L’auteur, Michel Benoît (il s’agit d’un pseudonyme), a précédemment fâché de nombreux catholiques avec des livres qui, sous la forme du roman (Le secret du treizième apôtre) ou de l’essai (Dieu malgré lui, Jésus – mémoires d’un juif ordinaire ou encore Jésus et ses héritiers), sont autant de remises en cause du christianisme.
Cette fois, l’auteur s’en prend à la genèse du Coran, ce qui ne l’empêche pas, de-ci de-là, de continuer à égratigner au passage la foi catholique. Mais l’idée principale de l’ouvrage consiste à vouloir démontrer que le Coran puise son inspiration dans le Messianisme, idéologie que l’auteur fait remonter au Vème siècle avant Jésus-Christ.
Pour Michel Benoît, l’origine du Coran est étroitement liée aux Nazôréens qui, après avoir assimilé tout un pan de la tradition talmudique, s’en seraient séparés pour forger une nouvelle religion.
Mais, sans pouvoir le situer précisément dans le temps, l’auteur décrit un processus de rupture entre les califes et les arabo-nazôréens.
S’il y a sans aucun doute des éléments intéressants dans cet ouvrage, il faut pourtant entamer sa lecture avec beaucoup de prudence et en considérant d’emblée que l’auteur, qui affirme par ailleurs être un ancien moine défroqué aujourd’hui adepte de la « philosophie des Lumières », est en réalité autant hostile au christianisme qu’à l’islam, même si cette hostilité est feutrée, amenée au nom de ce qu’il présente comme une critique exégète.
Sur le sujet du rôle des Nazôréens dans la naissance de l’islam, nous préférerons donc conseiller la lecture des ouvrages du Frère Bruno Bonnet-Eymard (Le Coran, traduction et commentaire systématique, 3 tomes), les travaux d’Etienne Couvert ou l’étude d’Alfred-Louis de Prémare (Les fondations de l’islam).
Naissance du Coran – Aux origines de la violence, par Michel Benoît, chez L’Harmattan, mars 2015, 17 euros.
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