L’idée d’influencer les phénomènes météo par des moyens technologiques n’est pas neuve. Dans l’Amérique précolombienne, c’est le cycle des saisons qu’on pensait pouvoir « sauver ». Et la technologie était constituée de pyramides aztèques et de poignards permettant d’extraire le cœur des suppliciés. Dans le paradigme actuel, gageons qu’il existerait des études pour démontrer l’efficacité des poignards dans la cardiectomie des suppliciés, et aussi l’efficacité des sacrifices en eux-mêmes, étant donné qu’on n’a jamais vu le soleil ne pas réapparaître après un solstice d’hiver.
C’est ainsi que le Bureau des modifications météorologiques de Pékin emploie 37 000 personnes à travers toute la Chine, officiellement occupées à faire tomber la pluie là où elle manque et à « l’empêcher » de tomber là où elle semble indésirable. Ces miracles des temps modernes, qui devraient faire rêver nos écologistes au moins autant que le système de crédit social du même pays amène la salive à la bouche de Klaus Schwab, ne seront bien sûr jamais démentis. Pas plus que l’infaillibilité du sérum Spoutnik V en Russie, étant donné qu’il n’existe pas de veille pharmacologique dans ce pays.
Le socialisme, plus fort (aussi) que la météo
L’ennui, ce sont, justement, les fameuses études américaines, qui n’exhibent pas toujours le même degré d’unanimité que la Science unifiée de Davos et des autoritarismes asiatiques. Celles dont rend compte, par exemple, un article du site C&EN, constatent que l’efficacité des bombardements d’iode dans les nuages « n’a jamais été statistiquement prouvée ». « Statistiquement », c’est-à-dire : en tenant compte des coûts qui rendent un dispositif technologique utile ou inutile à l’échelle d’une société. C’est-à-dire en tenant compte de la proportion (en latin : ratio), fondement de la rationalité.
D’un point de vue rationnel, l’homme ne sait toujours pas faire tomber la pluie. Il sait faire avancer des automobiles à l’électricité, mais la voiture électrique reste absurde en tant que projet sociopolitique. Et l’énormité des budgets alloués par le Parti Communiste Chinois, comme le sang des suppliciés mayas, ne prouve rien en dehors de la brutale stupidité de ces autocraties superstitieuses.
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