Ressac corsaire en Méditerranée, banqueroute espagnole, chaos au Maghreb et guerre dans la Corne de l’Afrique
Mais la paix demeure précaire dans la zone maritime entre la Tunisie et la Sicile. Dragut, qui remplace Kheir ed-Din décédé, prend Tripoli et en chasse les Chevaliers en août 1551. L’élément le plus avancé de la ligne de défense des Espagnols et des Chevaliers est perdu. Cette perte est toutefois compensée par l’efficacité du nouveau système de défense des côtes : “l’âge d’or des corsaires barbaresques touche à sa fin, écrit Barnaby Rogerson, car les défenses côtières espagnoles fonctionnaient toujours plus efficacement”. Le butin raflé lors des raids s’amenuise. Seules victoires franco-ottomanes : l’invasion de la Corse en 1554 et 1555, après qu’elle ait été reprise par les troupes de Gênes. Dans la région de Bastia, 6.000 captifs sont amenés en esclavage. Les défenses côtières de la Corse sont partiellement détruites pour faciliter une prochaine invasion française. Cependant, force est de constater que les campagnes de Dragut n’apportent pas grand chose en matière de gains territoriaux à l’empire ottoman, sauf, sans nul doute, la prise de Bougie en 1555, l’année où Charles-Quint abdique à Bruxelles en faveur de son fils Philippe II.
En 1557, l’Espagne, épuisée par une guerre sur plusieurs fronts, doit se déclarer en état de banqueroute. Charles Quint, pour financer ses guerres et malgré l’apport du trésor des Incas, envoyé par Pizzaro pour permettre la prise de Tunis en 1535, a accumulé une dette colossale : 20 millions de ducats ! L’empereur ne peut même plus payer les intérêts de cette créance. Mais les banquiers lui font quand même confiance ! Ils savent que les lingots d’argent vont arriver du Pérou et en quantité suffisante. En Afrique du Nord, la bonne fortune de l’Espagne vient de la désunion entre musulmans : en Algérie, les tribus de l’intérieur supportent mal le pouvoir du commandant des janissaires, Hasan Qusru. Elles recevront l’appui d’une nouvelle dynastie marocaine qui conteste aux Ottomans le droit d’administrer l’Afrique du Nord. Elle apporte son soutien à l’ancienne dynastie zayyanide, exclue du pouvoir par les Turcs. Ses adversaires marocains, les représentants de l’ancienne dynastie évincée des Wattasides, eux, cherchent la protection ottomane. Ces dissensions permettent aux Espagnols de se maintenir à Oran, tout en soutenant les Saad chérifains du Maroc. Mais ils ne font que se maintenir : ils ne progressent pas vers l’intérieur du pays.
Dans l’Océan Indien, l’amiral et cartographe ottoman Piri Raïs attaque les Portugais à Ormuz, prend la ville mais non la forteresse. C’est l’échec et Soliman Ier, aigri, fait exécuter cet excellent stratège, géopolitologue et tacticien, mais donne tout de même l’ordre de réaliser les directives qu’il avait données, avant de périr ignominieusement par la main de son maître ingrat : créer une flotte pour le Golfe Persique et défendre les côtes de la Mer Rouge. Pour suivre les instructions de Piri Raïs, l’Oumma attaque ainsi l’Ethiopie copte au départ de la base de Suez. Les Portugais aident l’empereur d’Abyssinie à lutter contre les tribus des Afars et des Somalis, converties à l’islam. Un chef de guerre, Ahmad Gragn, s’était rendu maître de Harare et c’est au départ de cette base maritime somalienne qu’il harcèlera cruellement les Abyssins. Un chroniqueur, cité par Rogerson, a décrit le sort tragique de l’Abyssinie copte :
« En chaque lieu où ils triomphèrent, ils ne laissèrent que destructions et ravages, transformèrent le pays en désert. Ils emportèrent des églises les calices d’argent et d’or, les précieux tissus d’Inde, ornés de pierres précieuses... et puis mirent le feu aux édifices, avant de jeter bas leurs murs sur le sol. Ils massacrèrent tous les chrétiens adultes qu’ils trouvèrent sur leur chemin et emportèrent les jeunes gens et les jeunes filles pour les vendre comme esclaves... Neuf hommes sur dix renièrent le christianisme et se convertirent à l’islam. Une terrible famine s’abattit sur le pays ».
