Le feu prend une place centrale dans l’histoire des hommes. Qu’il soit considéré comme un élément ou comme un phénomène importe finalement peu. De tout temps, sa maîtrise relevait d’une question de survie d’où, à n’en pas douter, l’importance de sa place dans la mythologie et dans ce que certains nomment la tradition indo-européenne. L’émérite professeur Jean Haudry, que l’on ne présente plus, a consacré un ouvrage à ce sujet brûlant.
Le Feu dans la tradition indo-européenne est un ouvrage volumineux de plus de cinq cents pages. Le volume risque de rebuter les moins téméraires des lecteurs. Le propos, quant à lui, est universitaire par sa forme, dense et extrêmement riche sur le fond. C’est un ouvrage très complet, futur livre de référence sur la place du feu chez les Indo-Européens.
Ceux-ci sont représentés par six « aires culturelles » : l’Iran avestique, l’Inde, la civilisation gréco-romaine, la civilisation celtique, les cultures nordico-germaniques et slaves. Il en découle une complexe étude sur le feu et ses manifestations ! S’attarder sur son contenu ne paraît pas pas pertinent, ce serait trop long et cela reviendrait à paraphraser le travail de Jean Haudry. Revenons plutôt sur la structure du livre…
La première partie traite principalement de la place du feu dans la tradition indo-européenne, de la place du feu dans leurs sociétés respectives, et de la distinction entre le culte du feu et le feu du culte. Il faut tout de même préciser que l’auteur étudie tous les types de feu, que ceux-ci proviennent de la foudre ou non, qu’ils soient chauds ou « froids », ou encore de ses couleurs (noir, blanc et rouge). Il examine ainsi toutes les mythologies et tous les panthéons indo-européens. Guère étonnant que le deuxième chapitre du livre avoisine la centaine de pages !
Après avoir couvert ce panorama, Jean Haudry étudie, dans la deuxième partie, la notion de feu à travers ses divinités particulières, dont les divinités du foyer Hestia et Vesta. Sa troisième et dernière partie évoque ce que l’auteur appelle les anciens feux divins. C’est l’occasion, par exemple, de recroiser des figures mythologiques bien connues de notre grand panthéon européens telles Dionysos, Janus, Prométhée évidemment, ou encore Heimdall et Loki.
En conclusion, cette remarquable étude sur le feu dans la tradition indo-européenne représente une somme de travail colossale qui force le respect. Certes, l’ouvrage, assez ardu, nécessite toute l’attention du lecteur, mais il en sera récompensé par une mine d’or d’informations passionnantes.
Thierry Durolle
• Jean Haudry, Le Feu dans la tradition indo-européenne, Arché, 2016, 536 p., 43 €.
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