Par Rémy Prud’homme, Professeur des Universités (émérite)
Ils voulaient voir par eux mêmes la mort de la banquise, et la filmer pour l’éducation des masses encore ignorantes.
Ils ont vu. Arrivé aux iles Svalbard, à 1400 km du pôle, le Malmo a été bloqué, puis encerclé par les glaces, comme dans un roman de Jules Verne.
La banquise-qui-n’existe-plus avait gagné.
Plus moyen d’avancer, ni de reculer.
Les ours blancs, qui-ont-également- disparu, nombreux dans ces parages, et affamés, pouvaient venir manger nos valeureux et savants combattants.
Ces derniers ont du être secourus par hélicoptère (toujours au mazout).
On ne sait pas si cette retraite stratégique a été filmée par l’équipe de cinéastes embarquée.
Bien entendu, cette histoire hilarante ne prouve rien du tout sur l’évolution du climat à moyen ou long terme.
Mais elle renseigne sur l’instrumentalisation de la science de l’environnement.
L’évolution de la banquise arctique, qui est un phénomène complexe, est en fait étudiée et bien connue.
L’Institut Météorologique Danois, ou le Centre de données sur la neige et la glace arctique de l’Université du Colorado, par exemple, permettent de suivre les évolutions en temps réel.
Si au lieu de crier avec les loups nos militants cherchaient à s’informer, ils sauraient que la banquise du pôle nord, qui s’est beaucoup réduite dans les années 1990, a tendance à se stabiliser depuis une quinzaine d’années : en septembre 2019, elle est certes moins étendue qu’en 1990, mais elle est plus étendue (d’environ un million de km carrés, excusez du peu) qu’en 2012.
Et ils auraient fait preuve d’un peu plus de prudence.
La mésaventure du Malmo a été systématiquement cachée par les grands médias (radios, journaux, télévision) français et étranger.
Elle n’aura certainement pas entamée les certitudes de nos hélitreuillés.
Comme dit Proust : « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir ».
source
Tous les "savants du monde", d’Al Gore à Greta, le savent et le disent : la banquise du pôle nord fond rapidement.
En fait, elle a déjà fondu.
En 2007, Al Gore, conjointement avec le GIEC, recevait le prix Nobel (de la paix, pas de science, mais passons), et il déclarait à Oslo : « La banquise est en chute libre …
Une étude récente nous avertit qu’elle pourrait avoir complètement disparu l’été dans sept ans seulement ».
Dans sept ans, en 2014 donc.
Les membres du GIEC présents avaient chaleureusement applaudi ce magnifique discours prophétique.
Armés de beaucoup de courage, et surtout d’argent, 17 guerrier/ère/s du climat (c’est ainsi qu’ils se nomment) ont donc, fin août 2019, affrété un bateau de croisière suédois spécialisé, le Malmo, fonctionnant au mazout, et sont partis vers le pôle nord.Ils voulaient voir par eux mêmes la mort de la banquise, et la filmer pour l’éducation des masses encore ignorantes.
Ils ont vu. Arrivé aux iles Svalbard, à 1400 km du pôle, le Malmo a été bloqué, puis encerclé par les glaces, comme dans un roman de Jules Verne.
La banquise-qui-n’existe-plus avait gagné.
Plus moyen d’avancer, ni de reculer.
Les ours blancs, qui-ont-également- disparu, nombreux dans ces parages, et affamés, pouvaient venir manger nos valeureux et savants combattants.
Ces derniers ont du être secourus par hélicoptère (toujours au mazout).
On ne sait pas si cette retraite stratégique a été filmée par l’équipe de cinéastes embarquée.
Bien entendu, cette histoire hilarante ne prouve rien du tout sur l’évolution du climat à moyen ou long terme.
Mais elle renseigne sur l’instrumentalisation de la science de l’environnement.
L’évolution de la banquise arctique, qui est un phénomène complexe, est en fait étudiée et bien connue.
L’Institut Météorologique Danois, ou le Centre de données sur la neige et la glace arctique de l’Université du Colorado, par exemple, permettent de suivre les évolutions en temps réel.
Si au lieu de crier avec les loups nos militants cherchaient à s’informer, ils sauraient que la banquise du pôle nord, qui s’est beaucoup réduite dans les années 1990, a tendance à se stabiliser depuis une quinzaine d’années : en septembre 2019, elle est certes moins étendue qu’en 1990, mais elle est plus étendue (d’environ un million de km carrés, excusez du peu) qu’en 2012.
Et ils auraient fait preuve d’un peu plus de prudence.
La mésaventure du Malmo a été systématiquement cachée par les grands médias (radios, journaux, télévision) français et étranger.
Elle n’aura certainement pas entamée les certitudes de nos hélitreuillés.
Comme dit Proust : « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir ».
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