Quand sonnera l’heure du besoin et de la nécessité, l’appartenance au peuple allemand, par l’origine familiale, la langue et la culture, primera; ce sera une communauté solidaire et un espace de protection contre les influences extérieures, y compris pour les militants de gauche. Elle (re)deviendra très vite une réalité vivante. Le blabla inconsistant qui ne cesse de poser des questions sans raison, comme chercher à savoir si la nation est encore une réalité adaptée à notre temps ou non, sera balayé. L’influence délétère des cénacles de la côte orientale des États-Unis ne pourra plus s’exercer.
Car le dollar ne vaudra plus rien et ne donnera dès lors plus de la puissance. Le “grand effort national”, que l’ancien chancelier Helmut Schmidt a réclamé récemment, sera compénétré d’un savoir de nature théologique : il opposera à la déliquescence actuelle, un meilleur concept de Dieu, et, derechef, sera animé par une meilleure conception de l’État, qui générera une meilleure forme de gouvernement et de meilleures lois.
Connaître les erreurs de Hitler
Je pense qu’il deviendra tout à fait évident, alors, que la droite nationale n’a pas l’intention de répéter les erreurs d’Adolf Hitler, mais, au contraire, tirera profit d’une bonne connaissance de ces erreurs. Dans ce cas, les craintes de la gauche, d’entretenir un contact quelconque avec cette droite, s’évanouiront dans le néant. De même, disparaîtront les affects anti-gauche de la droite nationale.
• Avec votre mouvement de citoyens, vous souhaitez également vous ouvrir au camp bourgeois et conservateur. D’après vos propres paroles, tous pourront participer à votre mouvement Unser Land, d’Edmund Stoiber jusqu’aux hommes de la NPD! Comment allez-vous faire pour réconcilier les parties, si, par exemple, un homme politique de l’union démocrate-chrétienne rejette le double passeport (la double nationalité), tout en se faisant l’avocat de l’intégration des étrangers, alors que la NPD rejette l’une et l’autre ?
Bien évidemment, Stoiber et les hommes de la NPD sont libres de décider si, pour le salut de l’Allemagne, ils veulent coopérer ou non avec nous. Nous ne voulons contraindre personne. Mais nous ne rejetterons aucun citoyen, qui entend s’opposer à l’aliénation du pays. C’est cela que j’ai voulu dire. Et rien de plus.
• Vous passez pour un critique véhément du système des partis dans la République fédérale allemande. Comment entendez-vous procéder pour modifier le paysage politique ?
Plus rien ne va. L’État partitocratique arrive au bout de son rouleau. Mais je m’empresse d’ajouter qu’il n’a au fond jamais été ce qu’il a prétendu être. En Allemagne, ce type d’État a été imposé par les vainqueurs en 1919 et en 1945, mais il reste, pour nous, essentiellement, un ordre politique étranger. Au lieu de la liberté, ce type d’État nous a apporté la dictature des intérêts particuliers, articulés contre le bien commun. Les conséquences pratiques sont, notamment, l’anéantissement de l’épargne populaire, qui est désormais un fait, au vu de la dette de l’État. Un citoyen, qui emprunte auprès de sa banque, tout en sachant qu’il ne pourra jamais rembourser, sera puni pour escroquerie. Un ministre des finances, qui emprunte de l’argent pour l’État, reçoit, quand il se retire des affaires et quitte son cabinet, une décoration et une pension, même s’il a toujours su que l’État ne rembourserait jamais le crédit. Avec un pareil système, les problèmes existentiels de notre peuple ne peuvent être résolus. À coup sûr, Helmut Schmidt avait raison quand il constatait que, si les partis abordaient le problème de l’immigration, nous aurions un nouveau gouvernement tous les deux ans et que nous pouvions dire adieu à la stabilité. Mais Schmidt voyait aussi que toute stabilité était illusoire, si les partis n’abordaient pas ce problème. Donc, dépasser ce système est une question de survie pour le peuple allemand.
Des modes de manifestation de Dieu
Toute une série de propositions peuvent être lancées dans la discussion pour aboutir à une constitution allemande stable, garantissant la liberté. Mais le premier principe, le principe cardinal, doit être le suivant : dans le maintien de la séparation de l’État et de l’Église, l’État doit renoncer à sa neutralité en matière de vision-du-monde (Weltanschauung), laquelle est en réalité une prise de position en faveur du nihilisme. Le concept de Dieu, imbriqué dans le message chrétien, a atteint la clarté conceptuelle dans la philosophie idéaliste allemande. D’après celle-ci, Dieu est infini, n’est donc pas limité par les hommes. Ainsi, l’homme est de nature divine. La nation, l’État, le peuple sont dès lors des modes de manifestation de Dieu. Les hommes qui se conçoivent de cette façon et qui sont animés par l’idée qu’ils incarnent la puissance absolue et que l’existence même de Dieu se manifeste dans l’État, appartiennent, par cette idée, à un ordre supérieur, comme le pensaient tous les États jusqu’ici.