En 1541, un fils de Vasco de Gama arrive avec une garnison portugaise pour épauler les Abyssins. Le gouverneur ottoman du Yémen envoie 900 janissaires de sa garnison pour aider Ahmad Gragn. Le choc tourne au désastre pour les Portugais et les Abyssins. La tête de Vasco de Gama, plantée sur une javeline, est envoyée au Yémen en guise de trophée. Mais les Portugais et les Abyssins se vengeront : le 21 février 1543, un nouveau corps expéditionnaire portugais, arrivé quelques mois plus tôt en Abyssinie en provenance des comptoirs lusitaniens d’Afrique orientale, affronte les bandes d’Ahmad Gragn, qui tombe au combat, frappé en pleine poitrine par la balle d’un arquebusier portugais. Il faudra une campagne de 3 ans pour bouter les tribus afars et somalies hors de l’Abyssinie copte, dévastée de fond en comble. Celle-ci retrouve son indépendance et entame immédiatement sa reconstruction. Elle n’aura jamais la force, malgré une présence portugaise constante pendant un siècle, de reconquérir les côtes somaliennes.
La situation actuelle dans la Corne de l’Afrique, avec la piraterie somalienne et le conflit larvé de la Somalie avec l’Ethiopie, présente d’étonnantes similitudes avec celle du XVIe siècle. N’oublions pas que le destin de l’Europe s’est également joué dans cette lointaine Corne de l’Afrique, que les opérations menées dans cette région au XVIe siècle ont exigé des Ottomans qu’ils y envoient des forces qui ont manqué en Méditerranée et que la présence portugaise dans l’Océan Indien, solidement implantée, a continuellement fragilisé le flanc sud de la masse territoriale ottomane dans la péninsule arabique et permis à l’Europe de contrôler entièrement, sans rivaux, les voies de communications avec l’Inde et la Chine, tout en explorant le Pacifique, afin de le préparer, à son tour, à son “européanisation”.
Le désastre chrétien de Djerba (1560)
En 1559, un an après la mort de Charles-Quint, dans sa retraite de Yuste en Castille, la Paix de Cateau-Cambrésis met en terme à la guerre contre la France, que les troupes espagnoles, “tercios” irlandais, castillans, allemands et wallons confondus avaient durement étrillée en Picardie. Mais la France s’est rendue maîtresse de la Lorraine, de la place de Metz en particulier, et des Trois Évêchés depuis 1552 ; elle tient donc les Pays-Bas, le Luxembourg et le Palatinat à sa merci. La guerre, si elle se poursuit, risque d’être interminable, de ruiner tous ses protagonistes. Les 2 camps décident donc de signer la paix. La guerre contre les Turcs et les Barbaresques, elle, se poursuit. En 1560, les Espagnols veulent reconquérir Tripoli en Libye. Le Duc de Medinaceli s’y prépare activement dans les ports de Sicile. Les troupes appelées à débarquer sont sous le commandement du général Alvaro de Sande et la flotte sous celle du petit-neveu d’Andrea Doria, Gianandrea, âgé de 20 ans seulement. Son grand-oncle, toujours de la partie, l’épaule avec la flotte génoise. Napolitains, Chevaliers de Malte, Siciliens et marins du Pape se joignent à l’expédition, qui compte 50 galères et soixante navires à voiles. L’objectif premier, avant la reconquête de Tripoli, est de prendre Djerba, pour compléter le dispositif de défense et de quadrillage de la Petite Syrte. L’île est prise sans grande difficulté. L’Europe chrétienne dispose donc d’une base insulaire supplémentaire, mais cet atout ne sera conservé que très brièvement.
