dimanche 28 août 2016

COSAQUES : L’ORIGINE DES « GUERRIERS LIBRES » partie 1

Le fléau était venu de l’Est. Conduits par le Mongol Baty Khan, les envahisseurs au visage plat et aux yeux bridés, vêtus de fer et de peaux de bêtes, descendirent la vallée prospère du Dniepr comme un nuage de sauterelles, et ils la laissèrent dans la désolation après leur passage. Ils saccagèrent les villes, démolirent les églises, rasèrent les maisons, empilèrent en tas les morts innombrables. Les survivants s’égaillèrent. L’âge des ténèbres ensevelit les Russes.
Le coup reçu par les Russes en 1240 était plus terrible, plus traumatisant que celui que les Anglais avaient essuyé en 1066. Foyer d’une société chrétienne florissante, capitale d’un État qui avait noué des liens avec l’Angleterre d’Alfred le Grand et la fastueuse Byzance des empereurs, la fière cité de Kiev était tombée aux mains d’une horde de cavaliers tatars qui l’avaient presque complètement détruite.
Les Tatars poursuivirent leur marche vers l’ouest ; puis, tenus en échec en Europe centrale, ils firent demi-tour. Leurs chefs mongols fondèrent une sorte de capitale à Saraï sur la Volga et entreprirent d’établir leur pouvoir sur leurs nouveaux territoires, l’empire de la Horde d’Or. Il comprenait les steppes qui s’étendaient de l’Oxus à l’est jusqu’à la Galicie à l’ouest et, au nord, quelques principautés russes démembrées qui avaient succédé à l’État de Kiev.
Les conquérants étant des fils de la prairie, ils se trouvèrent dépaysés dans les forêts propices à la claustrophobie où vivaient les Russes demeurés sur place; ils les gouvernèrent de loin. Ils désignèrent comme vassaux des Principicules russes chargés de percevoir les tributs qui leur étaient destinés et, lorsque les tributs n’étaient pas livrés à temps ou que le montant leur semblait insuffisant, ils effectuaient des expéditions contre les coupables et prenaient des otages pour s’assurer de leur bonne conduite. Les Tatars contrôlaient les relations étrangères des Russes et coupèrent tous leurs contacts avec le monde occidental. A part cela, ils les laissèrent tranquilles. A long terme, l’effet des Tatars sur la vie russe allait se traduire davantage en craintes nationales qu’en institutions. Mais ils influencèrent leur organisation militaire, leur donnèrent une définition de l’argent et le mot « Cosaque ».
Les premiers Cosaques russes surgirent 200 ans environ après la chute de Kiev dans le périlleux no man’s land qui séparait les forêts septentrionales des plaines ondulées de la Tatarie. Les circonstances de leur apparition demeurent mystérieuses, mais de toute évidence les Cosaques étaient des enfants de la Russie, engendrés pour ainsi dire par les Tatars de la steppe.
Les grands-princes de Moscovie avaient peu à peu émergé en qualité de principaux percepteurs de tributs pour la Horde. Ils utilisèrent cette situation pour dominer les autres princes puis, progressivement, ils unirent les Russes de la zone forestière et édifièrent une force qu’ils jugèrent assez puissante pour refuser le paiement des tributs à leurs suzerains et pour résister à toute tentative de les leur soutirer par les armes. Les batailles avec la Horde d’Or furent longues et acharnées, mais l’Empire mongol, attaqué par des ennemis originaires de l’Asie centrale en même temps que par les Russes, commença à se désintégrer. Un certain nombre de petits khanats tatars s’établirent à sa place, notamment à Kazan, à Astrakhan, en Sibérie et en Crimée. Les Russes des forêts se trouvèrent enfin libérés de la tutelle étrangère ; mais ils continuèrent à subir les incursions des pillards tatars.
