Gérard Conio, professeur émérite de l’Université de Nancy, traducteur d’auteurs russes et polonais, est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur l’art et le cinéma.
L’une des leçons de l’expérience totalitaire vécue sous le régime soviétique a été celle du « tiers inclus », à savoir l’espionnage des âmes exercé par un pouvoir inquisiteur qui s’installait à l’intérieur même des consciences. Mais on aurait tort de croire que cette paranoïa née d’un régime policier fut réservée à la Russie soviétique. Aujourd’hui, tout l’Occident est devenu la copie conforme de ce « cauchemar climatisé ».
Gérard Conio essaye de reconstituer l’arbre généalogique du système de domination qui, au fond, est toujours le même, sous la pluralité de ses incarnations successives.
Frappé par les récurrences qui composent le mouvement de l’histoire depuis la fin de l’Empire tsariste, ce livre choisit comme illustration de son propos Jevno Azef, chef de la section terroriste des socialistes révolutionnaires et informateur de l’Okhrana, police secrète tsariste. Azef était un animal froid de la même veine que les instigateurs des crises qui secouent régulièrement nos sociétés soumises au pouvoir absolu des banques et des agences de notation, au détriment des Etats et pour le plus grand malheur des populations.
L’auteur démontre que toutes les révolutions du XXème siècle ont été autant de provocations pour préparer l’essor de la « société de consommation et du spectacle » qui est « en voie d’engloutir l’humanité dans sa panse ».
Théologie de la provocation, Gérard Conio, préface de Michel Onfray, éditions des Syrtes, 225 pages, 19 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
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