jeudi 21 juin 2018

L’art de la diplomatie (Nicolas Machiavel)

art-de-la-diplomatie-machiavel.jpgNicolas Machiavel (1469-1527), penseur italien de la Renaissance, est resté célèbre pour ses traités sur la guerre et la politique que sont L’Art de la guerre et Le Prince.
Mais c’est L’art de la diplomatie que viennent d’éditer les éditions Perrin sur base d’une sélection de ses notes diplomatiques. Car on oublie trop souvent que Machiavel fut aussi un ambassadeur cultivé, auteur d’une abondante correspondance qu’il échangea, depuis le lieu de ses missions, avec les organismes dont il dépendait, surtout les Dieci di pace e libertà chargés d’élaborer la politique extérieure de la République de Florence.
Conservée en de lourds et précieux volumes, cette correspondance rejoint une série de notes que Machiavel adressa aux organes exécutifs de la République florentine, en des moments cruciaux de son existence troublée, voire menacée. Les plus importantes de ces notes concernent deux Etats-nations, la France et l’Allemagne, puissances sans aucun rapport d’échelle avec la petite Florence, ville riche seulement de son rayonnement artistique, de son florissant commerce de la laine et du drap et de sa trépidante activité bancaire. La politique de la France et de l’Allemagne avait d’autant plus de quoi alarmer la République florentine qu’elles étaient à même, elles, d’entretenir des armées considérables. L’inquiétude justifiée de Florence l’amena donc à déléguer auprès des souverains de ces Etats des « légats » dont la mission était de représenter les intérêts des Florentins et de les y défendre pied à pied, mais également d’analyser aussi précisément que possible le fonctionnement global des institutions de ces pays, de dégager l’état d’esprit de leurs souverains et de discerner le degré de dangerosité qu’ils représentaient.
Non destinées à être publiées, ces notes de Machiavel ne doivent pas s’entendre comme des œuvres littéraires, mais comme des documents reflétant, sans apprêts ni fioritures, le point de vue acéré d’un analyste chevronné sur les réalités de ces deux Etats. Elles permettent aussi d’expliquer et comprendre nombre de positions et postures politiques sur lesquelles s’étayent les développements du Prince et des Discours sur la première décade de Tite-Live, en les réinsérant dans la carrière d’un Machiavel surgi au cœur de la politique florentine en 1498, à l’issue de la tragique aventure savonarolienne.
L’art de la diplomatie, Nicolas Machiavel, éditions Perrin, 176 pages, 13 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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