Presque chaque année, les Asiates déferlaient pour piller la Moscovie, la Lituanie et la Pologne. Ils étaient puissamment armés de javelots de fer, d’épées à double tranchant, d’arcs de combat et de carquois remplis de flèches. Ils disposaient chacun de deux ou trois chevaux de remonte afin d’accroître leur rayon d’action et leur rapidité, et ils avaient des paniers où ils mettaient les enfants qu’ils emmenaient en captivité. Pour déjouer toute opposition à leurs entreprises, ils s’approchaient par voie de terre, au clair de lune, en groupes séparés les uns des autres de quinze cents ou deux mille mètres; ils n’allumaient pas de feux et ils évitaient les principaux gués ; mais une fois arrivés dans la zone de leur objectif, les groupes fusionnaient puis avançaient comme un ouragan en détachant des bandes de pillards, fortes d’un millier d’hommes, pour transformer la campagne environnante en désert ; ils massacraient, incendiaient, chassaient devant eux le bétail et emportaient les récoltes. Mais leur butin principal était les prisonniers qu’ils « opprimaient douloureusement… par la faim et l’état de nudité complète », battant les hommes jusqu’à ce qu’ils désirassent « mourir… plutôt que vivre». Un captif influent pouvait être racheté par rançon ; les autres étaient entraînés en Crimée où ils étaient vendus dans les bazars; on achetait là des esclaves au prix fort : des garçons robustes qui seraient instruits pour faire partie du corps d’élite des janissaires turcs, des hommes qui passeraient le restant de leurs jours enchaînés aux bancs d’une galère méditerranéenne, des jeunes femmes qui compléteraient quelques harems du Levant .
Les Russes construisirent une ligne de fortins le long de la frontière, levèrent au printemps des armées destinées à repousser les envahisseurs, mais le fermier russe (jusqu’à Moscou dans le nord) continuait à vivre dans la terreur. La mobilisation était trop lente, l’organisation manquait de souplesse, la tactique se révélait trop statique pour s’opposer avec efficacité aux imprévisibles manœuvres des Tatars insaisissables. Les soldats en razzia attaquaient inopinément, de nuit, toute force envoyée à leur rencontre, déversaient sur elle une pluie de flèches et, avant qu’elle eût le temps de réagir, les Tatars disparaissaient par une autre route. Il fallait des gardes pour constituer un système d’alerte signalant l’approche de l’ennemi; il fallait des guerriers suffisamment au fait de la tactique des pillards pour pouvoir les intercepter avec succès.
Il semble bien que des renégats tatars furent les premiers à répondre à cette double exigence. Car en sus des armées organisées de pillards, il existait des groupes de « guerriers libres » : c’étaient des Tatars qui montaient des expéditions personnelles sans en demander la permission à leurs chefs; véritables pirates de la steppe, ils faisaient butin de tout : d’un village frontalier vulnérable, d’une caravane de marchands, d’un voyageur solitaire. Les Génois et les Grecs, qui avaient des comptoirs sur la mer Noire, les connaissaient depuis le XIVe siècle. On les appelait des « Cosaques ».
En 1443, l’une de ces bandes de « guerriers libres » avait envahi la contrée de Riazan au cours d’une expédition de pillage comme les autres; mais elle dut conclure un arrangement avec le grand-prince local car elle passa l’hiver sur ses terres et, quand d’autres tribus prirent à leur tour Riazan comme objectif au début de l’année suivante, ces Tatars surnommés « les Cosaques de Riazan » se battirent aux côtés des Russes dans « une grande bataille très acharnée devant la rivière Listan » et participèrent à la mise en déroute des envahisseurs. Des Cosaques tatars combattirent pour les Lituaniens en 1445 et, sept ans plus tard, le khan Kassimov fit entrer ses guerriers libres au service de la Moscovie en qualité de mercenaires. A dater de là, les références historiques aux Cosaques se multiplient.
