Entretien avec Bernard Plouvier, auteur du « Aspects méconnus du IIIe Reich au crible du non-conformisme » (éditions Dualpha).
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Que peut-on écrire encore sur le IIIe Reich et son fondateur-naufrageur qui n’ait pas déjà été présenté mille fois ?
Depuis trente ans, l’historiographie est encombrée – sauf exception – de biographies fort conventionnelles, au point que l’on se demande pourquoi on en publie toujours de nouvelles, qui ne servent qu’à paraphraser les précédentes, ainsi que d’études lamentant tel aspect de la Shoah ou alimentant la perversion complotiste de lectorats opposés (marxistes, anarchistes, négationnistes, contempteurs de la Maçonnerie, voire les dépisteurs du « Satanisme »).
En revanche, rien ou presque n’est fait pour appréhender et présenter la véritable histoire d’Adolf Hitler, les conditions de son accès – très démocratique – au pouvoir, sa politique financière, économique et sociale réellement innovante, enfin certains aspects trop méconnus du Reich en guerre, notamment l’ampleur des trahisons d’une certaine « élite », dépourvue du sens de l’honneur national, mais fort bien pourvue en instinct de conservation, ou encore la très tardive mobilisation de l’économie du Reich au service de son effort de guerre.
Qu’apporte ce volume ?
Un corpus, forcément un peu disparate, de 21 études qui complètent mes livres précédents sur cette période.
Si ce petit volume est bien accueilli, un second suivra, indépendamment des ouvrages prévus sur L’Illusion italienne (si l’on préfère sur l’inexistence du trop fameux « Axe Rome-Berlin »), sur L’Économie et la technologie de guerre du IIIe Reich, sur Les Causes économiques de la IIe Guerre mondiale et sur les Crimes de guerre des Alliés occidentaux durant la IIe Guerre mondiale (les crimes des Soviétiques sont, dans l’ensemble, fort bien connus).
En bref, un point de vue résolument non-conformiste !
C’est évident.
À quoi peut servir une énième resucée, dégoulinante de sentiments sirupeux et de grotesques phrases à la sauce psychanalytique, de tout ce qu’écrivent les auteurs universitaires, académiques et mondains ? Il est exact que le public aime qu’on le conforte dans sa douce quiétude, née de la certitude de « connaître la vérité ».
Le public qui aime ce genre de littérature et en redemande est saturé de titres qui, année après année, n’apportent rien de neuf, mais alimentent la pompe des réparations-dédommagements et celle de la distribution des prix, sinécures et distinctions.
En revanche, il doit bien exister un lectorat un peu plus exigeant, qui tente de fuir le manichéisme ambiant d’une historiographie née de la propagande de guerre des vainqueurs.
C’est à ce public que s’adresse cet ouvrage et surtout pas à celles et ceux qui sont satisfaits du brouet traditionnel, si reposant par sa simplicité.
Sommaire :
A – Aspects originaux de la préhistoire du nazisme et du IIIe Reich
1 – Richard Wagner, le génie à la fausse réputation d’antijudaïsme
2 – Des symboles et des hommes : le Swastika
3 – L’improbable dialogue des adolescents Ludwig Wittgenstein et Adolf Hitler
4 – L’hystérie médiatique à propos des rééditions de Mein Kampf
5 – Aux origines du Parti National-Socialiste : la querelle entre Otto Dickel et Adolf Hitler
B – Six études sur le IIIe Reich
1 – Modernisme et Totalitarisme
2 – Quand les économistes innovaient efficacement
3 – Adolf Hitler et le monde rural
4 – L’étude calme, méthodique, raisonnée de l’eugénisme
5 – Des viols racistes et de la télégonie
6 – Adolf Hitler et le sionisme : un problème très complexe
C – Des collaborateurs trop mal connus ou surévalués
1 – Robert Ley, un chef nazi efficace et très calomnié
2 – Le Sphinx du IIIe Reich : Martin Bormann
3 – Heinrich Hoffmann, le photographe maudit
4 – Baldur von Schirach, le faux dur
5 – Les secrétaires du Führer
6 – Le Dr Mengele
D – Études de guerre
1 – De l’utilité des guerres
2 – La destruction de Guernica y Luno, les 26 et 27 avril 1937, par un bombardement nazi et par un dynamitage marxiste
3 – De l’été 42 au printemps 43. Stalingrad et Koursk : la fin du projet grandiose d’Adolf Hitler par l’effet des trahisons et des erreurs de tactique de nombreux généraux… ou la nécessaire réécriture de la guerre à l’Est
4 – La tentative d’attentat de l’ingénieur Kummerow sur « le petit Docteur »
Les mots de la fin
1 – Vous avez dit révisionnisme historique ?
2 – Le populisme doit se dissocier du négationnisme
Aspects méconnus du IIIe Reich au crible du non-conformisme de Bernard Plouvier, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 280 pages, 31 euros. Pour commander ce live, cliquez ici.
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