Alerté, Piali Pacha, nouveau commandant de la flotte ottomane, arrive le 11 mai 1560 devant Djerba avec 100 galères. C’est la panique chez les chrétiens, qui ne s’attendaient pas à une réaction aussi rapide et à un tel déploiement de force. Ils reculent en désordre et Piali Pacha leur prend 27 galères et 20 voiliers. Il fait débarquer ses troupes, met le siège devant la place forte espagnole, qui tombe au bout de 2 mois. 18.000 hommes sont tués ou prisonniers. C’est une victoire turque retentissante, qui empêche la reprise de Tripoli et le contrôle de la Tripolitaine, un territoire situé à mi-chemin entre le Maghreb et l’Égypte. L’Europe a perdu la maîtrise de la Petite Syrte. C’est un ressac stratégique important. Entre la victoire ottomane de Djerba et la victoire chrétienne de Lépante, la puissance ottomane aura atteint son zénith en Méditerranée, avec la prise de Djerba et la non reconquête de Tripoli.
Piali Pacha, enfant trouvé en Serbie et enrôlé dans le janissariat ottoman, va vite exploiter sa victoire. Il attaque en Mer Tyrrhénienne. Il capture force galères siciliennes. En mai 1563, le vice-roi Hassan Qusru d’Alger attaque la garnison espagnole d’Oran, tandis que Dragut bloque la ville par la mer avec une petite flotte barbaresque. Francisco de Mendoza vient sauver les assiégés avec 34 galères, avant l’arrivée des renforts turcs. Les Barbaresques sont vaincus au large de Mers-El-Kébir. En septembre 1564, Garcia de Toledo conquiert avec 100 navires et 16.000 fantassins le Penon de Velez de Gomera, qui est toujours, aujourd’hui, territoire sous souveraineté espagnole, malgré l’hostilité marocaine à toute présence européenne sur les rivages de la Méditerranée nord-africaine. On se souviendra de l’affaire de l’Ile du Persil (Perejil), en juillet 2002, où une section de gendarmes marocains avaient délibérément envahi l’îlot, qui fait également partie intégrante du territoire espagnol. L’Espagne l’avait repris quelques jours plus tard. Les guerres du XVIe siècle ne sont donc pas terminées... Elles sont suceptibles de réémerger à tout moment.
Le siège de Metz
Au cours des 2 décennies suivantes, disons de 1540 à 1564, l’Espagne, principale puissance méditerranéenne capable de faire face aux Barbaresques et aux Turcs, connait aussi une histoire mouvementée. En 1547, son roi, l’empereur germanique Charles-Quint, bat à Mühlberg les protestants de la Ligue de Smalkalde, qui fragilisaient ses arrières et favorisaient par leur sédition le maintien de la présence ottomane en Hongrie et les menées de François Ier et de Henri II, qui venait de prendre sa succession, en Lorraine et aux Pays-Bas. La Paix d’Augsbourg, qui s’ensuit, ne satisfait personne. Henri II en profite pour occuper les Trois Evêchés lorrains de Metz, Toul et Verdun, 3 positions clefs en direction du Rhin qui, en passant entre ses mains, disloquent totalement le Duché de Lorraine, démembrent ses frontières et compliquent ses communications internes. Les Impériaux ne parviennent pas à reprendre Metz, en dépit du ralliement des protestants à Charles Quint, qui, en tant qu’Allemands, ne peuvent accepter la présence française à Metz, une présence qui menace directement le Luxembourg, l’Alsace et la Rhénanie.
Le commandant des troupes impériales allemandes, qui se présentent devant Metz, le 19 octobre 1552, est un Espagnol, le fameux Duc d’Albe. Pour l’appuyer, il y a l’armée des Pays-Bas, accourue des places-fortes de Namur et de Luxembourg, à l’initiative de la Régente Marie de Hongrie. À ces 2 colonnes s’ajoute celle d’un gentilhomme à moitié brigand, qui tente d’abord de se vendre au plus offrant, le Marquis Albert de Brandebourg. Il finit par se soumettre à Charles Quint. La place de Metz est tenue par le Duc de Guise. Elle est quasi imprenable et l’empereur n’a plus assez d’argent pour payer ses soldats et a fortiori pour en recruter d’autres. L’hiver arrive et les épidémies se répandent dans le camp impérial, qui se mue en un cloaque immonde où pourrissent cadavres d’hommes et de chevaux. Il faut lever le siège. Metz est perdue pour le Saint-Empire.