Ils furent utilisés comme gardes-frontières et comme guides pour aider des diplomates et des marchands à traverser les steppes en sécurité. Un ambassadeur italien se rendant en Perse en 1474 relata que le grand-prince de Moscovie avait à son service un Tatar qui commandait à « 500 cavaliers pour protéger les frontières de son territoire contre les incursions des Tartares » ; en 1502, 10 Cosaques de Riazan, « hommes qui connaissaient le Don », furent requis par Ivan III pour escorter dans la steppe l’ambassadeur turc qui quittait Moscou.
Les références à ces premiers Cosaques sont fragmentaires et imprécises ; aussi est-il difficile de situer en toute certitude leurs origines et leur destin. Mais, comme les Cosaques ordynskiye qui attaquèrent les Tatars de Crimée dans le bassin du Dniepr et les Cosaques mechtcherskiye qui contribuèrent à la garde du secteur oriental de la ligne fortifiée vers la fin du XVe siècle, ce furent probablement pour la plupart des Tatars renégats ou des membres de tribus d’origine non tatare. Le premier chef cosaque russe fut, semble-t-il, Ivan Rouno dont on sait qu’il commanda un groupe de guerriers cosaques en 1468 ; au milieu du XVIe siècle, les Cosaques tatars et les Cosaques des tribus non tatares étaient déjà submergés par les Slaves qui ralliaient leurs rangs ; d’ailleurs, les premiers Cosaques de souche étrangère avaient été à peu près russifiés.
Lorsque la Moscovie déplaça ses avant-postes vers le sud en agrandissant ses territoires, elle dut recruter un plus grand nombre de Cosaques pour garder la ligne fortifiée et coloniser la zone frontalière. Peu après 1570, le Tsar avait aménagé 73 postes fortifiés le long de la frontière  ; chacun de ces postes était occupé par une dizaine d’hommes qui, à tour de rôle, scrutaient la steppe du haut des tours de guet et patrouillaient dans les secteurs intermédiaires. Ces hommes étaient presque tous recrutés chez les Cosaques nomades de la frontière, qui furent invités à se fixer sous l’autorité de l’État en qualité de gardes-frontières et d’agriculteurs. Comme aux soldats et aux petits gentilshommes de Moscovie, le gouvernement leur octroyait à titre individuel des droits agraires, de chasse et de pêche, à moins qu’il ne rétribuât leurs services en argent ou en grain. Et, comme les soldats et les petits gentilshommes, ils devinrent peu à peu une classe pourvue d’un statut déterminé et appelée gorodovyye kazaki : Cosaques de « ville » ou de service . Mais à côté de ces Cosaques qui se louaient, il y en avait d’autres qui n’admettaient pas de dépendre d’un seigneur : c’étaient des Cosaques libres, l’équivalent russe des Cosaques libres tatars qui guerroyaient pour leur compte.
En 1474, des Cosaques libres d’origine tatare ou slave opéraient de l’autre côté des postes de guet frontaliers, dans le no man’s land des steppes. Les Cosaques tatars qui écumaient la campagne entre la Volga et le Don étaient « tenus pour vaillants, car ils dépouillaient à la fois les Circassiens et les Russes », et les marchands génois connaissaient les « voleurs et les Cosaques » de Moscou qui ne témoignaient pas d’une discrimination plus grande dans le choix de leurs victimes. Échappant à toute autorité russe ou tatare, ces farouches maraudeurs menaçaient quiconque s’aventurait dans la prairie, et ils firent si bien qu’elle mérita tout à fait son nom de « pays sauvage » (dikoïe pole). «Régulièrement, des Cosaques la traversent en cherchant, selon leur habitude, quelqu’un à se mettre sous la dent. Ils vivent en effet de pillages, ne sont soumis à personne et galopent dans les steppes immenses et désertes par bandes de 3, 6, 10, 20, 60 hommes ou davantage  ».
