Le 26 mai 2020, le gouvernement lance un grand plan pour la filière automobile, soit 8 milliards d’euros, « pour faire de la France une des premières nations productrice et consommatrice de véhicules propres au monde dans les dix prochaines années ».
Les Français sont donc priés de mettre à la casse leur voiture à essence et, entre deux confinements et trois vaccins, de battre leur coulpe s’il osent encore rouler au diesel.
Puisque, pour arrêter de polluer, il suffit de changer de voiture, voilà une solution simple qui consiste à « inciter tous les Français, même les plus modestes, à se doter d’un véhicule propre, moins polluant et moins émetteur de gaz à effet de serre ». Pour les y aider, l’État failli offre à l’achat d’un véhicule électrique une prime qui peut atteindre plusieurs milliers d'euros.
Pas plus que sur les mesures sanitaires et autres farces du « village Bons réflexes » les Français n’ont été incités à s’interroger sur la réalité de ces affirmations. Prenez vos sous, bonnes gens, et circulez ! Les voitures électriques, c’est la panacée. On ne discute pas les dogmes.
Sauf que… sauf qu’un peu partout dans le monde, des études ont été menées pour tenter de savoir si, vraiment, les véhicules électriques émettent réellement moins de gaz carbonique que les voitures thermiques. Entre 2010 et 2019, pas moins de 85 études ont été réalisées, nous dit Reporterre.net, et si elles aboutissent à un consensus, c’est sur le fait que « produire un véhicule électrique demande beaucoup plus d’énergie, et émet deux fois plus de gaz à effet de serre que de produire un véhicule thermique, du fait de la production de sa batterie et de sa motorisation ».
S’il est vrai que les petites voitures « pourraient » être moins polluantes « à partir de 30.000 ou 40.000 kilomètres parcourus — ayant dès lors "compensé" leur fabrication », c’est à la condition que la production des batteries n’utilise « aucune électricité d’origine fossile, ce qui n’est pas encore la norme, mais pourrait le devenir dans un futur proche ». C’est fort douteux, sachant que celles-ci sont très majoritairement produites en Asie dans des usines tournant au charbon. D’ailleurs, nos voisins allemands ont établi que « la Volkswagen électrique émet moins d’équivalent CO2 qu’une thermique, mais pas si sa batterie est produite en Chine (avec du charbon). Si elle est produite en Europe, elle ne rivalise avec la voiture à essence qu’à partir de 137.000 à 207.000 km. » Si la batterie n’est pas morte avant…
On notera que ces études ne s’intéressent d’ailleurs qu’à la production des batteries et pas à leur recyclage. Le gouvernement a dit aux Français : pas de souci, « 80 % des batteries sont recyclables » . Mais elles ne sont pas recyclées.
Mais il y a pire, encore : on découvre chaque jour que la construction des voitures électriques, par la consommation de lithium, aluminium, cuivre, cobalt, etc., qu'elle nécessite, est la cause de gigantesques pollutions minières. Et ce qui fait la fortune du secteur minier, « l’un des plus pollueurs au monde », transforme la vie des populations des régions productrices en véritable enfer.
Exploités, dépossédés pour permettre aux Occidentaux de maintenir leur mode de vie dispendieux, les esclaves du bout du monde commencent à se rebeller. On apprend ainsi par Courrier international (relayant un article de Tempo) que Walhi, la plus influente ONG environnementale indonésienne, « demande à Tesla de suspendre son projet d’investissement dans l’extraction de nickel, destiné aux batteries de ses voitures électriques ». Walhi écrit : « L’industrie du nickel et sa chaîne d’approvisionnement ont causé des dommages environnementaux à grande échelle, ont marginalisé des peuples autochtones et ont violé la loi. »
Comme en Argentine, comme au Gabon, comme… comme…
https://by-jipp.blogspot.com/2022/08/non-les-voitures-electriques-ne-sont.html
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