Jean-Paul Bled est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire de l’Europe centrale.
Cet ouvrage est une nouvelle édition revue et corrigée publiée par les éditions Perrin pour le centenaire de la mort de l’Empereur François-Joseph.
Dès le jour de sa naissance, l’archiduc François-Joseph (1830-1916) paraît promis aux plus hautes destinées. Sa mère, l’archiduchesse Sophie, peut espérer qu’il règnera un jour sur l’Empire d’Autriche-Hongrie même s’il n’est pas, dans l’ordre de succession, l’héritier direct de l’empereur François.
L’Empereur éternel, tel est le titre de l’exposition consacrée à Vienne à François-Joseph à l’occasion du centième anniversaire de sa mort. Mieux que tout autre, il exprime la dimension mythique qu’il acquit dès le cours de son règne et que le temps a confirmée. Dans une conversation avec Theodore Roosevelt, François-Joseph se définit comme « le dernier monarque de la vieille école« . Les souverains qui régnaient sur les autres Etats européens lorsqu’il est monté sur le trône, en 1848, ont tous disparu de la scène du monde. Doyenne des monarques européens, la reine Victoria s’est éteinte en 1901. En Prusse, puis en Allemagne, avant Guillaume II, trois souverains se sont succédé. Durant la même période, la Russie a connu quatre tsars. Depuis la formation de l’unité italienne, Victor-Emmanuel II a déjà eu deux successeurs. En France, le Second Empire a depuis longtemps cédé la place à la IIIe République. Bref, en ce début de siècle, François-Joseph apparaît comme le patriarche de l’Europe monarchique.
Les soixante-huit années du règne de François-Joseph sont marquées par une impressionnante série de mutations qui affectent l’ensemble de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Apparemment indépendants les uns des autres, ces phénomènes sont, en fait, unis par des rapports étroits. Le temps de l’absolutisme est révolu. La Monarchie a adopté les formes constitutionnelles. Les partis politiques modernes font leur apparition. Des pôles industriels se forment. Le phénomène d’urbanisation s’accélère. Ces transformations sont inséparables des révolutions intervenues dans les sciences et les techniques. Et tous ces changements matériels sont porteurs d’idées et de valeurs bien peu familières à François-Joseph.
Pourtant, son prestige tient unis ses 50 millions de sujets, les onze peuples rassemblés sous la souveraineté des Habsbourg. Mais ceux-ci sont parcourus de tensions contraires, travaillés par des forces centrifuges. Le Saint-Empire vit ses derniers jours.
François-Joseph, Jean-Paul Bled, éditions Perrin, collection Tempus, 864 pages, 12,50 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
https://www.medias-presse.info/francois-joseph-jean-paul-bled/65754/
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