Ces Cosaques libres étaient une source d’ennuis pour les Moscovites et les Lituaniens au nord, tout comme les khans tatars au sud, mais les Tsars finirent par admettre qu’ils pouvaient être des alliés précieux dans le pays sauvage de leur très vulnérable frontière sud, et ils ne tardèrent pas à les encourager à envoyer des contingents destinés à servir d’éclaireurs et de cavaliers dans les armées impériales. En 1570, Ivan le Terrible adressa un appel général aux chefs cosaques opérant dans la vallée du Don pour qu’ils lui accordassent une aide militaire et, l’année suivante, lorsque les Tatars de Crimée pénétrèrent profondément en Moscovie pour mettre à sac Moscou, il octroya une charte à un chef cosaque nommé Nikita Mamine, en promettant de payer tous les Cosaques qui obéiraient aux ordres de Mamine. Cette mesure incita les Cosaques du fleuve à se réunir autour d’un chef commun. Mais ils ne se conformèrent pas toujours aux instructions de Moscou, et leurs continuelles expéditions contre les Tatars, alors même que le Tsar voulait faire la paix avec le khan et le nouveau suzerain du khan, le Sultan, provoquèrent des complications diplomatiques considérables.
Les Tatars et les Turcs en étaient venus à reconnaître au Tsar le commandement de tous les Cosaques. Or le Tsar n’exerçait fermement son autorité que sur les Cosaques de « ville » ou de service, qui étaient commandés par des officiers moscovites et qu’administrait le département de l’Armée (Streletski Prikaz) ou le département de la Défense frontalière (Razryadny Prikaz). Les rapports avec les Cosaques libres étaient du ressort du Posolski Prikaz, le ministère moscovite des Affaires étrangères, arrangement qui impliquait leur statut d’autonomie. L’attitude du Tsar fut assez équivoque envers ces Cosaques libres : il proclamait qu’il n’en était pas responsable, mais il les employait volontiers comme mercenaires dans son armée; il condamnait leurs expéditions contre les caravanes tatares et leurs affrontements avec les Turcs, mais il n’entreprenait pas d’action punitive contre eux; une fois même, pressé par le khan du Nogaï d’exterminer les Cosaques du Yaïk (le fleuve Oural), il suggéra que ceux d’entre eux qui le servaient à Astrakhan affirmassent qu’ils n’étaient nullement des Cosaques du Yaïk .
C’était seulement quand les Cosaques libres s’intéressaient d’un peu trop près aux marchandises qui circulaient sur la Volga que le Tsar se décidait à envoyer des soldats chargés de capturer les voleurs et de les pendre haut et court ; mais même dans ce cas, les fonctionnaires moscovites s’efforçaient de distinguer entre les pirates et les Cosaques « loyaux » du pays sauvage qui servaient dans les armées du Tsar en campagne. Le Tsar demandait aux « loyaux » d’agir contre les « brigands », mais il n’existait pas en réalité de distinction bien nette entre les deux catégories : des Cosaques supposés « loyaux » devenaient parfois des pirates, et des brigands cosaques s’enrôlaient pour servir en campagne.
La composition de ces Cosaques libres s’était modifiée progressivement à mesure qu’un nombre grandissant de Russes passait la frontière pour venir au sud. En 1538, pour répondre à une plainte émanant du Nogaï, le Tsar avait critiqué les Cosaques tatars indisciplinés de « Kazan, Azov, de Crimée et d’ailleurs… et aussi nos Cosaques de nos frontières qui se mêlent à eux ». 40 ans après, en réponse à une autre protestation du khan de Crimée, le tsar Ivan IV dépeignit les Cosaques libres qu’il blâmait sous les traits de « fuyards échappés de notre État et des terres lituaniennes ». Cette fois cependant, il ajouta l’assurance que ses gardes-frontières avaient reçu pour instructions « de ne laisser passer personne vers le Don et de ne permettre l’entrée à aucun Cosaque du Don sous peine de mort ». Mais les « fuyards » n’en continuèrent pas moins à venir grossir les rangs des Cosaques libres en « pays sauvage ».
