« L’histoire en effet manque aux Chouans », disait Barbey d’Aurevilly. Avec son Histoire générale de la chouannerie rééditée par Perrin, Anne Bernet a voulu, avec une subjectivité non dissimulée, remédier à ce problème en édifiant une œuvre à la gloire de ces combattants de la cause catholique et royale.
Cette Histoire générale de la chouannerie n’est pas un livre d’Histoire. Il est dénué de tout vernis d’objectivité qui sied habituellement à ce type d’ouvrages. Anne Bernet tient plus de la militante engagée dans la défense d’une cause dont on sent bien, page après page, qu’elle lui est chevillée au corps. Cette Mayennaise a écrit une fresque à la gloire d’un panthéon personnel de héros intimes tombés dans l’oubli. Mis à part le colosse Georges Cadoudal dont l’opposition à Napoléon lui a permis d’inscrire son nom dans le marbre de l’histoire, les noms de Joseph de Puisaye, Louis de Frotté, Vincent de Tinténiac, Jean Cottereau, ces officiers de la chouannerie, qui furent pendant près de dix ans une épine dans le pied de la jeune République, sont sortis de la mémoire collective. Au contraire des héros vendéens, avec qui on les confond toujours, qui sont eux encore célébrés par le souvenir, fiévreusement entretenu, de toute une région et d’une partie de la droite, les Chouans ont disparu de notre mythologie nationale. Pourtant une fois pris en compte les sympathies royalistes de l’auteur, il faut reconnaître à ce livre le mérite de mettre en lumière ces différentes chouanneries tant bretonne, mayennaise que normande. Un ouvrage qui aurait tout aussi bien pu s’appeler Histoire générale des chouanneries, tant ces mouvements ont chacun une existence singulière et ont peiné à s’unifier pour trouver une unité d’action contre l’ennemi républicain. [...]
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