Dans une très belle étude parue en 2018 dans la revue « Global and Planetary Change » (doi en fin de billet) une équipe de l’Université de Granada en Espagne a mis en évidence l’évolution de la végétation dans la plaine alluviale humide située à l’ouest de la Sierra Nevada appelée le bassin de Padul à 725 mètres d’altitude. L’analyse minutieuse des sédiments a permis de reconstituer l’évolution de la pluviométrie au cours des 11000 dernières années. Les principaux « proxys » utilisés pour cette reconstitution étaient les grains de pollen. Durant la majeure partie de l’Holocène, c’est-à-dire jusqu’à 5000 ans avant le présent, le Padul était un lac et les sédiments de ce lac ont piégé les grains de pollen.
À la fin du XVIIIe siècle des travaux de drainage ont favorisé la mise en culture de la majeure partie de cette plaine et l’exploitation de tourbières mais le service provincial de protection des sites a mis fin à cette situation au début des années 2000 et le lac originel se reconstitue lentement. L’équipe de scientifiques de l’Université de Granada a procédé à un carottage d’une profondeur de 42 mètres mais seulement les 3,67 derniers mètres ont été étudiés en détail au cours de ce travail et correspondent ainsi aux 11500 dernières années.
La majorité des arbres entourant cette plaine étaient, durant l’Holocène et jusqu’à aujourd’hui, des chênes verts et des chênes à feuilles déciduales et les pollens, facilement caractérisés, ont permis de reconstituer le régime des pluies en s’attachant à l’abondance des grains de pollen dans chaque couche du sédiment, abondance directement liée à la densité de la couverture végétale arborée, elle-même reflétant la pluviométrie. Dans l’illustration ci-après les zones verticales représentent les périodes arides et froides numérotées selon une nomenclature spécifique de la région méditerranéenne. Les autres indications sont le petit âge glaciaire (LIA) et ce sigle devrait, dans cette illustration, correspondre au creux de la végétation dans cette région du sud de l’Espagne qui dura du quinzième siècle à la fin du XIXe siècle, l’anomalie climatique médiévale (MCA) appelée ainsi par les spécialistes de l’IPCC qui se sont toujours efforcé dans les graphiques publiés dans leurs rapports d’en effacer l’existence, DA ou « dark age » est la période d’environ 500 ans ayant suivi la chute de l’Empire romain, froide et propice à des mouvements de population qui ont bouleversé l’Europe. Enfin IRHP est la période ibérico-romaine humide qui vit le développement de la République de Rome suivi l’apogée de l’empire romain qui dura 1000 ans.
Que signifie cette illustration ? Il faut bien garder présent à l’esprit que le régime des pluies dans la partie occidentale du bassin méditerranéen est directement lié aux oscillations de l’Atlantique Nord. Ces pluies sont apportées par les vents d’ouest dominants.
Cette étude confirme deux périodicités de ces régimes de pluies l’une d’environ 2000 ans et l’autre de 1100 ans, périodicités indiquées sur l’illustration par les barres verticales. L’autre fait remarquable révélé par ce travail est l’aridification progressive de cette région du sud de l’Espagne depuis 5000 ans, certes entrecoupée d’épisodes plus florissants comme l’IRHP, par exemple. Ce phénomène est directement lié à la diminution de la pluviométrie et donc de la conséquence du refroidissement des eaux de surface de l’Atlantique Nord.
Il ne faut pas croire naïvement que seule cette région du sud de l’Espagne est concernée. Les fluctuations de courte durée, à l’échelle géologique, ne masquent pas cette tendance. Et la dernière « bouffée de chaleur » qui date du début du vingtième siècle ne pourra pas enrayer ce phénomène.
Alors où est l’effet du CO2 ? Bonne question et la réponse est évidente : la Terre est entrée depuis plus de 20000 ans maintenant dans une nouvelle glaciation. Entre 10000 et 5000 ans avant nos jours le Sahara avait bénéficié d’une pluviométrie abondante et ce n’était pas du tout le désert aride d’aujourd’hui. Ce refroidissement amorcé depuis cinq millénaires a réduit cette pluviométrie et cette région du nord de l’Afrique n’est plus qu’une étendue désolée de rocs et de dunes de sable. Gaz à effet de serre ou pas l’évolution du climat nous échappe. À la latitude de 37°N l’insolation exprimée en W/m2 est passée en 10000 ans de 520 à 485 W/m2 le 21 juin et de 163 à 178 W/m2 le 21 décembre et le déficit de l’insolation d’été n’est pas compensé par l’augmentation de l’insolation d’hiver. Il est donc aisé de comprendre pourquoi les eaux de surface de l’Atlantique Nord se refroidissent et par conséquent pourquoi la pluviométrie a diminué. Cette tendance va donc sinon s’accentuer du moins se poursuivre. Je ne voudrais pas paraître un oiseau de mauvaise augure mais il faut maintenant s’arrêter aux faits prouvés par des études scientifiques minutieuses et non aux divagations des fonctionnaires de l’IPCC qui ont inventé de toute pièce les gaz à effet de serre, effet qui n’a jamais pu être confirmé expérimentalement. L’étude dirigée par le Docteur Maria Ramos-Roman prouve au contraire que au cours de l’Holocène moyen c’est-à-dire au début de l’âge du cuivre la production balbutiante de CO2 n’a pas pu provoquer un réchauffement du climat puisque c’est au contraire une diminution de la pluviométrie qui a été clairement montrée.
Une dernière remarque : la toute petite remontée récente du « verdissement » constaté au cours de ces 100 dernières années, en d’autres termes une plus forte abondance des grains de pollen des chênes verts et à feuilles caduques, ne s’explique que par une pluviométrie transitoirement plus abondante qui en aucun cas ne peut être expliquée par un réchauffement d’origine anthropique car cette « bouffée de chaleur » contemporaine entre dans l’intervalle de confiance des variations climatiques observées au cours des 5000 dernières années. À croire que les spécialistes de l’IPCC sont devenus incroyablement aveugles à la vraie science …
Source : doi : 10.1016/j.gloplacha.2018.06.003
https://jacqueshenry.wordpress.com/2021/11/14/ou-est-le-rechauffement-annonce-du-climat/
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