Union anglo-espagnole et guerre en Picardie
En 1554, l’héritier de la couronne d’Espagne et du Cercle de Bourgogne (les Pays-Bas), Philippe II, épouse Mary Tudor, Reine d’Angleterre. Ce mariage fusionnera, on l’oublie trop souvent, l’Angleterre et l’Espagne en un bloc. Mary Tudor, fille d’Henri VIII et de Catherine d’Aragon, s’emploiera à re-catholiciser l’Angleterre et, ainsi, à la resouder au continent. La réaction anti-protestante, qu’elle déclenche, est brutale : les partis anglican et protestant, qui parleront dorénavant d’elle en la surnommant avec horreur et mépris “Mary la Sanglante”, subissent une répression féroce, assortie de quelques 300 exécutions capitales. Pendant 4 ans donc, les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Espagne, le Milanais et le Royaume de Naples et des Deux-Siciles connaîtront une direction unique, celle de Philippe II, allié aux Habsbourgs d’Autriche, qui détiennent la titulature impériale. Les troupes anglaises de Mary Tudor appuient les forces impériales et espagnoles en Picardie contre Henri II, qui a, face à lui, un capitaine exceptionnel, Emmanuel-Philibert de Savoie.
Celui-ci écrase l’armée française à La Fère, mais sans prendre immédiatement Saint Quentin. La route de Paris est toutefois ouverte. Mais Philippe II temporise, surtout parce que l’espace entre les régions de Flandre et de Hainaut, provinces densément peuplées, et Paris est bien plus vide, doté de bien moins de réserves confiscables, pour nourrir l’armée en campagne. Les routes sont longues et les approvisionnements ne se font pas à temps. Le siège de Saint Quentin, lui aussi, dure trop longtemps. Henri II peut en profiter pour reconstituer son armée, avec des mercenaires suisses, et aussi en rameutant le ban et l’arrière-ban de la noblesse et en ramenant toute une armée d’Italie. Paris, où la panique avait régné, respire. Le Duc Philibert prend encore Noyon, mais, face à lui, la nouvelle armée de Henri II s’approche, forte de 50.000 hommes. Paris est sauvé. Et Philippe II n’a plus d’argent, l’Espagne est en état de faillite. Henri II peut reprendre l’offensive et s’emparer de Calais, qu’il arrache à Mary Tudor, dès le 7 janvier 1558. L’Angleterre perd définitivement ce port sur la rive continentale de la Mer du Nord, auquel elle tenait beaucoup.
Le 21 septembre 1558, Charles Quint meurt à Yuste. Sa belle-fille Mary Tudor le suit de près, elle s’éteint le 17 novembre. Les conséquences de cette mort prématurée sont catastrophiques pour l’Espagne, les Pays-Bas, le Saint-Empire et, finalement, l’Europe entière. L’unification européenne, presque achevée, s’effrite et perd les Iles Britanniques. La France va survivre. L’empire ottoman va continuer encore longtemps à régner sur la péninsule balkanique et la Hongrie, à dominer la Méditerranée, et, évidence plus funeste encore, la piraterie barbaresque ne sera pas éradiquée avant le débarquement des troupes françaises en 1830, sous le commandement du Maréchal de Bourmont. La fin du binôme anglo-espagnol est l’une des pires catastrophes de l’histoire européenne ; en effet, imaginons la présence de marins anglais sous une direction commune européenne en Méditerranée occidentale, imaginons le débarquement de “tercios” irlandais, anglais et écossais en Oranie pour appuyer leurs homologues castillans, galiciens et aragonais. La bataille de Lépante n’aurait peut-être pas eu lieu, parce que le problème turc aurait été réglé plus tôt, et Chypre ne serait pas tombée aux mains des Ottomans.
