Mauricette Vial-Andru, ancienne enseignante de Français et d’Histoire, écrit d’excellents livres pour la jeunesse, romans historiques et d’aventures, vies de saints, tous permettant un bel apostolat auprès des enfants et adolescents. Aux éditions Saint Jude, elle signe les ouvrages de remarquables collections dont les noms sont significatifs : « Vive le Christ Roi », consacrée au Mexique, et « Pour Dieu et l’Espagne », consacrée de façon explicite aux grands moments de l’histoire de l’Espagne catholique. Ces récits courts mais haletants, tous à recommander et de grande qualité, sont parfaitement adaptés aux jeunes lecteurs.
L’infante Isabelle de Castille épouse en l’an 1469 le jeune héritier d’Aragon, Ferdinand. Le couple est très uni. L’emblème d’Isabelle est le faisceau de flèches de la justice. La devise de Ferdinand est “Autant vaut trancher que dénouer“. Le couple royal restera toujours fidèle au souci de justice et n’hésitera jamais à trancher lorsque c’est devenu nécessaire,
Le directeur spirituel des deux époux se nomme Ferdinand de Talavera, moine d’origine juive conversa, qui va exercer sur les souverains une influence profonde. Le roi Ferdinand lui-même est de lignage juif par sa mère. Mais ils sont sincèrement et profondément catholiques. Et comme la plupart des Castillans, ils craignent une judaïsation accélérée de la Castille par le fait que de nombreux et riches conversos, influencés par la population juive qui refuse la conversion, reviennent à la loi judaïque. Au fil du temps, les problèmes prennent de l’ampleur, des prêtres rapportant que des faux convertis prononcent des propos blasphémateurs pendant la Messe. Isabelle doit trancher. Il faut un tribunal de la foi, puissant et incontestable, qui assimilera définitivement les conversos sincères et empêchera les faux convertis de s’emparer indûment des charges publiques. Les souverains demandent au pape l’autorisation de créer une Inquisition qui sera à la fois puissance d’Eglise et puissance royale. Le premier inquisiteur général est Thomas de Torquemada. Des conjurations sont menées par de faux convertis, encouragés par des juifs refusant la conversion, qui projettent d’assassiner les inquisiteurs lors de la procession de la Fête Dieu. Le complot est déjoué à Tolède mais un inquisiteur est assassiné à Saragosse. En outre, dans les campagnes éclate un mouvement de révolte contre les usuriers. Le danger est jugé trop grand. La reine tranche à nouveau et accorde aux Juifs un délai de quatre mois pour quitter le royaume.
Il ne faudrait cependant surtout pas réduire le règne d’Isabelle à l’Inquisition. Cette reine d’exception a favorisé la création de Collèges majeurs, pépinière d’une véritable élite et fait construire de grands hôpitaux. En outre, elle a consolidé le droit de propriété des paysans sur les biens qu’ils possèdent dans les seigneuries et permis aux serfs catalans de se racheter pour une somme modique tout en demeurant sur les terres qu’ils cultivent. Mais c’est aussi durant le règne d’Isabelle la Catholique qu’est créée la Santa Hermandad, armée intérieure populaire qui aura pour objectif de châtier les innombrables délits et crimes commis sur les chemins et dans les campagnes et qui va se montrer très efficace. Enfin, Isabelle et Ferdinand, Rois Catholiques, ont achevé la Reconquista en reprenant aux Maures le royaume de Grenade, ont libéré les Etats pontificaux envahis par le roi de France Charles VIII et ont déployé de grands efforts pour la croisade contre les Turcs.
Ce livre parvient à faire la synthèse de ce règne tellement riche tout en signalant des anecdotes et détails révélateurs. Ecrit d’une plume alerte, il se lit d’une traite.
Isabelle “la Catholique”, Mauricette Vial-Andru, éditions Saint-Jude, collection “Pour Dieu et l’Espagne”, 100 pages, 5 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
https://www.medias-presse.info/isabelle-la-catholique/170032/
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