On ne peut pas traiter un sujet tel que la révolution conservatrice afro-américaine aux États-Unis sans évoquer Elizabeth Wright, cette grande dame, disparue brutalement en août 2011. Très discrète, voire même mystérieuse on ne sait pas grand-chose d'elle, à commencer par son âge puisque Wikipédia ne lui a même pas consacré deux lignes de notice biographique. Et pourtant, on ne connaît pour ainsi dire pas d'intellectuel Américain d'origine africaine, conservateur, qui ne fasse référence à ses écrits et n'évoque son action infatigable au service d'une communauté dont elle ne cessa de défendre le droit à la reconnaissance identitaire ainsi que la légitimité du combat communautaire. Mais on sait en revanche, qu'en dépit de son origine, elle s'affirmait conservatrice, d'orientation "libertarienne", qu'elle combattait les Droits Civiques, réclamant qu'on laissât les Noirs se développer selon leurs goûts et à leur rythme. Ainsi qu'ils le faisaient avant que les ultra-gauchistes Blancs dits progressistes - se mêlent d'en faire des clones de Blancs par l'uniformisation scolaire forcée, la discrimination positive et l'imbécile idéologie multiraciale. Pendant des années, seule dans son coin, soutenue par des milliers de dissidents, elle publia ses points de vue iconoclastes dans une lettre périodique intitulée Issues and Views - qu'elle transforma à la fin de sa vie en un site Internet passionnant distribué gratuitement dans le monde entier. Elle y reproduisait de remarquables essais de grands intellectuels Noirs de sa mouvance ainsi que ses propres chroniques dans lesquelles elle défendait la nécessité pour les Africains- Américains de développer leur propre société différente de celle des Blancs. Affirmant sa gratitude envers ces derniers pour tout le bien qu’ils avaient fait au cours des 400 dernières années pour ceux de sa race. En même temps, elle ne cessa de défendre l'héritage "confédéré" sudiste, qui est aussi, esclavage compris, l’héritage des Noirs. Rappelant que la plupart des enfants blancs du Sud furent allaités par des nourrices noires et que l'étranger de passage avait souvent peine à faire la différence parmi les enfants blonds lesquels venaient de la "location" des esclaves et lesquels appartenaient à la maison du maître. Ou que, au fil du temps, des centaines de milliers de "nègres" à peau blanche se sont discrètement fondus dans la population blanche et qu'aujourd'hui encore dans tous tes secteurs de la vie publique ou professionnelle américaine on trouve des Africains-Américains qui passeraient pour Européens dans n'importe quelle capitale du "vieux Continent.
On ignore délibérément que dans l'ancienne confédération existaient deux sociétés qui se développaient séparément, que de nombreux Africains-Américains, lors de la Guerre de Sécession, prirent fait et cause pour les Sudistes, allant jusqu'à s'armer et à se mobiliser à leur côté. La domination raciste des Blancs sur les Noirs tient plus de l'invective que la réalité. On continue à faire croire que la loi de Lynch incitait à pendra aux arbres les Noirs parce qu'ils étaient noirs. Aujourd'hui encore le Ku-Klux-Klan est présenté comme un ramassis de fous sanguinaires. Occultant les raisons qui contraignirent le général Nathan Bedford Forrest et ses amis à se constituer en milices d'auto-défense afin de combattre les exactions qui accompagnèrent leur dépossession dans le cadre de la "Reconstruction" qui suivit la victoire du Nord et le comportement ignoble des vainqueurs. L'Histoire américaine que l'on enseigne depuis un demi-siècle est tronquée. On y étudie exclusivement la malfaisance des Blancs, leurs comportements barbares et les horreurs dont ils se seraient rendus coupables.
Les nouveaux américains polyglottes
Ce fut l'une des grâces d'Elizabeth Wright d'oser développer une autre narration. Et contre le mouvement général, la dictature des Droits Civiques et du racisme noir ambiant, de soutenir que la vérité était loin d'avoir été ce que prétend la Pensée Unique. L'une de ses dernières chroniques paraît prémonitoire et dans un avenir proche pourrait passer pour prophétique : « Lorsque la population blanche sera tombée sous la barre des 50%, le temps de leur ingérence dans les affaires des Noirs sera terminé. Et avec lui ces lois spéciales permettant de sauvegarder les avantages, extrêmement coûteux, accordés aux "défavorisés". Quelle chance de se maintenir ont les prescriptions qui, au 18e siècle, ont été conçues par ces amusants petits hommes en bretelles et gilet, une fois que les nouveaux Américains polyglottes venus d'Asie et d’Amérique Centrale et du Sud auront commencé à bander leurs muscles politiques ? Tant de Noirs et leurs gourous libéraux blancs ont été incapables d'apprécier ces lois venues d'Angleterre, fondées sur "des vérités d'évidence" et sur le consentement des gouvernés, assez souples pour prendre sous leur protection les anciens esclaves de la nation. Une fois qu'aura disparu, en partie par négligence, ce qu'il reste de la loi constitutionnelle, parce que l'Histoire de la constitution et de ses créateurs ne sera plus enseignée dans les divers systèmes scolaires de couleur Chinois-Indien-Latino-Arabe, une nouvelle page sera tournée. Si les Noirs pensent qu'ils ont été maltraités par les Blancs, ils n'ont qu'à attendre que la Discrimination Positive, et plus encore le système des partis, aient disparu. Les nouvelles ethnies dominantes viennent dans ce territoire avec leurs propres histoires de dramatique oppression. À la différence des Blancs il est peu probable qu'ils fassent de la surenchère dans la repentance sur les injustices du passé. De même on les imagine mal perdre leur temps au Congrès à concocter des lois destinées à discriminer leurs propres fils et filles au profit des Noirs ».
