Forte de 21 membres, la commission d’enquête parlementaire sur le SAC, créée en décembre 1981, a entendu 99 personnes, hommes politiques ou hommes du SAC et flics, et rendu son rapport six mois plus tard. Seules les 43 auditions les plus importantes sont retranscrites dans le document final. Certains témoignages, jugés peu fiables, seront volontairement écartés.
Si le nom de Philippe Massoni, préfet de police et ancien flic des RG, membre du SAC, ne figure pas dans le rapport, ce n’est pas parce qu’il était jugé peu fiable, c’est parce qu’il a bénéficié d’un traitement de faveur. Son cas a même fait l’objet de l’unique pression de l’Elysée sur la commission parlementaire.
François de Grossouvre, alors chargé des dossiers de sécurité auprès de Tonton au Château, avait demandé que l’on ne mentionne pas l’audition de Massoni. Motif : ce dernier avait proposé d’aider les socialistes à gérer la transition de 1981 avec les flics contre une certaine mansuétude à son égard.
A la fin de son audition, Pasqua, qui ne pouvait pas, lui, espérer passer au travers des gouttes, a trouvé un moyen original d’arrondir les angles. Histoire de se faire bien voir du président socialiste de la commission, Alain Hautecœur, élu du Var, Pasqua a lancé : « Je crois que mon père est de vos électeurs. » Sourire du député socialiste. Il se rappelle, en effet, avoir croisé André Pasqua à Saint-Paul-en-Forêt, près de Mandelieu. « Un jour, raconte Hautecœur, un vieil homme m’a félicité de mon travail. Et il m’a cité un proverbe corse : ‘N’oublie jamais la main qui t’a donné à manger’. »
Et ne la mords pas...
Les dossiers du canard, n° 61, Môssieu Pasqua, sa vie, son œuvre et ses ambitions
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire