Ces structures, qui ne peuvent être l'œuvre que de l'homme de Néandertal, se trouvaient à 336 m de l'entrée de la grotte, ce qui signifie qu'il a fallu y entretenir des feux pour pouvoir y travailler. De surcroît, pour les mettre en place, il a fallu déplacer 2,4 tonnes et 112 mètres linéaires de tronçons de stalagmites, qui ont ensuite été juxtaposés et superposés sur plusieurs rangs, avec des étais extérieurs et des éléments de calage. Il s'agit bien sûr de la plus ancienne construction jamais découverte aussi loin de la lumière du jour. Cette trouvaille recule de plus de 100 000 ans la date d'occupation d'une grotte par des hommes, la plus ancienne preuve formelle étant jusqu'ici fournie par la grotte Chauvet. Elle montre aussi que les Néandertaliens étaient capables de s'aventurer dans le monde souterrain et possédaient, bien avant l’Homo sapiens, des techniques pour s'y éclairer (on a retrouvé 18 points de chauffe, avec des éléments minéraux modifiés par le feu). Ce que l'on ignore en revanche, c'est la finalité - utilitaire, culturelle ou religieuse - de ces étranges constructions. La grotte de Bruniquel a été découverte au début des années 1990 par Bruno Kowalscewski, un spéléologue de la région, avant d'être explorée à partir de 2011 par Sophie Verheyden, de l'Institut royal des sciences naturelles dé Belgique.
Sources : Nature, 26 mai 2016.
éléments N°161
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