Anarchie dans les Pays-Bas et révolte des Alpujarras
Le Traité de Cateau-Cambrésis, signé le 3 avril 1559, laisse les Trois Evêchés à la France, qui, en revanche, doit rendre aux Lorrains et aux Espagnols (aux Luxembourgeois) Thionville (Diedenhofen), Montmédy et Danvilliers. Philippe II épouse en troisièmes noces Isabelle de Valois, fille de Henri II. La sœur du Roi de France, elle, épouse Emmanuel-Philibert de Savoie. La paix est signée et une nouvelle période de paix s’ouvre, scellée par une alliance dynastique. Philippe II n’est toutefois pas au bout de ses peines. En 1566, les iconoclastes, des fondamentalistes protestants hostiles aux cultes des saints et de la Vierge, ravagent la Flandre et le Hainaut, brisant toutes les œuvres d’art religieuses qui leur tombent sous la main. Les Pays-Bas sont livrés au désordre, à une anarchie semée par des fanatiques religieux intraitables, ne respectant aucune convention, aucune tradition dans un pays plutôt iconodule.
Il faut envoyer une armée aux Pays-Bas, sous le commandement du Duc d’Albe, qui se heurtera à un sentiment local de liberté, surtout dans une noblesse habituée aux fastes de l’ancienne cour de Bourgogne, appréciés par Charles Quint, et assez rétive à l’austérité espagnole, chère à Philippe II. Liquider les “casseurs” de 1566, oui, mais attenter aux libertés traditionnelles en introduisant une inquisition aussi rigoureuse qu’en péninsule ibérique, non. Cette mécompréhension mutuelle et cette confusion n’arrangent pas les choses ; le pouvoir de Philippe II, incarné par l’ecclésiastique franc-comtois Granvelle, vacille dans les Pays-Bas. Philippe II perd la confiance d’une noblesse qui, pourtant, avait suivi fidèlement Charles Quint dans toutes ses aventures. Le roi d’Espagne craint aussi la contagion huguenote en Catalogne. Il s’affolle et demande à l’Inquisition de donner encore un tour de vis. Pire pour le royaume d’Espagne, la piraterie anglaise infeste le Golfe de Gascogne au risque de couper durablement les communications entre la Galice et les Flandres.
Le 1er janvier 1567, en Espagne même, Philippe II fait appliquer les mesures qu’il a décidées en novembre 1566, en l’occurrence : interdiction aux Morisques d’Espagne d’user de la langue arabe et de se vêtir à la façon mauresque. Philippe II veut l’unité religieuse de son royaume, l’unité des mœurs et des coutumes, et surtout craint la présence d’une “cinquième colonne” potentielle en cas de débarquement turc ou barbaresque. Un complot musulman avait été éventé en 1565 : en cas de victoire ottomane à Malte, les musulmans d’Andalousie devaient amorcer une révolte pour favoriser un débarquement et jeter les bases d’une reconquête de la péninsule ibérique. La nuit de Noël 1568, une bande de hors-la-loi musulmans, sous la direction d’un certain Farax Abenfarax, fait irruption dans la ville de Grenade et annonce que les Alpujarras, dans le pays de Grenade, dans les montagnes et les hautes vallées, sont entrés en rébellion. L’insurrection musulmane va durer 2 ans en Andalousie et répéter une révolte antérieure, qui avait eu lieu en 1499. Les Turcs ne l’exploiteront pas, surtout parce que les révoltés ne tiennent aucun port et luttent dans les montagnes, inaccessibles depuis la mer. Finalement ce sera Don Juan d’Autriche, demi-frère du roi, le futur vainqueur de Lépante, qui matera définitivement la révolte : les Morisques d’Andalousie seront dispersés dans toute la péninsule, pour éviter qu’une trop grande concentration de musulmans constitue un danger permanent dans une province exposée à l’invasion. Nous sommes à l’automne 1570, un peu moins d’un an avant Lépante.
À suivre
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