L’État doit lutter contre les ferments du nihilisme
L’État est, en théorie, le gardien de la foi en Dieu. Le dépassement du nihilisme est un des devoirs d’éducation de l’État. Comme l’affirmation de l’Aufklärung, “il n’y a pas de Dieu, pas d’Être supérieur”, est tout aussi indémontrable que l’affirmation contraire, “il existe un Être supérieur, qui est Dieu”, doit être inculqué dès l’école. Il ne sera dès lors plus possible de rejeter la question du divin de sciences sociales et humaines, par le biais d’une discrimination intellectuelle. Toute théorie en ces domaines doit dire clairement quel est son point de départ, c’est-à-dire quelle est la décision religieuse qui la motive. Donc de dire si elle considère ou non que le nihilisme est vérité, ou si elle accepte l’idée d’un esprit absolu, tel que le concevait l’idéalisme allemand. Uniquement quand ce stade sera atteint, l’infiltration nihiliste de notre peuple, par des théories pseudo-scientifiques, connaîtra une fin. Les yeux de nos gens se dessilleront et ils percevront le “vision scientifique du monde” comme un esclavage de l’esprit et secoueront son joug.
Dans ses grandes lignes, le modèle constitutionnel que je propose est le suivant : La véritable liberté politique commence par des assemblées légiférantes, qui, sans le concours de partis, dans une procédure élective libre de toute influence des intérêts des puissantes et des groupes, se constituent en incluant tous les Allemands, y compris dans les structures régionales (patries charnelles), dans lesquelles les citoyens se sentent intégrés. Les législateurs ne sont responsables que devant leur conscience et sont élus pour quinze ans. Tous les cinq ans, un tiers de ces législateurs quittent leur fonction et on élit un nouveau tiers. Par cette procédure, les mutations à l’œuvre au sein du peuple sont prises en compte et les réflexions des législateurs se poursuivent à un rythme axé sur le concret. Les intérêts, qui corrompent le fonctionnement objectif du politique, et qui s’expriment notamment dans le désir de se faire réélire, cessent d’exercer leurs ravages. Le concept de ³loi² doit être conçu de manière entièrement nouvelle. L’objet des lois doit être les principes généraux du comportement des citoyens et les règles à adopter dans le comportement des uns à l’égard des autres, de même que le rapport que doit entretenir l’État avec ses citoyens. Enfin, les législateurs déterminent le cadre, dans lequel l’action de l’État en tant que gouvernement peut s’accomplir. Les directives pour l’action du gouvernement sont déduites des lois.
De l’élection du “Conseil Impérial”
Lors d’un scrutin premier, le peuple allemand élit, sur une liste proposée et établie selon une procédure bien définie, un “Conseil Impérial” (Reichsrat), en tant qu’organe supérieur de l’Empire (Reich), composé de sept membres. Cet organe supérieur désigne dans ses rangs un monarque, qui le restera pendant toute sa vie (jusqu’à la limite d’âge), qui ne pourra être révoqué que par une majorité qualifiée de législateurs. Le monarque nomme et révoque le chancelier, qui, lui, nomme et révoque les ministres. Le chancelier gouverne par décrets, qui doivent néanmoins être contresignés par une commission de l’assemblée législative. Le gouvernement reçoit les conseils d’une assemblée, qui, en même temps, le contrôle. Cette assemblée procède d’élections générales. Les partis politiques, les associations, les initiatives de citoyens, etc., peuvent présenter des listes pour les élections. L’assemblée consultative peut décider de directives à transmettre au gouvernement, qui, si elles sont acceptées par la commission des législateurs, doivent être présentées comme décrets par le chancelier. Si ce dernier n’est pas d’accord et refuse une directive, il peut demander au Reichsrat la dissolution de l’assemblée consultative et ainsi décider de nouvelles élections.
Pour de nouvelles “tables rondes” populaires
• Cette constitution adviendra-t-elle par une révolution ou par une évolution ?
Sous le contrôle des puissances occidentales victorieuses, le conseil parlementaire a décidé d’une constitution (d’une loi fondamentale) pour la République Fédérale d’Allemagne ; dans son article 146, il est prévu que cette constitution perdrait sa validité, le jour où le peuple allemand, en toute autonomie, décide de se donner une constitution et de la faire entrer en vigueur. Ainsi, la voie vers une solution pacifique, non révolutionnaire, a été imaginée à l’avance. Nos compatriotes de la RDA, qui a cessé d’exister, ont démontré, lors des manifestations qu’ils organisaient tous les lundis et lors des ³tables rondes² qui les ont précédées, qu’il y avait un modèle pour le renversement pacifique. Leur action a eu des résultats. Aujourd’hui, le rôle de “tables rondes” similaires serait d’appeler les partis représentés dans le Bundestag à concrétiser cet article 146 de la Loi fondamentale, et de constituer dans la foulée l’assemblée nationale constituante.
Si des conflits violents opposaient les Allemands entre eux ou les Allemands aux étrangers résidant dans notre pays, ils pourraient réduire à néant ce projet de rétablissement d’un État national allemand souverain. Ces réflexions m’amènent à dire que notre devoir impérieux est de dépasser les “images de l’ennemi” (Feindbilder) que nous avons laissé s’imbriquer en nos fors intérieurs, d’isoler les provocateurs et de leur ôter toutes possibilités d’action.
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