dimanche 20 août 2023

Luc Ferry reconnait le génocide vendéen : la réaction de Reynald Secher [exclu]

 

Chouans - Dieu et le Roi

20/05/2015  – 08H00 Vendée (Breizh-info.com) – Invité à débattre sur la réforme des collèges, Luc Ferry, ancien ministre de l’Education nationale, a déclaré le 18 mai sur la chaîne I-Tele : « Les guerres de Vendée, c’est le premier grand génocide dans l’Histoire de l’Europe, il y eu 500.000 morts ! (…) Plus aucun historien ne le conteste aujourd’hui ». Le philosophe valide ainsi la thèse défendue et le travail de recherche historique effectué depuis plusieurs décennies par Reynald Secher, qui s’est battu contre vents et marées pour la reconnaissance de ce qui constitua le premier génocide dans l’histoire de l’Europe.

Nous l’avons interrogé pour recueillir ses premières impressions.

Breizh-info.com : Quel est votre réaction après les propos tenus par Luc Ferry, validant votre long travail d’histoire et de mémoire ?

Reynald Secher : Luc Ferry est un philosophe agrégé qui parle en connaissance de cause. Je rappelle pour mémoire que l’extermination de la population de Vendée et l’anéantissement de ses biens sont les fruits de lois votées en conscience partagée en août, octobre et novembre 1793. Dans mon dernier livre :Vendée, du génocide au mémoricide publié au Cerf, j’ai publié les documents principaux notamment ces lois, les ordres donnés en conséquence, les rapports des exécutants et les témoignages. Ils sont accablants notamment pour le Comité de salut public, la Convention et les fonctionnaires chargés de leur mise en oeuvre. Bon nombre d’intellectuels, de politiques, de journalistes etc ont déjà abordé cette question du génocide : la presse n’en fait pas écho ou les taxe de tous les noms comme elle le fait, en ce moment, pour Luc Ferry.

Breizh-info.com : quelles conséquences auront ces déclarations, émanant d’un ancien ministre influent ?

Je ne sais pas mais je rappelle qu’à l’heure actuelle deux propositions de lois sont déposées sur les bureaux des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. La première demande la reconnaissance du génocide ; la seconde, l’abrogation de ces lois d’extermination et d’anéantissement car, le comble, elles n’ont jamais été abrogées ce qui fait que le pays des Droits de l’homme, le seul a avoir voté de telles lois, est aussi le seul a avoir de telles lois dans son arsenal juridique. On me dit qu’elles sont tombées en désuétude. Peut-être mais je rappelle que pour déporter les Juifs dans les camps de la mort, on a réactivé des lois de la Révolution qui, elles aussi, étaient tombées en désuétude.

Peut-être que ces déclarations vont accélérer le processus des votes. Je pense qu’il est temps que les livres d’histoire qui traitent de la Révolution aborde cette question d’autant que la Révolution française est la matrice de tous les totalitarismes contemporains, soviétiques, national socialiste, maoïste etc.

Breizh-info.com : pourquoi cette acharnement de la classe dominante à vouloir nier ce que vous avez défini comme étant un génocide ?

Reynald Secher :  Cet acharnement date de la Révolution. C’est une question que j’ai étudié en profondeur : c’est ce que j’appelle un mémoricide. Tout a été pensé au plus haut niveau de l’État, par les criminels eux-mêmes en l’occurrence Robespierre, Carnot, Barrère…
L’acte premier date du 18 octobre, lors du passage de la Loire par les Vendéens qui fuient l’extermination.Ils ont 5 000 soldats républicains prisonniers condamnés, en raison même de leurs crimes, à mort ce que ne peut accepter le général Bonchamps, leur chef, qui est en train d’agoniser. Dans un ultime souffle, il supplie ses hommes de grâcier et de libérer ces criminels contre l’humanité, ce qu’ils font.

En apprenant la nouvelle, le Comité de salut public qui est en train de mettre en oeuvre le génocide, exige le silence sur cette affaire et pire que les soldats bleus massacrent non seulement leurs bienfaiteurs mais aussi leur famille, ce qu’ils font. C’est l’horreur absolue. On va conduire ces Vendéens dans un camp de concentration et d’extermination où ils vont être massacrés pendant plusieurs mois.
L’affaire Barra, qui n’a jamais existé, s’inscrit dans cette logique.

Les historiens et les politiques, par la suite, reprendront à leur compte toutes ces manipulations : c’est un crime objectif contre la mémoire qui fait que ces révisionnistes se font complice de ces criminels tout comme ceux qui nient ou relativisent les génocides des Arméniens, des Juifs, des Tziganes, des Catholiques etc, c’est-à-dire de ceux que l’ont a massacrés en raison de ce qu’ils sont.

Je tiens à signaler d’ailleurs que la volonté affichée de ne pas intégrer la Loire Atlantique à la Bretagne procède du même processus intellectuel : c’est un mémoricide actuel commis en conscience partagée.

Crédit photo  : DR
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