Ces franchissements de la frontière s’expliquaient par des motifs puissants. Les fugitifs fuyaient les taxations et la famine, les dettes et les châtiments. Un visiteur anglais du XVIe siècle décrivit la Moscovie comme donnant à sa « noblesse une sorte de liberté injuste de commander aux communes et à ce qu’il y a de plus inférieur dans le peuple, en les accablant d’exactions », et beaucoup de paysans dans les territoires polonais de l’époque « n’avaient pas de quoi satisfaire leurs besoins les plus essentiels ». Avec les années, les motifs devenaient de plus en plus impérieux.
A la fin du XVIe siècle, la Moscovie donna un tour de vis aux paysans. En 1581, ils se virent dénier le droit de quitter leurs villages. La loi était applicable pour une période de cinq années seulement, dans le but d’arrêter les mouvements de population à l’époque du recensement, mais elle fut reconduite en 1590 et de nouveau en 1595 ; deux ans plus tard, tout paysan qui s’était déplacé depuis l’année 1592 du recensement reçut l’ordre de réintégrer le village qu’il avait quitté. On cherchait alors à attacher solidement le peuple aux propriétaires fonciers, et la Moscovie rivalisait avec la Pologne par la rigueur avec laquelle elle traitait sa population paysanne. Étant donné que la noblesse et les boyards s’emparaient de la plupart des terres communes, que les taxes féodales et autres redevances augmentaient, que la perception de l’impôt gagnait en efficacité, que les paysans étaient parfois obligés d’aller travailler jusqu’à cinq jours par semaine sur les terres de leur seigneur au détriment des leurs et qu’ils perdaient à jamais le droit de se séparer de leurs maîtres, l’appel du « pays sauvage » se para de toutes sortes de séductions, et le flot des fugitifs grossit au point de devenir un véritable torrent.
Une fois arrivé au « pays sauvage », un homme ne devait d’allégeance à personne et se trouvait hors d’atteinte de la loi. Alors ils accoururent : le pauvre citadin cherchant à faire fortune, le coupable pour échapper à la prison, le soldat désireux de pratiquer sa vocation militaire à son propre avantage. Et accoururent aussi le petit propriétaire foncier exproprié, le serf en fuite, le contestataire religieux, le réfugié politique.
Ils vinrent d’abord pour chasser, pour tendre des pièges aux bêtes, pour pêcher. Les prises pouvaient être fructueuses. Les animaux et les oiseaux semblaient avoir perdu toute peur de l’homme dans le pays sauvage. Des oies et des hérons, des cigognes et des cygnes survolaient les estuaires, et on pouvait se nourrir de faisans, de perdrix et d’ortolans (gibier rare). Des sangliers, des cerfs, des antilopes invitaient le chasseur. Il y avait des renards et des castors à prendre au piège et à dépouiller, des rayons de miel à découvrir, des étangs et des rivières où le poisson abondait. Mais le pays sauvage n’avait rien d’un Éden. Des serpents-fouets se dissimulaient parmi les armoises, des vipères dans les hautes herbes plumeuses. Le busard et le vautour moine planaient paresseusement à basse altitude, attendant leurs charognes, et les mystérieux tumuli funéraires, qui s’élevaient sur les plaines infinies pour marquer des champs de bataille oubliés, avertissaient des dangers soudains de la steppe. Les intrépides qui franchirent les premiers les frontières de la Moscovie et de la Lituanie pour passer en pays sauvage furent peu nombreux et vulnérables. Un homme seul ne pouvait espérer y survivre longtemps ; aussi se rassemblaient-ils en bandes pour mieux se protéger.
Imaginez-vous l’un de ces Cosaques du début du siècle. C’est un homme de 25 ans qui a des yeux gris, une barbe éparse, de longues moustaches. Il porte un anneau à son oreille gauche ; il arbore les cicatrices d’un « dur » : la plupart de ses dents de devant lui manquent, et la moitié de son petit doigt de la main gauche a été emportée. Il est né dans une famille de paysans, mais il ne se souvient absolument pas de ses parents car il a suivi un chef cosaque sur la prairie depuis son enfance. Voilà les hommes qui constituèrent les bandes de brigands cosaques du XVIe siècle.
À suivre
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