Comme ces lignes sont écrites les zélateurs de mademoiselle Thumberg sont retournés à leurs smartphones et tablettes. On ne voit donc plus dans les squelettiques manifestations des cancres du vendredi, analphabètes du Climat, les ours polaires grandeur nature en polystyrène de Greenpeace devenus symboles universels de la fonte des glaces arctiques et du réchauffement climatique.
C'est donc « la belle histoire de la matinée » du 22 avril nous conte Bourdin avec le bon gros sourire d'un humanitaire qui, dans les eaux territoriales libyennes, a récupéré un zodiac de Soudanais. Son complice de la séquence écolo quotidienne, un nommé Rouault, vient de passer une vidéo d'un ours « de deux ans, à peine capable de se déplacer », nous explique RMC-Découverte, embarqué sur un bout de banquise et qui a dérivé pendant 700 km à travers la Mer de Bering, seul, jusqu'au village de Tilichiki (2 500 habitants à l'extrémité du Kamchatka). A pieds (sic), affamé, amaigri, épuisé. Il aurait « deux ans et marcherait à peine ». Sauf qu'on a sous les yeux un beau gaillard, plein de vigueur, qui escalade prestement le quai et s'éloigne sans demander son reste. On lui donne un poisson pour lequel il ne montre aucune goinfrerie. Alors on nous explique qu'on s'apprête à le ramener par hélicoptère parmi les siens, après l'avoir endormi. Pour l'heure, nous raconte M. Ruault, « les habitants l'ont accueilli, lui ont donné du poisson, il a repris quelques forces, part même maintenant chasser pendant la journée »... Lui met-on un bracelet ? C'est que tout cela n'est pas innocent. Bourdin et son compère sont là pour nous servir leur salade sur le réchauffement climatique et le terrible sort vécu par les ours polaires.
Il s'agit donc, nous disent-ils, « d'un ours à la recherche de nourriture et qui pour y parvenir va devoir parcourir 700 km sur un bloc de glace. Il est arrivé là, explique le commentateur de RMC, dans un texte qui n'est qu'un tissu d'âneries, pour chercher de la nourriture, à cause du réchauffement climatique les surfaces sur lesquelles les ours polaires peuvent chasser sont de plus en plus réduites. Les plantigrades sont donc obligés de parcourir de longues distances pour se nourrir ». Ici M. Ruault nous rappelle qu'il y a quelque temps il avait évoqué l'installation d'une dizaine d'ours, évidemment affamés du fait du réchauffement climatique faisant fuir les otaries, sur l'île de Beloushaya Gouba le long de l'Océan Arctique. Alors, nous dit-il, une opération d'urgence avait été décrétée.
Tout cela était entièrement bidonné. D'abord les ours étaient une cinquantaine. Ensuite, tous ces individus étaient gros et gras et en pleine santé. À Beloushaya Gouba comme, ailleurs les communautés d'ours polaires ne sont nullement en voie d'extinction. C'est dans la tête de ces écologistes et climatistes malades que l'on est dérangé.
29 000 ours polaires assure Susan Crockford
Il existe en effet deux thèses. La première est celle de la bien-pensance. Victimes du réchauffement climatique, les ours cherchent à se nourrir lorsque les otaries et les poissons, conditionnés par le retrait des glaces de mer leur font défaut. Et se rapprochent des dépotoirs des villages inuits au Canada, russes en Sibérie. Prédateurs redoutables, ils terrorisent les populations. Mais il y a une seconde explication : le baby boom dont ne veulent pas entendre parler leurs adversaires. Et c'est pourtant ce que toutes les statistiques et les communautés inuits confirment : les ours sont bien en pleine expansion démographique.
L'Américaine Susan Crockford est la grande spécialiste des ours polaires. Elle soutient depuis des années qu'ils ne sont nullement en voie de disparition et qu'ils sont mêmes parfaitement capables de s'adapter à n'importe quel changement climatique : que ce soit sur terre, sur mer ou sur la glace, ils n'ont de prédateurs que l'homme. Elle vient de publier un nouveau livre - La catastrophe de l'ours polaire qui n'est jamais arrivée - mais ne répond pas aux média de masse. Selon ses propres comptages, leur nombre se situe entre 26 000 et 58 000 et elle pencherait plutôt vers 39 000. C'est largement le double de ce que les prophètes de malheur annoncent depuis des années.
Soit il n'existe pas de réchauffement climatique. Soit les ours sont parfaitement capables de s'y adapter.
En tout cas, cet incident ne découragea pas un biologiste de l'Université de l'Alberta qui poussa le cynisme jusqu'à déclarer : « Peut-être que les incidents de Beloushaya Gouba n'ont rien à voir avec le réchauffement climatique mais ils sont très cohérents avec les effets prévus du changement climatique ».
Susan Crockford, soit dit en passant, consacre un article à l'ours voyageur qui a fait les choux gras de Bourdin. Comme lui et son acolyte, elle cite ironiquement Greenpeace qui a aussitôt imputé l'incident au réchauffement. Mais elle cite surtout un article technique du Siberian limes avec graphique, photos et vidéos. Il explique en détails qu'il s'agit d'un accident ainsi que cela arrive parfois lorsque « les écoulements glaciaires » du printemps refluent vers le Nord et que des morceaux de glace sont entraînés vers le sud. À cette occasion, un ours peut rester piéger sur un d'entre eux. Ce fut le cas.
Jim REEVES rivarol 2 mai 2019
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