50 ans après l’attentat de Dallas, des zones d’ombre subsistent
Le 22 novembre 1963, John Fitzgerald Kennedy, trente-cinquième président des Etats-Unis, est assassiné à Dallas. Quelques heures après le meurtre, un suspect, Lee Harvey Oswald, est arrêté.
Interrogé au siège de la police jusqu’au 24 novembre, inculpé, il est, lors de son transfert vers la prison, assassiné à son tour par Jack Ruby, un propriétaire de boîte de nuit. En septembre 1964, la commission Warren, nommée par le nouveau président américain, Lyndon B. Johnson, dans le but de faire la lumière sur l’affaire, rend son rapport : Lee Oswald a agi seul, tout comme Jack Ruby, les deux hommes ne se connaissant pas. Mais à peine publiées, ces conclusions sont critiquées, d’aucuns relevant les lacunes ou les contradictions de l’enquête.
Commençait ainsi, il y a cinquante ans, un feuilleton qui ne cesse de rebondir à travers films, émissions de télévision ou de radio, et d’innombrables livres. Eternel jeune homme, mari d’une femme admirée (Jackie) tout en ayant eu une vie de séducteur, JFK était un mythe, comme le rappelle, dans un livre prenant, Frédéric Martinez (1). « Qui n’a pas tué John Kennedy ? » demande Vincent Quivy, un journaliste qui recense les hypothèses – fondées ou farfelues – qui ont successivement incriminé, derrière le ou les tireurs de Dallas, la CIA, le FBI, la Mafia, le vice-président Johnson, les exilés cubains, le KGB, Fidel Castro, l’extrême droite ségrégationniste des Etats du Sud, ou même une piste française passant par l’OAS ou le Milieu corse (2)… Philip Shenon, un journaliste américain, qui a refait l’enquête, montre en effet des zones d’ombre dans le rapport Warren (3).
En 1963, Philippe Labro, alors journaliste à France Soir, avait 27 ans. Se trouvant aux Etats-Unis, en ce dramatique 22 novembre, il avait filé à Dallas. C’est son reportage qu’il raconte aujourd’hui, confrontant, dans un beau livre, son travail de l’époque et ce que nous savons du mystère Kennedy (4). Sa conviction : le rapport Warren a dit vrai, le meurtre de JFK par Oswald et de ce dernier par Ruby résultant d’un des plus extraordinaires concours de circonstances de l’Histoire.
Jean Sévillia
(1) John Fitzgerald Kennedy, Perrin, 352 p., 22 €. (2) Qui n’a pas tué John Kennedy ?, Seuil, 282 p., 19 €. (3) Anatomie d’un assassinat, Presses de la Cité, 668 p., 23 €. (4) « On a tiré sur le Président », Gallimard, 258 p., 20 €.
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