Olivier Wieviorka, historien et professeur à l’Ecole normale supérieure de Cachan, s’est spécialisé dans l’histoire de la résistance durant la seconde guerre mondiale.
De la France à la Norvège, de la Belgique aux Pays-Bas, tous les pays ont exalté leur résistance intérieure et leurs pouvoirs en exil, se plaisant à souligner le rôle éminent que ces forces patriotiques avaient joué dans la libération de leur nation. Jusqu’aux années 1970, cette lecture de l’histoire avait valeur d’évangile.
Dans la même veine, la coopération entre les Anglo-Américains et les résistances et pouvoirs en exil a été jugée exemplaire à quelques bémols près. Placée sous les auspices de l’entente plus que du conflit, de l’amitié plus que de la rivalité, du respect plus que de l’inimitié, cette collaboration aurait accru l’efficacité de la guerre subversive déclenchée dès 1940 contre l’occupant allemand.
Ce livre vient nous rappeler que cette vision heureuse, image d’Epinal d’une politique mémorielle officielle, ne coïncide guère avec les faits. Certes, la coalition placée sous les plis de l’Union Jack et de la bannière étoilée s’inscrivit dans le présent d’une guerre mondiale que tous voulaient à tout prix gagner, ce qui occultait les contentieux passés, mais elle pâtit tout autant des amères rancunes de l’entre-deux-guerres et porta des conceptions divergentes, voire opposées, de l’avenir du monde.
Une histoire de la résistance en Europe occidentale, Olivier Wieviorka, éditions Perrin, 480 pages, 25 euros
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https://www.medias-presse.info/une-histoire-de-la-resistance-en-europe-occidentale/69175/
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