De Guillaume Tabard dans Le Figaro :
[…] Alors que la vulgate fait de la Révolution notre acte de naissance officiel, alors que le discours politique dominant fait le tri entre les partis « républicains » et ceux accusés de ne pas l’être, la popularité de ce côté-ci de la Manche de la souveraine britannique révèle, comme on le dit en photographie, le fond monarchiste enfoui chez les Français. […]
Emmanuel Macron, avant de devenir président, avait formalisé cette ambivalence. « Dans la politique française, l’absent est la figure du roi dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort » , avait-il dit dans le magazine Le 1, en estimant que le chef de l’État devait symboliquement occuper ce fauteuil « vide » . Ce n’est pas un hasard si la Ve République est souvent décrite comme une « monarchie élective » . Avec ces institutions, à la fois solides et complexes, le président de la République exerce une double fonction : exécutive – il décide – et symbolique – il représente. Maître de l’action, il incarne aussi la nation. Et d’ailleurs l’affaiblissement d’un chef de l’État résulte souvent moins du rejet de sa politique que du sentiment qu’il donne de ne pas être à la hauteur de la fonction. Ce qui est admiré chez Elizabeth II est d’avoir toujours été à la hauteur de son rôle. […]
https://www.lesalonbeige.fr/le-fond-monarchiste-enfoui-chez-les-francais/
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