Nicolas Ross, spécialiste de l’histoire russe, est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence concernant la Russie impériale.
Le général Koutiepov (1882-1930) était une idole de la jeune génération des officiers blancs. Il incarnait le modèle d’officier russe : amoureux d’une patrie idéale, proche de son peuple et de ses hommes et prêt à servir son pays avec simplicité et abnégation.
Après avoir combattu en 1904-1905 contre les Japonais, cet homme d’extraction modeste fit une belle carrière dans le régiment Preobrajenski, le plus prestigieux de l’armée russe. Il servit avec courage pendant la Première guerre. Son esprit d’initiative en mars 1917 à Petrograd, abandonnée par les autorités, avait suscité l’admiration d’Alexandre Soljenitsyne. Koutiepov devint rapidement l’un des généraux les plus admirés. Le corps des volontaires sous son commandement prit Orel en octobre 1919. Ce fut le point le plus extrême de l’avancée des troupes blanches vers le nord. Ensuite, lors de la débâcle des armées de Denikine, Koutiepov réussit à conserver à son corps d’armée, resté invaincu, sa discipline et son entière capacité de combat. D’avril à novembre 1920, Koutiepov fut le principal soutien militaire du général Wrangel en Crimée. C’est encore Koutiepov qui reconstitua une armée à Gallipoli et transforma cette presqu’île en une petite Russie en exil, avec ses églises, ses hôpitaux, ses journaux, ses écoles. A partir de décembre 1921, Koutiepov commanda les troupes blanches en Bulgarie dont il fut expulsé en mai 1922. Il rejoint Wrangel en Serbie. A partir de 1924, Koutiepov se consacra principalement à la conduite des opérations clandestines en URSS. Il succéda en 1928 au général Wrangel à la tête de l’Union générale des combattants russes (ROVS) qui regroupait des dizaines de milliers de soldats russes en exil. En janvier 1930, alors qu’il séjournait en France, il fut enlevé par des agents soviétiques avec la complicité de membres du PCF.
Ce livre est le récit épique de cette existence hors du commun.
Koutiepov, Nicolas Ross, éditions des Syrtes, 330 pages, 23 euros
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