Les monstrueux déséquilibres du rapport Stora… comme la panthéonisation de Gisèle Halimi… comme les diverses déclarations scandaleuses du chef de l'État… tout cela s'additionne pour aggraver les tendances systématiques à la culpabilisation de la France.
De tels messages désastreux de repentance, de division et de dénigrement du pays, que lance presque chaque jour la Macronie, avant de se raviser le lendemain, pourraient bien, plus encore que l'impopularité de certaines mesures concrètes, coûter sa réélection en 2022 au vainqueur de l'élection de 2017.
Honneur par conséquent aux rares élus responsables, tel, dernièrement Louis Aliot maire de Perpignan, manifestant le courage de dénoncer clairement les crimes commis en Algérie, avant et après 1962, par les ennemis de la France et de son armée.
On jette souvent la pierre aux observateurs qui osent associer l'immigration illégale et l'insécurité résultant de la violence grandissante de certaines cités, l'islamisme radical et le terrorisme. On a même inventé, pour disqualifier ce double constat statistique, pourtant trivial, de faux concepts tel celui d'islamophobie. Hélas, celui-ci ne fait pas seulement fureur à la section UNEF grenobloise de Sciences Po.
On pourrait et on devrait considérer plus encore un autre lien. Il fonctionne à merveille entre, d'une part les campagnes de mensonges antinationaux, colportés à la fois par les médias, par la parole officielle, et par une partie du corps enseignant et, d'autre part, la haine que leurs discours attisent dans l'esprit de milliers de jeunes issus de l'immigration, à l'endroit de nos compatriotes. Ce phénomène est évidemment amplifié par les modes artificielles qui se disent désormais "décoloniales", "intersectionnelles", et autres barbarismes destructeurs.
Au travers de l'affaire de la liquidation de Boumendjel, on cherche rétrospectivement à exonérer de son caractère sanguinaire et à glorifier la lutte du FLN à l'époque de la bataille d'Alger. On gagnerait plutôt à rappeler simplement les faits.
C'est un gouvernement socialiste, présidé par Guy Mollet qui envoya le contingent en Algérie, pour y rétablir l'ordre. C'est bien la Quatrième république qui avait ainsi fait voter en mars 1956 les pouvoirs spéciaux, avec le blanc-seing du PCF. Le même ministère missionna l'armée pour effectuer, en janvier 1957, des tâches de police dans la Casbah d'Alger. Le ministre de la Justice s'appelait Mitterrand. Il ne semble pas s'être interrogé sur les méthodes d'investigation. Les terroristes mettaient alors la ville à feu et à sang, par des attentats aveugles particulièrement cruels et spectaculaires.
Or, cette dure bataille fut victorieuse pour les Français.
Si l'on souhaite se réconcilier aujourd'hui, avec une Algérie ruinée depuis 1962 par ses dirigeants, du fait de la gestion désastreuse de son indépendance et de la rente du Pétrole que la France avait découvert dans le Sahara, encore faudrait-il que la mafia, corrompue et incapable, issue du FLN, accepte, elle-même de reconnaître les faits criminels commis aussi bien contre les Européens et contre les Musulmans.
Ce mois de mars 2021 va bientôt offrir l'occasion de rappeler au contraire à la mémoire européenne le bicentenaire de ce qui était ressenti comme la juste lutte de chrétiens soumis au joug islamique de l'Empire ottoman.
La date du 25 mars 1821 est en effet considérée comme point de départ de la Guerre d'indépendance grecque, au point qu'elle est commémorée à Athènes comme fête nationale. Le caractère libérateur de ce soulèvement mérite d'être souligné. Fondée sur la loi coranique, la condition de tous les sujets chrétiens de l'Empire restait juridiquement inférieure à celle des musulmans sunnites commandés par les sultans-califes de Constantinople. Cette situation, en dépit de certaines tentatives apparentes ou avortées de réformes, telle le Nizam-i djedid promulgué en 1792 par Sélim III, n'avait pu évoluer depuis la date tragique de 1453 où Mehmet II s'était emparé de la Ville, abandonnée par l'occident.
Depuis le XVIIe siècle dans certaines régions montagneuses comme l'héroïque Souli en Épire, mais aussi dans les îles, ou dans des provinces éloignées comme le Magne au sud du Péloponnèse, et plus librement encore en Diaspora, les populations chrétiennes réfractaires s'organisaient.
De longue date, les provinces roumaines de Moldavie et Valachie jouissaient d'une relative autonomie sous la direction d'une aristocratie grecque de Constantinople.
En 1774, le traité de Kutchuk-Kaïnardji donnait le signal d'une profonde crise de la puissance turque, en recul dans tous les domaines, sauf celui de l'oppression. C'est de cette date que l'on fait partir traditionnellement la question d'Orient.
En 1804, c'est la Serbie orthodoxe qui, la première dans les Balkans, entreprend un soulèvement victorieux. Elle mettra fin en 1813, à une occupation de plus de 300 ans.
À la même époque l'Albanais Ali Tepeleni pacha de Janina, pour conquérir son autonomie n'hésite pas à recourir alternativement, contre le sultan, à l'appui de combattants chrétiens de l'Épire.
C'est donc tout naturellement que la date symbolique choisie pour l'appel à la lutte pour la liberté, fut une fête chrétienne, celle de l'Annonciation, et qu'elle fut lancée par Germanos archevêque de Patras.
Le romantisme européen, toutes nuances confondues, s'est alors investi dans le philhellénisme. Le poète anglais Byron le paya de sa vie en 1824. C'est en soutien à cette cause que Delacroix en 1824 et 1826 peignit ses deux chefs-d’œuvre bien connus, sur les Massacres de Chio et la Grèce expirante sur les ruines de Missolonghi. Appelant en France à se mobiliser aux côtés des Grecs opprimés, ce mouvement avait été largement annoncé dès 1811, au nom d'un christianisme qui n'hésitait pas à se dire conservateur, par Chateaubriand dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem.[1]
Aujourd'hui c'est l'Europe entière qui se révèle captive. Elle ne subit peut-être pas toujours le joug de conquérants visibles. Mais ses dirigeants acceptent et nous imposent des chaînes et des censures de plus en plus repérables. Comment dès lors ne pas saluer tous ceux qui formulent le vœu, éventuellement romantique, de s'en libérer et qui agissent pour s'en affranchir.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] On retrouvera ces pages dans le petit recueil publié sous le titre "Le Moment conservateur"
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