On savait qu'elle habitait New York mais peu de gens semblent l'avoir rencontrée. Sa mort ne fut signalée avec plusieurs jours de retard que par les sites d'extrême droite blancs de Jared Taylor, Lew Rockwell, Nicholas Stix ou Harold Thomas. Le directeur d’American Renaissance relata comment toutes ses demandes de rendez-vous reçurent des fins de non-recevoir bien que Taylor échangeât de nombreuses fois par téléphone et accueillit sur son site de nombreux articles de Wright. Elle-même présentait ainsi Issues & Wews : « Un lieu de conservatisme noir pour une pensée indépendante respectueuse du sens commun. Une petite oasis pour ceux qui, aveuglés par la dynamique du mouvement des Droits Civiques, n'arrivent plus à distinguer le faux du vrai ». En fait, elle fut très influencée par les écrits de Booker T. Washington. Celui-ci, né esclave d'un père blanc et d'une mère noire, aura été le premier Africain-Américain à avoir tenté de créer une société noire cohérente et dynamique. Apres qu’il eut en 1881 été à l'origine de la première école normale pour enseignants afro-américains. En 2005 la Booker T. Washington Society créa un prix Elizabeth Wright décerné chaque année « à la personne qui illustrerait le mieux la vision, les valeurs et les vertus attachées à la mémoire de Booker T. Washington ».
L'autre grande influence qui inspira Elizabeth Wright fut George Shuyler qui, après des années de socialisme et de militantisme à l'intérieur du NACCP, dont il fut un des responsables, effectua un virage à 180° et rallia la John Birch Society, puis soutint la candidature de Barry Goldwater. H devint l'anti-Martin Luther King, s'opposa à la Loi de 1964 sur les Droits Civiques, ce qui explique le silence des média et le fait que son existence même soit totalement ignorée. Shuyler publia des milliers de chroniques et plusieurs dizaines d'ouvrages - en particulier, en 1947, La conspiration communiste contre les Noirs, qui fut une sorte de bréviaire des Africains-Américains qui refusaient d'être les pantins de l'idéologie d'extrême gauche diffusée par Luther King -. Au directeur du site Vue de Droite qui, en 2008, lui avait déclaré que « dans la nouvelle Amérique, les Blancs ne peuvent plus être eux-mêmes, s'affirmer comme Blancs, exprimer la vérité telle qu'ils la voient, mais doivent se soumettre au nouvel ordre non-blanc », Wright répondit par ce qui pourrait passer pour une profession de foi ou pour un testament, et dans l'un et l'autre cas, explique la haine que lui portait l'Etablissement multiracial américain : « Cette stupéfiante conclusion, évidente depuis des années et des années, même pour les plus décérébrés, n'arrive-t-elle pas juste un peu trop tard, alors que les Blancs se sont dégénérés en couards ? Ayant dépensé autant d'énergie à se défendre de l'accusation de "racisme" alors qu'il n'en faussait pas de promouvoir les Noirs dans des positions prestigieuses, le Blanc n'aurait-il pas mieux fait de se taire ? Il a bien mérité ce qui arrive et il n'y a pas de raison de ressentir pour lui autre chose que du mépris ». Plus loin, après qu'elle eut exprimé son indignation qu'aucun Blanc ne soit intervenu au nom de la Constitution lors de l'interdiction d'une conférence de David Duke, « dans le pays de l'Homme libre et la maison du Brave », elle précisa : « Pourquoi croyez-vous qu'Oprah (animatrice et productrice de l’Oprah Winfrey Show, la plus célèbre émission de variétés de la télévision américaine, elle-même étant la plus riche Noire des Etats-Unis, décorée de la Médaille du Président par Obama, docteur honoris causa de Duke et de Harvard, dont les déclarations équivalent à des bulles papales dans le monde catholique), pourquoi croyez-vous que durant toutes ces années Oprah a semé les graines qui germent déjà en ces stupides femmes blanches frappées de sidération, dans l'embrigadement actif de leur progéniture bombardée de messages positifs sur l'importance, l'égalité et parfois même la supériorité de « la culture noire ».« Et maintenant, avec l'adulation qui se manifeste autour d'Obama, produit de la fornication Noir/Blanche, ces imbéciles de filles blanches seront encore plus conditionnées à produire des bébés marron plutôt que blanc. Ce n'est pas l'immigration qui changera la nature de la compétition, ce sera le ventre des femmes blanches »... L'avertissement, évidemment, ne vaut pas que pour l'Amérique. L'Europe est aussi largement concernée et il y a bien longtemps que les maîtres à penser du djihadisme islamique beuglent les mêmes propos sur tous les canaux d'Internet.
J. R. Rivarol du 16 mars 2017
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