dimanche 29 novembre 2020

Il y a 500 ans, en plein Petit Âge Glaciaire, l'Europe était dévastée par le paludisme

   

« À l'ère de l'information, les connaissances populaires sur les questions scientifiques - en particulier sur la santé et l'environnement - sont submergées par une vague de désinformation, présentée en grande partie dans les "grands discours" de scientifiques professionnels. Les activistes alarmistes opérant dans des groupes de revendication bien financés jouent un rôle de premier plan dans la création de cette désinformation. Dans de nombreux cas, ils manipulent les perceptions du public avec des déclarations "scientifiques", émotionnelles et extrêmement critiques, ajoutant une inflexion dramatique à l'urgence de s'attirer une couverture médiatique. Leur habileté à promouvoir les notions de "fait" scientifique élude la complexité des problèmes en jeu et exerce une influence puissante sur l'éducation, l'opinion publique, et le processus politique. Ces notions sont souvent renforcées par l'attention portée à des articles scientifiques revus par des pairs qui semblent corroborer leurs déclarations, que ces articles aient été largement approuvés ou non par la communauté scientifique concernée. Les médias qui défient ces alarmistes ont rarement la priorité et sont souvent présentés comme des sceptiques ».

Cette phrase semble d'une brûlante actualité bien qu'elle ait été prononcée il y a quatorze ans par le plus grand spécialiste mondial des moustiques, l'entomologiste britannique Paul Reiter. Intervention visant le Giec et les « scientifiques alarmistes », qu'il présenta devant la Chambre des Lords, au Palais de Westminster. Lequel, fut construit il y a 500 ans, en plein Âge Glaciaire, sur un marécage infesté de malaria !

« Justement c'est la dernière trouvaille des alarmistes du Climat. Que publiait en fanfare le 4 avril le magazine du web Business Insider-France. Reprise en boucle par les réseaux Sociaux.

« Certains moustiques peuvent être porteurs de maladies virales telles que la dengue, le chikungunya et le Zika. Ces maladies à transmission vectorielle sont responsables de plus d'un million de morts chaque année à travers le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une étude récemment publiée dans la revue scientifique "PLOS" et citée par Wired affirme que près d'un milliard de personnes pourraient être exposées aux maladies infectieuses comme la dengue ou le Zika à cause du réchauffement climatique. À noter que le paludisme, qui tue plus de 400 000 personnes chaque année selon l'OMS et notamment en Afrique, n'a pas été pris en compte dans l'étude. Si un scénario extrême de réchauffement climatique, soit une hausse des températures moyennes globales de plus de 4°C, se produisait d'ici 2080, le nombre de morts causés par ces maladies à transmission vectorielle ne ferait qu'augmenter ».

Passons rapidement sur l'idéologie d'ultra-gauche, pleinement "alarmiste" qui imprègne PLOS, ses fondateurs très impliqués dans le militantisme Démocrate tendance Al Gore et antitrumpiste. Quant à Wired, c'est un mensuel qui tire tout de même à plus de 800 000 exemplaires. Il appartient au géant Condé Nast, fleuron de la dynastie Newhouse (Neuhaus lorsqu'elle habitait le Belarus). Business Insider, propriété du magnat de la presse allemande Axel Springer, est dirigé par un homme d'affaires, Kevin Ryan, membre du Council of Foreign Relations, du comité directeur de Human Rights Watch, clone d'Amnesty International. Ancien de Médecins sans Frontières. C'est un proche de l'ancien maire de New York, Michael Bloomberg.

Des « experts » en paludisme qui n’y connaissent rien

D'abord les 400 000 morts annuels de paludisme (plutôt 500 000) sont compris dans le million, ce qui laisse moins d'espace aux 21 autres maladies classées par l'OMS parmi celles à transmission vectorielle. Ensuite, si l'article parle d'un milliard d'individus exposés à ces maladies « du fait du réchauffement climatique », cela ne repose sur rien. Outre l'absence de réchauffement climatique de nature à provoquer une transhumance des moustiques autre que celle liée à la mondialisation, il est avéré par exemple que la dengue menace la moitié de la population mondiale. Cela ne signifie pas que tous en sont frappés. Elle ne tue que 22 000 personnes par an dans le monde.

L'article affirme ensuite que le réchauffement climatique annoncé devrait déplacer ces vecteurs vers « les régions nordiques comme l'Alaska et le Nord de la Finlande » dont on ne sache pas qu'elles soient surpeuplées. En sorte que « le nombre de personnes exposées aux moustiques porteurs de la dengue pourrait doubler dans les 30 prochaines années ». En revanche, les Caraïbes, l'Afrique du Sud Ouest ou l'Asie du Sud Est, régions à fortes populations, « deviendront des régions trop chaudes pour que les moustiques porteurs puissent transporter le virus efficacement. Les cas de maladies tropicales pourraient potentiellement diminuer »... Donc 50 % de morts en plus au Kamchatka, 50 % de moins au Congo ? Le compte y est.

Aussi, tout à fait logiquement nous avertit Colin Carlson, un post-doctorant de l'Université de Georgetown, co-auteur de cette étude et spécialiste de l'extinction putative des parasites en particulier des tiques - « Pour dire les choses simplement, le changement climatique va tuer un grand nombre de personnes »... Eh bien voilà, c'est dit !

L'article s'achève sur une déclaration d'un Professeur Schooley, spécialiste des maladies infectieuses de l'Université de San Diego, au magazine de vulgarisation Popular Science, propriété d'un des géants de l'édition à grand tirage, le Suédois Bonnier : « La propagation des moustiques et d'autres vecteurs qui peuvent transmettre de multiples agents pathogènes est un problème important sur lequel ceux qui ne pensent pas que le changement climatique soit un problème sérieux devraient réfléchir ».

N'est-ce pas un avis d'expert ? Robert T. Schooley l'est en effet. Mais c'est du sida et de l'hépatite C qu'il est spécialiste et on ne sache pas qu'ils aient le moindre rapport avec les moustiques.

René BLANC. Rivarol 10 avril 2019

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