Führer le souhaiterait. Ses équipes de scientifiques manquent cruellement de savants compétents dont une bonne partie ont fui le Reich. Néanmoins, si la puissance nucléaire n’est pas encore maîtrisée, les armes nazies se perfectionnent. Ainsi, les premiers missiles de croisières de l’Histoire sortent des usines : les V1 puis les V2. Ces engins de mort sont lancés depuis plusieurs bases secrètes, le long de la côte Atlantique, proche de l’Angleterre. L’une d’elles est installée en France, près de la ville de Saint-Omer, connue sous le nom de la coupole d’Helfaut. Encore visitable de nos jours, on y voit les longues rampes de lancement ainsi que les profondes galeries descendant dans la terre. Ces installations avaient pour but de cacher et de protéger les dernières armes d’une Allemagne à bout de souffle. La situation géographique de ces sites permettait ainsi de bombarder, sans risquer la vie d’aucun pilote de la Luftwaffe, le territoire anglais dont le ciel était zone interdite depuis la victoire alliée de la bataille d’Angleterre.
La bombe humaine
Mais la domination des airs par les Anglais ne peut empêcher les V1 et les V2 d’atteindre leurs cibles. En effet, les pilotes de la Royal Air Force peinent à les intercepter en raison de leur vitesse et de leur taille. Malgré cet avantage technologique, la défaite du Reich nazi est inévitable, elle est actée le 8 mai 1945 sans qu’aucun feu nucléaire n'ait ravagé l’Europe.
Les États-Unis doivent encore affronter, de l’autre côté du globe, l’ennemi nippon qui, lui aussi, cherche à développer ses armes. Si le Japon ne contrôle pas la puissance de l’uranium, ses bombes restent dangereuses. Ainsi poussé par le fanatisme, un sens du sacrifice exacerbé et un refus catégorique de la défaite, l’Empire du Soleil Levant crée la bombe humaine : les kamikazes. Ces pilotes foncent volontairement contre les navires et positions alliés afin de les détruire. Face au risque de lourdes pertes humaines, l’Amérique fait le choix de l’arme nucléaire, les 6 et 9 août 1945, afin de mettre fin définitivement à la Seconde Guerre mondiale. Cette course à l’arme la plus destructrice, la bombe nucléaire, se fait ainsi malheureusement au prix du sang de milliers de victimes civiles.
Oppenheimer, désormais surnommé le père de la bombe nucléaire, emprunte alors des mots tirés de textes sacrés hindous pour déclarer, le jour des premiers essais dans le désert américain en 1945 : « Je deviens la Mort, le Destructeur des Mondes. » Il avait compris qu’il avait doté l’Homme d’une puissance qu’il n'aurait peut-être pas dû maîtriser et qui allait devenir la hantise des peuples durant la guerre froide.
Eric de Mascureau
https://www.bvoltaire.fr/oppenheimer-le-pere-de-la-bombe-atomique/
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