Joachim Véliocas dirige l’Observatoire de l’islamisation et est analyste pour l’institut de géostratégie Wikistrat. Il est l’auteur de plusieurs livres d’enquête sur l’islamisme en France.
Dans une interview au Figaro Magazine (2 septembre 2016), l’islamologue Malek Chebel admettait ceci :
« Il y a au moins deux types d’islam, l’un violent, l’autre non. L’un est inscrit dans une longue durée. Il est vain d’en nier la dimension expansionniste et donc la violence. Cela commence par l’épopée dite arabe qui a porté le sabre jusqu’en Andalousie. Et je ne suis pas de ceux qui se voilent la face, les liens de cet islam violent avec le Califat et les chefs de l’EI sont publiquement affirmés.«
Selon le chiffre du ministère de l’Intérieur, 148 mosquées (sur les 2.500 que compte le territoire français) seraient « radicales ». Mais seules une vingtaine ont été fermées. Alors sur quelle grille d’analyse peut-on parler de « radicalisation » ? Ce livre montre que bien des mosquées diffusent des écrits, des prêches ou des invitations de prédicateurs comprenant des appels à un djihad offensif ou des justifications de peines physiques (hudûd) à l’encontre des apostats ou des réformateurs considérés hérétiques (zindiq).
Joachim Véliocas passe en revue ce qu’on dit et ce qu’on lit dans des mosquées du courant des Frères Musulmans (à Amiens, Mulhouse, Cergy, Reims, Montpellier et Givors), des mosquées du courant salafiste (à Marseille, aux Mureaux, à Longwy, Saint-Dizier, Villiers-sur-Marne, Brest, Joué-les-Tours, Torcy, Ecquevilly, Sarcelles, Pontoise et en Seine-Saint-Denis), des mosquées malékites (à Nancy-Tomblaine, Créteil, Argenteuil, Toulouse-Le Mirail) et des mosquées turques de Milli Görüs. Il indique les lieux, les références précises. Le visionnage de dizaines d’heures de conférences et prêches en ligne lui a permis de repérer des discours épouvantables. Un chapitre est également consacré aux nouvelles écoles de la fédération de l’enseignement musulman lancée par l’UOIF.
Cet ouvrage contient d’abondantes citations des principaux « savants » référents des courants islamistes des Frères Musulmans et des wahhabites saoudiens. Le résultat est effrayant.
L’islamologue Hamadj Redissi, professeur à l’université de Tunis, écrit :
« Un lecteur occidental ne manquera pas d’être dérouté par la table des matières de tout manuel de droit musulman. (…) Le manuel inclut immanquablement le « Livre du jihad », devoir collectif incombant à la communauté dans son ensemble et non à une personne particulière. Il est exclusivement consacré à la « guerre sainte », et ce, contrairement à une opinion aujourd’hui courante qui voudrait nous faire croire que le corpus juridique se souciait de « jihad spirituel ». C’est l’occasion d’épiloguer sur le statut des non-musulmans, la cible justement du jihad.«
Mosquées Radicales, Joachim Véliocas, éditions DMM, 318 pages, 24 euros
A commander en ligne chez l’éditeur
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