mercredi 17 février 2016

Julius Evola : « Contre la démocratie »

« Le démocratisme vit sur un vieux préjugé optimiste tout à fait gratuit. Il ne se rend pas du tout compte du caractère irrationnel de la psychologie des masses […] La masse est portée non par la raison, mais par l’enthousiasme, par l’émotion, par la suggestion. Comme une femme, elle suit qui sait mieux la séduire, l’effrayer, l’attirer, par des moyens qui n’ont rien de logique en soi. Comme une femme, elle est inconstante, et passe de l’un à l’autre, sans qu’un tel deuil puisse être expliqué uniformément par une loi rationnelle ou par un rythme progressif. »
Impérialisme païen
« Le système qui s’est établi en Occident avec l’avènement de la démocratie – le système majoritaire à suffrage universel – impose d’emblée la dégradation de la classe dirigeante. En fait, la majorité, libre de toute restriction ou clause qualitative, ne peut être que du côté des classes sociales les plus basses ; et pour gagner de telles classes et être porté au pouvoir par leurs votes, il faudra toujours parler la seule langue qu’elles comprennent, celle qui met en avant leurs intérêts prédominants, les plus grossiers, matériels et illusoires, celle qui promet et jamais n’exige. Ainsi toute démocratie est, dans son principe, inscrite à l’école de l’immoralité ; Elle est une offense à la dignité et à la stature qui convient à une véritable classe politique. »
Les Hommes au milieu des ruines
« Dès les temps antiques on a reconnu qu’il existait une analogie entre l’être humain et cet organisme plus grand qu’est l’État. La conception traditionnelle de l’État  conception organique et articulée  a toujours reflété la hiérarchie naturelle des facultés propres à un être humain au plein sens du terme, chez lequel la partie purement physique et somatique est dominée par les forces vitales, celles-ci obéissant à la vie de l’âme et au caractère, tandis qu’on trouve au sommet de tout l’être le principe spirituel et intellectuel, ce que les stoïciens appelaient le souverain intérieur, l’egemonikon. En fonction de ces idées, il est évident que toute forme de démocratie se présente comme un phénomène régressif, comme un système dans lequel tout rapport normal est renversé. L’egernonikon est inexistant. La détermination vient du bas. II y a carence de tout centre véritable. Une pseudo-autorité révocable et au service dé ce qui est en bas  à savoir l’aspect purement matériel, « social », économique et quantitatif d’un peuple  correspond, selon l’analogie signalée plus haut, à la situation suivante dans le cas d’un être individuel : un esprit et un principe spirituel qui n’auraient d’autre raison d’être que de représenter les besoins du corps, qui seraient en somme au service de celui-ci. L’avènement de la démocratie est quelque chose de bien plus profond et bien plus grave que ce qu’elle paraît être aujourd’hui du seul point de vue politique, c’est-à-dire l’erreur et la prétention infiniment stupide d’une société qui creuse sa propre tombe. En effet, on peut affirmer sans nul doute que l’atmosphère « démocratique » est telle qu’elle ne peut exercer, à la longue, qu’une influence régressive sur l’homme en tant que personnalité et jusque sous les aspects proprement « existentiels » : précisément parce qu’il y a, comme nous l’avons rappelé, des correspondances entre l’individu comme petit organisme et l’État comme grand organisme. »
La race de l’homme fuyant, dans L’arc et la massue 
« La « démocratie » n’est pas un simple état de fart politique et social ; c’est un climat général qui finit pas avoir des conséquences régressives sur le plan existentiel. Dans le domaine particulier des sexes, peut sans doute être favorisé ce fléchissement inférieur, cet affaiblissement du pouvoir intérieur sexualisateur qui, nous l’avons dit est la condition de la formation et de la propagation du « troisième sexe » et, avec lui, de nombreux cas d’homosexualité, selon ce que les mœurs actuelles nous présentent d’une façon qui ne peut pas ne pas frapper. D’un autre côté, on a pour conséquence la banalisation et la barbarisation visibles des relations sexuelles normales entre les jeunes des dernières Générations (à cause de la tension moindre due à une polarité amoindrie). Même certains phénomènes étranges qui, à ce qu’il semble, étaient très rares précédemment, ceux du changement de sexe sur le plan physique  des hommes qui deviennent somatiquement des femmes, ou vice-versa , nous sommes portés à les considérer selon la même grille et à les ramener à des causes identiques : c’est comme si les potentialités de l’autre sexe contenues en chacun avaient acquis, dans le climat général actuel, une exceptionnelle possibilité de réapparition et d’activation à cause de l’affaiblissement de la force centrale qui, même sur le plan biologique, définit le « type », jusqu’à saper et à changer le sexe de la naissance. »
Le troisième sexe, dans L’arc et la massue
Julius Evola

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